17 février 2010
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À Mouliets-et -Villemartin (Gironde) un village gaulois d'artisans et de commerçants gaulois prospère, situé au carrefour des territoires des Bituriges Vivisques, des Petrucores et des Nitiobroges, a été découvert.

Le site
Le site de Lacoste a été découvert en 1954 dans la petite commune de Mouliets-et-Villemartin en Gironde. Lors de prospections de surface, une multitude d'objets celtiques et antiques, datés entre le IVe siècle avant notre ère et le IIe siècle de notre ère, avaient été recueillis. Plusieurs campagnes de fouilles ont permis d'y localiser une zone d'habitat et un quartier artisanal de potiers du second âge du Fer (-450 à -50).
Entre août 2007 et avril 2008, la construction d'un gazoduc a été l'occasion pour une équipe de l'Inrap de fouiller une bande de 800 m de long sur 10 m de large, et d'approfondir les connaissances du site et de son organisation.
Entre août 2007 et avril 2008, la construction d'un gazoduc a été l'occasion pour une équipe de l'Inrap de fouiller une bande de 800 m de long sur 10 m de large, et d'approfondir les connaissances du site et de son organisation.
Un village bien organisé
Le site s'étend sur une trentaine d'hectares dans la basse vallée de la Dordogne. Non fortifié, il se trouve près d'un carrefour de voies, à la croisée de plusieurs peuples du nord de l'Aquitaine : les Petrucores, les Nitiobroges et les Bituriges Vivisques.
Autour d'un village de 4 à 5 hectares, des quartiers voués à la production d'objets manufacturés sont implantés : ateliers de potiers, de forgerons et de bronziers. Un réseau de petits fossés, constituant un parcellaire très régulier, orienté nord-sud et est-ouest, délimite des espaces destinés, semble-t-il, aux activités agropastorales.
Autour d'un village de 4 à 5 hectares, des quartiers voués à la production d'objets manufacturés sont implantés : ateliers de potiers, de forgerons et de bronziers. Un réseau de petits fossés, constituant un parcellaire très régulier, orienté nord-sud et est-ouest, délimite des espaces destinés, semble-t-il, aux activités agropastorales.
L’habitat et les quartiers artisanaux
Les sols des maisons, en graviers, étaient recouverts de planchers aujourd'hui disparus.
Les parois, de terre et de bois, reposaient sur des poutres sablières. A l'extérieur, on trouve de nombreux dépotoirs (tessons de céramiques, faune, etc.) et des foyers formés de plaques d'argile reposant sur des céramiques écrasées.
La principale activité artisanale reconnue à Lacoste est le travail du fer. Outre des amas de scories et des battitures , les forgerons ont laissé derrière eux une importante quantité d’objets en fer cassés, rompus lors de leur mise en forme – principalement des petites pièces comme des fibules – ainsi qu’un lingot de fer de type Currency bar.
Des ateliers de bronziers ont été identifiés grâce à la présence de fragments de creusets, de coulées et de gouttelettes de métal. À ces gouttelettes étaient associés de nombreux fragments de creusets (dont un complet), quelques barrettes de métal préformées, ainsi que des fragments de petites fibules vraisemblablement cassées en cours de fabrication. La manufacture de petits objets en bronze à Lacoste n’est pas une surprise. Les ramassages de surface ont depuis longtemps permis d’identifier la pratique de cet artisanat, notamment grâce à la découverte de certains objets caractéristiques, comme les entonnoirs de coulée et des fragments de moule en terre cuite.
Des ateliers de verriers sont également pressentis.
Les parois, de terre et de bois, reposaient sur des poutres sablières. A l'extérieur, on trouve de nombreux dépotoirs (tessons de céramiques, faune, etc.) et des foyers formés de plaques d'argile reposant sur des céramiques écrasées.
La principale activité artisanale reconnue à Lacoste est le travail du fer. Outre des amas de scories et des battitures , les forgerons ont laissé derrière eux une importante quantité d’objets en fer cassés, rompus lors de leur mise en forme – principalement des petites pièces comme des fibules – ainsi qu’un lingot de fer de type Currency bar.
Des ateliers de bronziers ont été identifiés grâce à la présence de fragments de creusets, de coulées et de gouttelettes de métal. À ces gouttelettes étaient associés de nombreux fragments de creusets (dont un complet), quelques barrettes de métal préformées, ainsi que des fragments de petites fibules vraisemblablement cassées en cours de fabrication. La manufacture de petits objets en bronze à Lacoste n’est pas une surprise. Les ramassages de surface ont depuis longtemps permis d’identifier la pratique de cet artisanat, notamment grâce à la découverte de certains objets caractéristiques, comme les entonnoirs de coulée et des fragments de moule en terre cuite.
Des ateliers de verriers sont également pressentis.
Le mobilier archéologique
Le mobilier archéologique recueilli lors de cette fouille est très abondant. Ce sont plusieurs tonnes de céramiques qui ont été découvertes dans la zone d'habitat et plusieurs centaines d'objets en fer dans les quartiers des forgerons. De nombreux vestiges de la vie quotidienne ont été exhumés, notamment des objets de parures celtiques en métal, en verre, en ambre ou en lignite.
Le site de Lacoste a livré une multitude d’objets témoignant d’activités domestiques, artisanales, agricoles ou artistiques avec des objets de parure. La fouille préventive apporte une information capitale sur leur origine. En effet, nombre d’entre eux étaient fabriqués sur place, dans des quartiers spécialisés. Parmi les objets de parure, ont été également découverts des fragments de perles et de bracelets en verre. Le verre gaulois, qui n’est pas soufflé mais filé, présente une extraordinaire gamme de bleus, de jaunes, de verts et de pourpres. À la centaine de fragments déjà recueillie sur le site depuis sa découverte s’ajoutent 28 nouvelles pièces qui font aujourd’hui de Lacoste l’un des sites les plus riches de Gaule pour ce type de parures. Leur fabrication in situ est probable, au même titre que celle des objets en fer et en bronze dorénavant bien attestée.

Lacoste ville-marché
Le site de Lacoste a livré une multitude d’objets témoignant d’activités domestiques, artisanales, agricoles ou artistiques avec des objets de parure. La fouille préventive apporte une information capitale sur leur origine. En effet, nombre d’entre eux étaient fabriqués sur place, dans des quartiers spécialisés. Parmi les objets de parure, ont été également découverts des fragments de perles et de bracelets en verre. Le verre gaulois, qui n’est pas soufflé mais filé, présente une extraordinaire gamme de bleus, de jaunes, de verts et de pourpres. À la centaine de fragments déjà recueillie sur le site depuis sa découverte s’ajoutent 28 nouvelles pièces qui font aujourd’hui de Lacoste l’un des sites les plus riches de Gaule pour ce type de parures. Leur fabrication in situ est probable, au même titre que celle des objets en fer et en bronze dorénavant bien attestée.

Lacoste ville-marché
Cette fouille fournit une somme d'informations capitales concernant une catégorie de sites encore mal connue aujourd'hui.
Lacoste était situé au carrefour des territoires des Bituriges Vivisques (en Gironde, autour de Bordeaux), des Petrucores (en Dordogne, autour de Périgueux) et des Nitiobroges (dans le Lot-et-Garonne, autour d'Agen).
La prospérité de cette petite bourgade repose essentiellement sur une société qui a su très tôt - dès le IIIe siècle avant notre ère - développer une économie basée sur la production de masse, le commerce et les échanges, parfois à longue distance.
Lacoste était situé au carrefour des territoires des Bituriges Vivisques (en Gironde, autour de Bordeaux), des Petrucores (en Dordogne, autour de Périgueux) et des Nitiobroges (dans le Lot-et-Garonne, autour d'Agen).
La prospérité de cette petite bourgade repose essentiellement sur une société qui a su très tôt - dès le IIIe siècle avant notre ère - développer une économie basée sur la production de masse, le commerce et les échanges, parfois à longue distance.
Source : INRAP