Mon premier livre d'Histoire de France
Cours élémentaire - Première année
Image en couleur de René Giffey
1946
Mon premier livre d'Histoire de France
Cours élémentaire - Première année
Image en couleur de René Giffey
1946
L’édification de l’église en hommage à Saint Sigismond étant achevée, le petit-fils de Theudoald continua l’œuvre de son aïeul. Au lieu des cabanes qui, jusqu’alors, avait abrité les pèlerins venus des localités voisines, il construisit quelques maisons puis en fit élever d’autres, la renommée du saint grandissant. Bientôt, un village entier entoura l’église, qu’on appela Puits de Saint Sigismond, puis Saint Sigismond. Au XVe siècle, cette localité avait acquis de l’importance, et sur son territoire s’étaient élevés plusieurs fermes et petite-fiefs. Ce fut alors que Louis de Saint-Simon, conseiller et chambellan de Louis XII, sollicita et obtint du roi, en novembre 1498, la création de deux foires par an et d’un marché par semaine, en faveur « du lieu de sainct Simon qui est, disent les lettres-patentes, ung beau lieu et villaige assis en bon pays et fertil. » Ne cessant de guérir les fièvres depuis le VIème siècle, le puits de Saint Sigismond était placé sous le maître autel dont on soulevait le tablier lorsqu’on voulait puiser de l’eau, au moyen d’une corde qui, frottant sur la margelle, a laissé dans la pierre des traces profondes. Ruinée et reconstruite plusieurs fois, elle fut en dernier lieu démolie presque en entier par les calvinistes, le puits ne faisant dès lors plus parti de l’église et demeurant enclos par des ruines qui furent vendues en 1791 et servirent à édifier quelques maisons.
Chaque année, le 1er mai, fête de Saint Sigismond, la procession sortait de l’église par la porte principale, traversait la cour du prieuré, et entrant dans les ruines par une porte percée au nord, faisait une station au lieu vénéré. Tous les pèlerins et gens du pays suivaient le clergé, et en passant devant le puits, les femmes y jetaient une épingle, afin de se préserver les fièvres. En 1775, le curé de Saint Sigismond, s’élevant avec force contre cette pratique superstitieuse, obtint de Monseigneur de Jarente la défense de faire la station accoutumée au mois de mai ; et les trois dimanches précédents, on lut cette proclamation en chaire. Mais deux marguilliers et la foule transgressant l’injonction, de Jarente et l'intendants de la province ordonnèrent de combler le puits, la tâche étant confiée à Mathieu Pinsard, fermier à Chan et syndic de la paroisse. Il y renonça lorsque, après avoir fait jeter dans le puits la charge de vingt grandes voitures, en pierre et en immondices, il reconnut que le sol ne s’était élevé que de 2 mètres. On dit même qu’ayant, à l’aide de six chevaux, arraché du massif de maçonnerie le couronnement du puits, il ne put parvenir à la traînée hors des ruines. Le peuple cria au miracle, et la sédition fut près de renaître, le calme ne revenant dans la paroisse que lorsque le couronnement eut été rétabli sur sa base.
D’après... Légende de l’orléanais paru en 1846
Source : La France pittoresque N° 44
En analysant l'histoire de Clovis, Michel Fleury, Pierre Chaunu et Eric Mension-Rigau ont découvert que la construction de son mythe reposait sur une France à deux mémoires : l'une laïque et révolutionnaire, l'autre royaliste et catholique, se disputant Clovis comme elles se disputent Jeanne d'Arc.
La première pandémie de peste dans le monde occidental se développa au VIe siècle de notre ère sous le règne de Justinien, empereur de Byzance. La peste fut décrite avec précision par deux auteurs byzantins : Evragne d’Epiphanie, historien ecclésiastique qui nous a laissé une Histoire ecclésiastique en six livres, qui s’étend de 431 à 593 ; et Procope, historien grec mort en 562, qui a écrit une histoire en huit livres et qui fut le secrétaire du général Bélisaire et préfet de Constantinople. Mais on trouve aussi des descriptions chez Agathias, dont les histoires rapportent dix ans de malheurs survenus pendant le règne de Justinien, et chez Paul Diacre, auteur latin contemporain. La peste débuta en l’an 541 de notre ère. Elle fut qualifiée par tous ces auteurs de peste inguinaire ou glandulaire, ce qui permet de savoir avec certitude qu’il s’agissait de la peste bubonique (point qui a été récemment confirmé par des études de l’ADN bactérien).
Selon Evagre, la peste débuta en Ethiopie, se répandit en Egypte, puis en Palestine, en Syrie, à Constantinople, qu’elle atteignit en 542, durant la quinzième année du règne de Justinien. Parallèlement, prenant les caractéristiques d’une pandémie, elle se développa non seulement vers l’est (la Perse), mais aussi vers l’ouest, en Illyrie, et elle atteignit Marseille en 543. De là elle suivit les grandes voies de communication, la vallée du Rhône et de la Saône, Dijon, Trèves, la vallée de la Loire (elle sera mentionnée par Grégoire de Tours), et s’étendit aussi vers le nord de la France et de l’Espagne méditerranéenne. Elle sévit en une dizaine de vagues épidémiques durant cinquante-deux ans. Le chevalier de Jaucourt dans son article sur la peste d’Orient dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, a compilé les modes de contamination aléatoires de cette épidémie : « Plusieurs moururent pour être seulement entrés dans des maisons infectées ; d’autres pour avoir légèrement touché des malades et d’autres sans autres contaminations prenoient le mal dans les campagnes et les places publiques. Quelques-uns s’en préservèrent en fuyant les villes pestiférées, et ne laissèrent pas de communiquer la peste. Quelques autres demeurèrent au milieu des malades, sans crainte et sans y trouver la mort, et même sans accident. »
Procope décrit le même chemin de l’épidémie en la faisant partir de Péluse en Egypte en 541, touchant Alexandrie, Antioche et la Syrie, puis Constantinople en 542, où il observa l’épidémie. Il décrivit la peste de façon si précise que le chevalier de Jaucourt, comme Gibbon dans l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, nous dit : « Procope nous a donné la description de cette maladie, avec autant d’art que d’exactitude, et aussi bien que s’il avoit été médecin de profession. » Il décrit les fortes fièvres, le délire ou la prostration, les vomissements et les hémorragies digestives, et « cependant ils étaient emportés par un bubon qui se formoit, tantôt plus tôt, tantôt plus tard, ou à l’aine ou à l’aisselle, ou sous l’oreille, ou en d’autres parties du corps. » Il y eut jusqu’à 10 000 morts par jour à Constantinople, et Procope décrit la décomposition sociale qui accompagna toujours les grandes épidémies de peste : « Les domestiques n’avaient plus de maîtres et les personnes riches n’avaient point de domestiques pour les servir. Dans cette ville affligée, on voyait que maisons vides, et que magasins et boutiques qu’on n’ouvrait plus ; tout commerce pour la subsistance même était anéanti. » L’empereur Justinien, lui-même, fut atteint par la peste et survécut. Il chargea son référendaire Théodore de « tirer du trésor l’argent nécessaire pour distribuer à ceux qui étoient dans le besoin ». Il fallut creuser des fosses profondes dans les fossés des remparts pour enterrer les cadavres des pesteux abandonnés dans les rues.
Cette peste toucha sévèrement plusieurs régions de la Gaule, comme le rapporte Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs.
La peste arrive à Marseille :
Un navire venant d’Espagne, avec son chargement habituel, avait abordé au port de cette ville en apportant malheureusement le germe de cette maladie. Beaucoup d’habitants y achetèrent diverses marchandises. […] Cette épidémie incendiaire ne s’étendit pas immédiatement à travers toutes les demeures, mais après s’être interrompue pendant un certain laps de temps elle se ralluma comme une flamme au milieu d’une moisson et embrasa toute la ville du feu de la maladie. […] Le fléau cessa complètement pendant deux mois et, tandis que la population rentrait dans la ville rassurée, la maladie sévit à nouveau et ceux qui étaient rentrés décédèrent. Puis à bien des reprises dans la suite la ville fut affligée de ce fléau mortel. (IX, 22.)
Saisissante description de la peste en Auvergne :
Quand survint le fléau lui-même, l’hécatombe de la population fut telle dans toute la région qu’on ne peut dénombrer toutes les légions qui t tombèrent. Comme les sarcophages et les cercueils faisaient défaut, on mettait en terre dix corps ou même plus que cela dans une même fosse. On dénombra un certain dimanche dans la seule basilique du bienheureux Pierre (à Clermont-Ferrand) trois cents cadavres. La mort elle-même était subite, car il se produisait à l’aine ou à l’aisselle une blessure à la manière d’une morsure de serpent et on était frappé à mort par ce poison en sorte qu’on rendait l’âme le lendemain ou le troisième jour. (IV, 31.)
Déjà à cette époque, l’évêque de Marseille, saint Théodore, s’enferma avec les moines de Saint-Victor dans leur abbaye pendant la peste de 558. Si la description clinique de la maladie par les auteurs du temps affirmait déjà le diagnostic de peste inguinaire ou glandulaire, une preuve scientifique formelle a été récemment apportée : on a, en effet, identifié l’ADN du bacille de la peste dans les dents de squelettes du VIe siècle d’un cimetière de Sens. Le premier hôpital créé en France remonte à 550, à Clermont : c’est sans doute une conséquence de l’épidémie de peste.
Les conséquences religieuses de la peste de Justinien
Les fidèles, durement éprouvés et terrorisés par l’ampleur du fléau, cherchèrent un refuge dans l’Eglise. Après la mort par la « peste inguinaire » du pape Pélage II le 7 février 590, le moine Grégoire fut élu sur le trône de Saint Pierre ; il prononça en avril de la même année un sermon qui nous est connu par Grégoire de Tours, qui résidait alors à Rome :
Il faut, très chers frères, que les fléaux de Dieu, dont nous devions redouter la venue, nous inspirent de la crainte, maintenant qu’ils sont présents et que nous les avons éprouvés. Que la douleur nous ouvre la voie de la conversion. […] Voici, en effet, que toute la population est frappée par le glaive de la colère céleste et que chacun en particulier est la victime de ce massacre imprévu. […] Que chacun de nous cherche un refuge dans les lamentations de la pénitence pendant qu’il a le temps de pleurer avant d’être frappé. (Histoire des Francs, X, 1.)
Le pape Grégoire Ier ordonna des litanies dans les églises, des célébrations de repentance, des grandes processions et des pèlerinages pour tenter de calmer la colère de Dieu que l’on croyait être à l’origine du fléau. Les processions publiques du clergé, suivi du peuple chantant des litanies, étaient un phénomène nouveau en Occident, ramené de Constantinople par Grégoire qui y avait été envoyé en mission diplomatique auprès de l’empereur.
Cette première pandémie de peste dura deux cent vingt ans, resurgit épisodiquement en une quinzaine de poussées jusqu’en 767, date où elle s’éteint, pour réapparaître en 1347. On remarque souvent une contamination portuaire, notamment à Marseille, Ravenne, Narbonne. Certaines poussées touchèrent toute la Méditerranée, d’autre seulement ses parties orientales ou occidentales. Les poussées de peste, recensées par Jean-Noël Biraben et Jacques Le Goff, réapparurent tous les dix ans (environ en 541, 558, 570, 580, 588, 600, 608, 618, 628, 640, 654, 684, 694, 718, 740, et 767, qui sera la dernière poussée de cette pandémie). Le foyer initial de contamination était sans doute l’Asie centrale, berceau potentiel de la peste. Elle ne toucha que les villes et les voies de communications, suivant les grandes voies du commerce international, épargnant habituellement les campagnes, mais paralysant le commerce international tant maritime que terrestre.
Source : Histoire de la Peste, Jean Vitaux éd. Presses Universitaires de France
Les Grandes Heures de l'Histoire de France est une nouvelle série de timbres sous forme de bloc-feuillet émis le 12 novembre 2012. Le premier bloc de cette série, créé et gravé par Louis Boursier, présente Clovis à la bataille de Vouillé contre les Wisigoths en 507 et Sainte Geneviève devant Paris vers 480.
En fond de bloc, une carte de "Lutèce conquise par les François sur les Romains", réalisée par Jean Baptiste Bourguignon d'Anville et gravée par Antoine Coquart (publiée en 1705). La documentation de présentation de ces timbres dit que les images de ce bloc nous rappellent celles des Bons Points Historiques que chacun de nous a pu recevoir enfant à l'école et qui restent des éléments forts de la mémoire collective des Français.
Visuel en HD, cliquez ici
Geneviève.Le dessin s'inspire d'un panneau en lave émaillée datée de 1875. Œuvre de Paul Balze, élève d'Ingres - qui constitue une partie du décor d'un devant d'autel de l'église Notre-Dame de la Croix de Ménilmontant.
Clovis.
Le second timbre rend hommage à Clovis, représenté ici durant la bataille dite « de Vouillé » en 507, une victoire décisive contre les Wisigoths d'Alaric.
À la suite de la pression exercée par les Anglo-Saxons contre les Bretons pour les refouler vers l’ouest de la Grande-Bretagne, l’émigration en Armorique prit bientôt des proportions considérables. Dès 461, on signale un évêque breton, Mansuetus, au Concile de Tours. Quelques années plus tard, un chef breton, Riothime, à la tête de Bretons armoricains, répondit à l’appel de l’empereur Antheonius, qui lui demandait de défendre Bourges contre les Wisigoths. Il fut battu à Déols. D’autre part, à la même époque Sidoine Apollinaire, évêque de Laon (vers 488), signalait que les Bretons étaient établis sur la Loire.
L’établissement des Bretons insulaires en Armorique entraîne le changement du nom même du pays dès la fin du IVe siècle, l’Armorique, au moins dans une partie occidentale fortement occupée par les Bretons, n’était plus appelée que Britannia, la Bretagne.
L’émigration de Grande-Bretagne en Armorique se fit sans doute par tribus ou factions de tribus. Elle s’accomplit au hasard de la conquête saxonne, sans aucun plan d’ensemble. Une flottille partait sous la direction d’un tiern (chef), ou d’un moine, et cinglait vers l’Armorique que l’on savait déserte. Arrivés dans la péninsule, les exilés se groupaient autour de chefs puissants : ce fut l’origine des principautés créées par les Bretons sur le sol de leur nouvelle patrie.
Les Principautés bretonnes.
Ces principautés furent au nombre de trois : la Domnonée, la Cornouaille et le Bro-Waroch ou Bro-Erec.
La Domnonée.
La Domnonée désigne, jusqu'au IXe siècle, tout le nord de la péninsule armoricaine, depuis l'Elorn jusqu'au Couesnon. La Domnonée de Grande-Bretagne, actuellement presqu’île de la Cornouailles anglaise, fournit un grand contingent d’émigrés. Toutefois, parmi les habitants de la Domnonée armoricaine, depuis l’Elorn jusqu’à la rivière de Morlaix, dans cette partie de la péninsule qu’on le Léon, les Gallois, venus de Caër-Léon ar Wyse, s’y établiront en grand nombre. Les abbés qui ont fondé les premiers monastères de la Domnonée armoricaine, saint Pol-Aurélien, saint Lunaire, saint Samson, saint Magloire, saint Méen, sont en effet d’origine galloise, tandis que saint Tutwal ou saint Tugdual, premier évêque de Tréguier, était venu de la Domnonée insulaire.
La Cornouaille.
Un autre groupe d'émigrants, les Cornovii, qui occupaient le nord de la Grande-Bretagne, pressés par l'invasion saxonne, descendirent vers le sud et se fixèrent à la pointe de la Domnonée insulaire, à laquelle ils donnèrent le nom qu'elle porte encore : Cornouailles, Cornwall. Mais une forte proportion de cette population, pour mieux échapper à l’emprise des envahisseurs germanique, passa la mer et vint s’établir entre l’Elorn et l’Ellé. Le sud-ouest de l’Armorique portera désormais le nom de Cornouaille. Ces Cornovii ont joué un grand rôle dans l’émigration bretonne. Les noms de beaucoup de paroisses du Cornwall anglais se retrouvent dans la Cornouaille armoricaine. Selon Joseph Loth, « le point capital à relever, c’est que la langue bretonne actuelle forme avec le cornique qui fut parlé dans le Cornwall anglais jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, un groupe beaucoup plus intime vis-à-vis du gallois ».
Bro-Werec.
Un troisième lot d'émigrants vint s'établir le long des côtes du Morbihan, depuis l'embouchure de l'Ellé jusqu'à l'estuaire de la Loire. On ne sait trop de quelle région de Grande-Bretagne ils provenaient, sans doute du pays de Galles. Ils formèrent le principauté du Bro-Werec, nom d’un chef fameux, Waroc, qui lutta contre les Francs.
Malgré l’apport de ces émigrants, le Vannetais oriental fut faiblement celtisé et la ville de Vannes elle-même ne tomba définitivement aux mains des Bretons qu’au IXe siècle.
Cette prise de possession du sol par les Breton se fit sans doute par la force, là où les Armoricains étaient en nombre suffisant pour résister aux émigrants dont le christianisme encore récent n’avait point éteint l’humeur guerrière.
La receltisation de l'Armorique.
Dans l’œuvre de « receltisation » de l’Armorique, il faut distinguer deux zones : à l’ouest, l’élément celtique domina complètement, car cette région était en partie dépeuplée. Certains noms de localités, comme La Feuillée, indique cependant la persistance de l’élément armoricain. Mais ces îlots ne tarderont guère à être noyés dans le flot de l’émigration.
À l’est de l’Armorique, au contraire, où la population armoricaine était plus dense, il se forma, dans ce qu’on appelle aujourd’hui la Haute-Bretagne, ou pays gallo, une zone mixte à la fois bretonne et armoricaine.
Des colonies d’émigrants s’installèrent assez loin vers le nord-est de la péninsule (Saint-Hilaire-du-Harcouët, Landivy, Pontmain, Landréan, etc ., sont des noms d’origine bretonne). Les abords de Rennes (Bruz, Pléchâtel, etc.) et les abords de Nantes (Guérande, Paimbœuf) furent partiellement occupée par les Bretons. Tandis que les noms de lieu en é, comme Vitré, Aubigné, Acigné, indiquent la persistance de l’élément armoricain, au contraire des noms en ac (Comblessac, Avessac, etc.), marquent la prépondérance de l’élément migrateur. La fusion entre ces deux rameaux celtiques, les Armoricains et les Bretons ne se fit guère qu’au Xe siècle après la formation du royaume de Bretagne.
« Sans l’émigration bretonne, la péninsule armoricaine aurait été un pays de langue latine province du royaume des Francks, languissante, inculte désolée longtemps encore souillée de paganisme…
L’émigration bretonne lui a donné un peuple nouveau de race et de langue celtique, peuple fier, énergique, indépendant, qui l’a défrichée, fécondée, christianisée en un mot qui en a fait la Bretagne…
Voilà ce que les émigrés ont apporté en ce pays, voilà ce que ce pays leur doit. » (A. La Borderie, Histoire de Bretagne t.I)
Source : Histoire de Bretagne, H. Poisson • J.P. Le Mat éd. Coop breizh
Outre la victoire de Tolbiac ou l'apparition de la Sainte Ampoule lors de son baptême, le Christ allait encore accomplir de nouveaux prodiges en faveur de Clovis :
« On lit… en auculnes escriptures qu’en ce temps avoit un ermite, prudhomme et de saincte vie qui habitoit en un bois près d’une fontaine, au lieu qui de présent est appelé Joye-en-Val, en la chastellenie de Poissy, près de Paris : auquel hermite ladicte Clotilde, femme dudict Roy Clovis avoit grande fiance et pour sa saincteté le visitoit souvent et luy administroit ses necessitez.
« Et advint un jour que ledict hermite estant en oraison, un ange s’apparut à luy en luy disant qu’il feist raser les armes des trois croissants que ledict Clovis portoit en son escu (combien qu’aucun disent que c’estoient trois crapeaux) eu lieu d’iceux portast un escu dont le champ fust d’azur, semé tout de fleurs de liz d’or, et luy dict que Dieu avoit ordonné que les Rois de France portâssent dorénavant telles armes.
« Ledict hermite revela à la femme dudict Clovis son apparition ; laquelle incontinant feit effacer lesdicts trois croissants ou crapeaux et y feit mettre lesdictes fleurs de liz et les envoya audicts Clovis son mari qui, pour lors, estoit en guerre contre le Roy Audoc, sarrazin qui estoit venu d’Allemagne à grande multitude de gens, es parties de France et avoir son siège devant la place de Conflans Saincte Honorine, près Pontoise.
« Clovis se combattit et eut victoire: et combien que la bataille commençast en la ville, toutefois fut achevée en la monteigne, en laquelle est à présent la tour de Montjoye.
«Et là fut pris premièrement et nommé le cry des François et les armes, c'est à savoir Montjoye et depuis y a été adjousté Sainct Denis.
«Et, en la révérence de la mission desdictes fleurs de liz, fut illec en la vallée fondée un monastère de religieux qui fut et encore est appelée l'abbaye de Joye-en-Val, pour la mission de la saincte Ampolle et desdictes fleurs de liz qui furent envoyées à ce grand roy Clovis, premier roy chrestien.
«Enquoy appert avidemment que Dieu notre père et Sauveur a singulièrement aimé les Rois de France et les a voulu décorer et garnir de singulières grâces et préeminances pardessus tous autres rois et princes terriens et d'iceux faire les deffenseurs de la saincte Foy et Loy de Jésus-Christ» (Nicole Gilles - Histoire de France, 1492)
Et Guillaume de Nangis, dans la chronique de Saint Louis, explique ainsi la signification symbolique des armes de France:
«Puisque Notre Père Jhésus-Christ veut espécialement sur tous autres royaumes, enluminer le royaume de France de Foy, de Sapience et de Chevalerie, li Roys de France accoustumèrent en leurs armes à porter la fleur de liz paincte par trois fueillées (feuilles), ainsi come se ils deissent à tout le monde: Foi, Sapience et Chevalerie sont, par la provision et par la grâce de Dieu, plus habondamment dans nostre royaume que en ces aultres. Les deux fueillées qui sont oeles (ailes) signifient Sapience et Chevalerie qui gardent et défendent la tierce fueillée qui est au milieu de elles, plus longue et plus haute, par laquelle Foy est entendue et segneufiée, car elle est et doibt estre gouvernée par Sapience et deffendue par Chevalerie. Tant comme ces trois grâces de Dieu seront fermement et ordénement joinctes ensemble au royaume de France, li royaume sera fort et ferme, et se il avient, que elles soient ostées et desseurées (séparées), le royaume cherra (tombera) en désolacion et en destruiement»
Les trois fleurs de lys du blason donné par Dieu à nos Rois ont d'autres significations plus belles encore que l'histoire, la science héraldique et les révélations nous enseignent: Charles V fixa définitivement à trois les fleurs de lys des armes de France qui souvent, étaient nombreuses et en semis. Il prit cette décision en l'honneur et pour représenter les trois personnes de la Sainte Trinité.
Elles représentent également la Sainte Famille et aussi le triangle symbolique manifesté à la vénérable Philomène de Sainte Colombe: le Christ, Sa Divine Mère et Saint Michel, les trois grands vainqueurs de Lucifer.
Source : La mission divine de la France, Marquis de la Franquerie
Jacques Bainville est un journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien français, né le 9 février 1879 à Vincennes (Seine), mort le 9 février 1936 à Paris. Jacques Bainville fut un proche de Charles Maurras.
Grande figure du monarchisme nationaliste et de l'Action française, il exalta la politique de la monarchie française (Histoire de France, 1924) et s'inquiéta de la faiblesse de la démocratie face à la puissance allemande (la Troisième République, 1935). Il est élu le 25 mars 1935 membre de l'Académie française
Dans un ouvrage remarqué, Les Conséquences politiques de la Paix, publié en 1920, Jacques Bainville est de ceux qui ont dénoncé le Traité de Versailles de 1919 et les compensations très importantes demandées à l'Allemagne. Il y estimait que ce traité humiliait l'Allemagne et la pousserait à la revanche dans un avenir proche et Bainville y décrit le processus de déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, à savoir l'annexion de l'Autriche par le Reich, la crise des Sudètes avec la Tchécoslovaquie et un pacte germano-russe contre la Pologne. Profondément anti-communiste et anti-germaniste, il écrivait : « il s'agit d'une paix trop douce pour ce qu'elle a de dur, et trop dure pour ce qu'elle a de doux ».
La vie de Clovis 1er roi des Francs, issu d'un livre scolaire datant du début du XXè siècle.
(Textes hélas illisibles)
Retrouvez et devenez amis du Blog de Lutèce sur facebook
Vercingétorix - Camille Jullian
L'oeuvre intégrale cliquez ici
Essai sur la condition des Barbares - Eugène Léotard
_ La borne militaire de l'Empereur Victorin