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19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 17:34

Les débuts du christianisme furent agités par de vives discussions dogmatiques, surtout dans les champs christologique*  et trinitaire** (comment comprendre les paroles du Christ qui se dit fils de Dieu et fils d’une femme, et qui annonce la venue de l’Esprit divin ? Est-il avant tout Dieu, avant tout homme, homme et Dieu à part égale ? Quels sont les rapports qui existent entre lui, le Père et l’Esprit ?)

Les réflexions, les débats, les recherches ont parfois débouché sur ce que l’on appelle des hérésies (du grec hairésis, « choix, opinion, inclination »). Mais il faut savoir que ces dernières n’ont commencé être considérées comme telles qu’après de longs débats, souvent pacifiques ; que certains évêques, dont nul n’aurait contesté la légitimité ont professé telle ou telle d’entre elles ; et que ces courants, dont certains auraient pu devenir majoritaires, n’ont finalement été rejetés comme hérétiques qu’à l’occasion de conciles, à la majorité des votants.

Ce fut le cas de l’interprétation professée vers 320 à Alexandrie par le prêtre Arius, selon laquelle des trois personnes de la Trinité divine, seul le père est éternel, inengendré, tout-puissant, et possède la transcendance absolue. Le Christ, sa première créature, ne participe pas de la même identité ni de la même éternité divine, il n’a qu’une divinité déléguée. Cette doctrine fut condamnée en 325 par le concile de Nicée qui fixa, presque une fois pour toutes, l’acte de foi du chrétien (dit symbole de Nicée) : « Jésus-Christ, fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, vrai Dieu du vrai Dieu, engendré et non créé, consubstantiel au Père. » Les débats ne furent pas clos pour autant, notamment sur la validité du concept de consubstantialité. Certains empereurs, comme 0211.jpgConstance II et Valens, tendirent à une forme nuancée de l’arianisme, que condamna définitivement le concile convoqué en 381 à Constantinople par l’empereur Théodose. Mais entre-temps, la doctrine avait été transmise aux barbares Goths par Ulfila, l’un des leurs, initiée lors d’un séjour dans l’Empire romain d’Orient et qui, revenu chez les siens avec le titre d’évêque vers 350 leur avaient prêché l’Évangile traduit en langue gothique.

Sans doute cette traduction et la pratique du liturgie célébrée dans leur langue explique-t-elle le succès de l’arianisme chez les Goths, qui en firent un marqueur de leur identité et qu’ils transmirent, au rythme de leur migration vers l’ouest (jusqu’en Aquitaine pour les Wisigoths, en Italie pour les Ostrogoths), aux autres peuples barbares avec lesquels ils entrèrent en relations diplomatiques ou matrimoniales : Vandales, Suèves, Burgondes et même Francs.

Ce sont sant doute des émissaires goths, probablement ostrogoths, qui instillèrent l’arianisme à la cour de Clovis Ier, et obtinrent la conversion de Lantechilde, l’une des sœurs du roi franc. Toutefois, Grégoire de Tours raconte que celle-ci se convertit à la vraie foi sitôt après le baptême de son frère et qu’elle fut à cette occasion ointe du saint chrême. Il n’était pas nécessaire en effet qu’elle fut baptisée de nouveau puisque, comme tout arien, elle avait déjà subi le rituel de la purification. En revanche, il était essentiel que par l’onction, elle exprima son adhésion au Credo nycéen et au principe de l’égalité du Père, du Fils et de l’Esprit.

 

 

*relatif à la nature du Christ

**relatif aux liens existants entre les trois personnes de la Trinité

 

Source : Religions & Histoire N° 41

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 16:13

MÈRE DE L'ESPÉRANCE

 

1.

Souvenez-vous, Marie

Qu'un de nos souverains

Remit notre patrie

En vos augustes mains

 

Refrain

Mère de l'Espérance

Dont le nom est si doux,

Protégez notre France,

Priez, priez pour nous. (bis)

 

2.

Gardez la foi chrétienne

Dans l'âme des enfants

Pour que Jésus devienne

Le roi du peuple franc

 

3.

La France toute entière

Vous redit ses serments :

Vous êtes notre Mère,

Nous sommes vos enfants.

 

4.

La crainte et la tristesse

Ont gagné tous les cœurs,

Rendez-nous l'allégresse,

La paix et le bonheur.

 

5.

En ces jours de souffrance,

sauvez-nous du danger,

Épargnez à la France

Le joug de l'étranger

 

6.

Au chemin de la gloire,

Conduisez nos soldats ;

Donnez-leur la victoire,

Au jour des saints combats

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 07:52

1. Utilité des hérésies. Elles fournissent à l’église l’occasion de définir plus clairement certains points du dogme et affermissent la foi dans les armes, car à mesure que la doctrine religieuse et attaquée, les fidèles l’étudiaient avec plus de soin.

De même que les persécutions affermies à la fois dans la divinité du christianisme, la réfutation des hérésies mit en pleine lumière la vérité et la grandeur de sa doctrine.

 

2. Les judaïsants étaient des juifs convertis qui n’admettaient pas l’abrogation de la loi mosaïque. Leur hérésie amena l’église naissante à s’affirmer catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte à tous.

 

3. Les gnostiques (du grec gnôsis, sciences) prétendaient posséder une science extraordinaire de la nature et des attributs de Dieu.

Ils inventaient des systèmes variés, selon l’origine de leurs docteurs, pour les substituer aux enseignements de la foi sur la création de toute chose par Dieu, sur le péché originel causes initiales de tout mal dans le monde, sur l’Incarnation et la Rédemption par lesquelles Dieu a « tout restauré dans le Christ ».

Le gnosticisme date des temps apostoliques ; il atteignit son apogée aux IIème et IIIème siècles, puis disparut vers la fin du IVème.

Par leurs erreurs, les gnostiques provoquèrent le développement de la morale catholique, également éloigné du rigorisme des uns et du relâchement des autres.

 

4. Les manichéens, disciples du Persan Mani ou Manès, distinguèrent de principes éternels, la bon, auteur du bien : Dieu ; d’autres mauvais, auteur du mal : Satan. Les manichéens se sont maintenus jusqu’au Moyen Âge.

 

5. Montanistes. Vers le milieu du IIème siècle un illuminé, le Phrygien Montan, fonda une secte de faux mystiques. Il se proclamait le Saint-Esprit incarné, pratiquait l’extase et tendait à substituer l’inspiration prophétique est individuel à la hiérarchie.

Les montanistes prêchaient une morale rigoriste qui séduisit Tertullien. Elle imposait des jeûnes stricts et proscrivait les secondes noces.

 

6. Erreur sur la Trinité. Le dogme catholique de la Trinité des personnes et de l’unitéste-trinite de nature en Dieu provoqua de vives controverses.

Vers la fin du IIème siècle, des élitistes regardaient Jésus-Christ comme fils adoptif de Dieu et niaient sa divinité.

Par réaction, d’autres hérétiques supprimaient toute distinction personnelle entre le Père et le Fils.

Pour combattre ces derniers, on n’en vint à distinguer le Fils du Père, au point de le déclarer inférieur et subordonné au père. On tomba ainsi dans une nouvelle erreur qui, en se développant, aboutit à l’arianisme.

 

Source : Histoire de l'Église, éd. Clovis

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 00:28
Les premiers chrétiens persécutés par les autorités romaines l'utilisaient comme code secret pour se reconnaître entre eux.
263.jpg
Dictionnaire des antiquités chrétiennes (1877)
Joseph Alexandre Martigny

POISSON (SYMBOLE).
De tous les symboles de la primitive Église, aucun ne fut d’un usage plus vulgaire ni plus universel que le poisson. Il est employé comme métaphore, dans le discours, par les SS. Pères et les autres écrivains ecclésiastiques, figuré comme formule arcane sur les monuments de toute nature, soit par l’inscription de son nom grec, ixevc, soit par son image peinte, gravée ou sculptée, soit enfin par la réunion du nom et de l’image, comme sur ce curieux anneau trouvé prés de Rome (De Rossi. Bull. 1873. pl. iv. v), et où le poisson lui-même tient lieu de l’initiale i du mot ixthyc. On comprend donc qu’il ne s’agit ici, ni de ces poissons qui, à diverses époques, durent entrer, pour la fidélité historique, dans la représentation de certains faits évangéliques, ni de ceux que les artistes ont placés dans leurs compositions diverses comme simples motifs d’ornementation mais bien, et uniquement, du poisson isolé, retracé, dans une intention symbolique, sous l’empire de la discipline du secret, particulièrement sur les tombeaux et les pierres annulaires, par les chrétiens des quatre premiers siècles (V. De Rossi. De Christ, monum. ixgyn exhibent, in t. II Spicis. Solesm.) Or, dans la pensée de nos pères, ce symbole eut une double application au Christ et au chrétien.

I. Soit hasard, soit disposition providentielle, il se trouve que le mot grec ixevc, qui signifie poisson, fournit les initiales des cinq mots 3lr,(raj… soit, en français, JESUS CHRIST FILS DE DIEU E SAUVEUR. Comment et par qui cette énigme fut-elle découverte ? C’est ce qu’il serait difficile de dire on suppose qu’elle put venir d’Alexandrie, où quelques chrétiens, ayant cherché de bonne heure à substituer un nouvel acrostiche à ceux qui, au témoignage de Cicéron (De divin. ir. 54), formaient les sutures des vers attribués aux sibylles, en auront surpris les éléments dans ce mot mystérieux. Des livres,… ; énigmatique aurait passé dans le langage vulgaire des premiers chrétiens et il est certain que, dès le deuxième siècle, le sens en était familier aux fidèles, puisque S. Clément d’Alexandrie, qui leur recommande défaire graver sur leurs sceaux l’image du poisson {Paedag. m. 106), s’abstient de leur en expliquer le motif. Nous le savons du reste positivement par le témoignage de l’auteur africain anonyme du livre De promission, et benedict. Dei (n. 59)…, latine piscem, sacris litteris, majores nostri interpretali sunt hoc ex sibylliis versibus colligentes ; a l’interprétation de l’ichtus ; , ou poisson, nos pères l’ont tirée des vers sibyllins, » et il nous plait de reproduire l’explication si claire que S. Augustin donne de l’acrostiche (De civit. Dei xvni. 25) « Des cinq mots grecs qui sont Iesou, Xpistos, Theou, Uios Soter si vous réunissez les premières lettres, vous aurez ixthus, poisson, dans lequel nom le Christ est désigné mystiquement. »

Quoi qu’il en soit, la découverte, peut-être fortuite, d’un mot qui se prêtait si merveilleusement à exprimer le nom de Jésus-Christ, ses deux natures, sa qualité de Sauveur, dût être une véritable révélation et on comprend que, s’emparant d’une donnée si féconde, les SS. Pères durent donner carrière à leur imagination et à leur piété, pour rechercher dans la nature même du poisson des analogies avec les différents attributs du Rédempteur des hommes. Et, partant de cette supposition que l’ixthus fut avant tout employé comme énigme, nous nous figurons que l’ère des interprétations symboliques ne s’ouvrit que postérieurement. Ces interprétations sont nombreuses dans les textes anciens nous nous bornerons à indiquer rapidement les plus dignes d’attention.

Le Christ est appelé poisson :

 

La suite en cliquant ici

  
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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 06:53

Le plus souvent encore on ne nait pas chrétien. On le devient au terme d’un long cheminement : le catéchuménat s’achève la nuit de Pâques.

 

 Le temps n’est plus, au IVe siècle, où l’on pouvait entrer dans la communauté des « fidèles » et accéder au baptême sur une simple profession de foi chrétienne. Le païen désireux d’être membre à part entière de l’Eglise doit parcourir les étapes d’une préparation morale et religieuse (le catéchuménat) que couronne le sacrement du baptême. Depuis le début du IIIe siècle, vraisemblablement, cette institution complexe s’est progressivement mise en place avec ses usages et ses rites précis. Si l’on observe dans le détail certaines variations selon les régions de l’Empire, le canevas général de toute initiation n’en est pas moins fixé.

 

Un païen vient s’ouvrir à l’évêque


Il désire se convertir ou simplement s’informer sur la religion chrétienne, sans être forcément décidé à y adhérer. Le prêtre ou l’évêque cherche d’abord à le confirmer dans son désir ou sa curiosité : habilement, il se met à sa place et développe une catéchèse d’initiation destinée à détruire les préjugés de son incroyance. S’il emporte son adhésion, il s’apprête à l’admettre dans le sein de l’Eglise.

Discrètement, il va se renseigner sur la profession du candidat et sur la réputation dont il jouit. Si celle-ci sont recommandables, le nouveau converti est alors admis dans l’EgliseAmbrosius.jpg comme catéchumène : nouveau membre du troupeau, il est « marqué » au front du signe de la Croix ; le prêtre répand également un peu de sel sur sa tête car « les entrailles que ronge la pourriture (du péché) se conserve longtemps intactes si on y répand du sel » (Saint Ambroise de Milan, commentaire de l’Evangile selon Luc X, 48).

 

Libre membre du troupeau


Le catéchumène est désormais chez lui dans l’Eglise. Il est cependant soumis à la discipline du secret, de « l’arcane ». Lors des offices dominicaux, il ne peut assister qu’à la première partie de la messe (lecture et sermon) ; il doit ensuite se retirer. Seuls les fidèles baptisés peuvent prendre part au repas eucharistique à l’intérieur de la basilique fermée aux regards indiscrets.

Le catéchumène est ainsi tenu dans l’ignorance de la nature exacte des mystères centraux de sa religion. Il n’y accèdera qu’après son baptême. Entre temps il doit parfaire son initiation sans le secours d’aucune catéchèse particulière : il s’instruit en assistant au sermon du dimanche ou en s’entretenant avec le prêtre et les fidèles de la communauté. Peu à peu, il donne des gages de l’authenticité de sa conversion, il prouve par son comportement la sincérité de son attachement à l’Eglise. C’est alors qu’il décide de franchir le pas décisif en inscrivant son nom sur la liste des catéchumènes aspirant (competentes) au baptême. Tous ne témoignent pas cependant d’une égale impatience : certains catéchumènes le sont depuis longtemps et ne paraissent guère pressés de quitter cet état somme toute peu exigeant. Les évêques le savent assez qui ne cessent de s’en plaindre amèrement dans leurs prônes dominicaux : « Personne encore ne s’est inscrit, il fait encore nuit pour moi. J’ai jeté la nasse de la parole à l’Epiphanie et je n’ai encore rien pris », soupire sant Ambroise de Milan (Commentaire de l’évangile selon Luc IV, 76.). Il est des croyants trop scrupuleux qu’obsède le sentiment de leur faiblesse, mais il est aussi des calculateurs qui retardent indéfiniment le moment de réformer leur vie. Dans l’un comme dans l’autre cas, on a la preuve de l’image exigeante que les premiers chrétiens se font de leur baptême.

 

Le temps de la retraite


Selon les usages locaux, on baptise à Pâques, à la Pentecôte ou à l’Epiphanie (en Orient surtout). A Milan, par exemple, comme à Hippone chez saint Augustin, on baptise une fois l’an à la veillée pascale. Les candidats peuvent se déclarer et « donner leur nom » depuis l’Epiphanie jusqu’au premier jour du carême. A cette date commence la grande retraite baptismale, la retraire quadragésimale (40 jours). Au cours d’un premier « scrutin » ou examen de vie, l’évêque scrute chaque « aspirant » et décide s’il est digne de se préparer au baptême. Puis commencent les exorcismes quotidiens pour aider les « lutteurs » à combattre Satan. On jeûne, on fait pénitence, on se soumet à plusieurs « scrutins », on dépouille peu à peu « le vieil homme » compromis avec le « monde ». Chacun s’apprête ainsi à la grande « mue » de son baptême et continue son instruction en suivant un catéchisme spécial.

Mais « chez un chrétien, la première qualité c’est la foi » (saint Ambroise de Milan, Des Mystères 9, 55) : si les futurs baptisés se pénètrent du sens de ce qu’ils vont vivre, ils continuent d’ignorer les cérémonies par lesquelles ils devront passer. On s’étonnera aujourd’hui que ce baptême, ce pivot de toute la vie chrétienne, reste entouré d’un tel mystère : c’est que le croyant, accueillit par l’Eglise, doit d’abord lui vouer une totale confiance ; de l’avis même des Pères, le choc émotionnel et spirituel doit précéder l’intelligence ; et puis la catéchèse doit rester progressive : les rites les plus ardus et les plus riches ne doivent pas être découverts trop tôt, de peur qu’on ne sache plus les goûter à leur juste valeur. « Tiens au chaud dans ton cœur les profonds mystères, de peur que par un discours prématurés tu n’offres à des oreilles hostiles ou trop débiles des plats, en quelque sorte, qui ne sont pas cuits et celui qui t’écoute ne se détourne et n’éprouve un dégout mêlé d’effroi » (saint Ambroise de Milan, De Caïn et Abel I, 9, 37).

On se prépare donc au baptême sans savoir totalement en quoi il consistera ; on s’apprête à vivre des rites énigmatiques dont on ne connaîtra le sens que dans la huitaine qui suivra Pâques. Vient enfin le dimanche des Rameaux : « Jusqu’à maintenant, on a cherché à découvrir si aucune impureté ne demeurait attaché au corps de l’un d’entre vous ; maintenant le jour est arrivé de vous livrer le symbole » (saint Ambroise de Milan, Exposé du symbole I). Ce jour-là après la messe, l’évêque rassemble les « aspirants » dans le baptistère pour leur détailler les douze articles du Credo. Ils doivent sur l’heure l’apprendre par cœur, car ils le « rendront » publiquement au cours de la semaine sainte devant les fidèles rassemblés. C’est là la dernière étape avant le grand jour.baptistere-saint-jean_poitiers.jpg

 

Vivre sa renaissance


Telle est la substance de ces heures précipitées. Autant jusqu’ici le cheminement à été lent, voire long, autant maintenant chaque minute pèse son poids de mystère et de rites. On imagine mal aujourd’hui ce que pouvait être la ferveur et certainement la curiosité de ces competentes n’en croyant pas leurs yeux.

Onction pré-baptismale, renoncement à Satan, bénédiction des eaux, baptême, onction post-baptismale, revêtement des tuniques blanches, confirmation, procession à la basilique et enfin messe eucharistique. Viennent ensuite différents épisodes de la liturgie du baptême au cours de cette nuit de Pâques. « L’aspirant » maintenant baptisé est devenu néophyte, enfant : c’est un nouveau-né. Il n’est pas, dès le lendemain de son baptême confondu dans la masse des fidèles. Il garde pour une semaine encore, son vêtement blanc qui le désigne à l’attention de ses frères. Il ne participe pas à la « messe des fidèles », car il doit, au préalable, intérioriser ce qu’il a vécu une fois pour pouvoir le revivre avec intelligence et en profondeur d’autres fois. Il a donc le devoir d’assister du lundi au dimanche d’après Pâques aux sept sermons de la catéchèse dite « mystagogique » que l’évêque lui destine : il y découvre la pleine signification des rites par lesquels il est passé durant la nuit pascale. Au cours de cette « octave » qui s’égrène de Pâques à Quasimodo, il acquiert désormais la pleine connaissance des mystères de la religion. Il n’est désormais pour lui plus « d’arcane », plus de secret. Au dimanche de Quasimodo (ou dimanche in Albis depositis, mot à mot : dimanche des vêtements blancs déposés) il peut quitter son habit d’initié pour se fondre dans le « corps » du Christ.

 

Images : Saint Ambroise de Milan _ Baptistère saint Jean de Poitiers

Source : 2 000 ans de christianisme Tome I, Collectif sous la direction d'André Mandouze éd. Hachette _

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 11:12

Les persécutions antichrétiennes des premiers siècles 1/3

Les persécutions antichrétiennes des premiers siècles 2/3

 

IV. Persécutions au IIIe siècle et au début du IVe.

 

1. Leurs caractères.

 

La persécution se ralentit à la fin du IIe siècle sous l'empereur Commode (180-193), dont une favorite, Marcia, esclave devenue son épouse, obtint la grâce de nombreux chrétiens ; il en fut de même durant les dix premières années du règne de Septime-Sévère (193-211).

À l’hostilité latente des deux premiers siècles, succéda pour les chrétiens, au IIIe siècle, la persécution violente, ordonnée à intervalles réguliers, par les édits des empereurs. S’il y eut des périodes de paix qui favorisèrent le développement rapide du christianisme, il y eut aussi des périodes de crise aigüe où le clan des fidèles coula à flots.

Le IIIe siècle compte cinq grandes persécutions : la cinquième sous Septime-Sévère, la sixième sous Maximin, la septième sous Dèce, la huitième sous Valérien et la neuvième sous Aurélien.


2. Cinquième persécution, sous Septime-Sévère (202-211).

 

Cet empereur, guéri par un esclave chrétien, se montra d'abord favorable aux disciples du Christ, et protégea même de nobles romains dont les païens réclamaient la mort. Mais obsédé par les clameurs populaires et par les perfides insinuations des courtisans, il résolut d’arrêter le développement du christianisme. En 202, il publia un édit ordonnant aux magistrats de punir de mort les nouveaux convertis et leurs catéchistes. Beaucoup de chrétiens, baptisés depuis longtemps, périrent comme eux.

Saintes Félicité et Perpétue, dont les noms sont inscrits au canon de la messe, souffrirent le martyre à Carthage avec plusieurs compagnons. Elles n’étaient encore que catéchumènes lorsqu’elles furent arrêtée avec leur catéchiste qui acheva de les instruire en prison et les y baptisa. Le récit de leur martyre, commencé par Perpétue et achevé par un autre chrétien, est un des plus beaux monuments de l’antiquité chrétienne.

Saint Irénée successeur de saint Pothin sur le siège de Lyon, aurait été martyrisé en 203 avec dix-huit mille fidèles.

C’est alors que Tertullien écrivit son Apologétique pour défendre les chrétiens.

 À la mort de Septime-Sévère, l’Eglise jouit d’une paix relative, surtout pendant le règne d’Alexandre-Sévère (222-235) qui réservait une place à Jésus-Christ dans son oratoire à côté de ses dieux, et faisait graver sur les murs de son palais des sentences chrétiennes comme celle-ci : « Traitez les hommes comme vous voudriez qu’ils vous traitent » (Luc 6, 31)

3. Sixième persécution, sous Maximin le Thrace (235-238).


Elle ne dura que trois ans mais fut atroce. Ancien pâtre, Maximin, géant à demi-barbare, persécuta les chrétiens parce que son prédécesseur qu’il avait assassiné, s’était montré bienveillant pour eux. Craignant de dépeupler l’Empire s’il s’en prenait à la multitude des fidèles, il ordonna de mettre à mort surtout les chefs des églises, prêtres et évêques.

Parmi les illustres victimes de cette persécution, on compte deux papes : saint Pontien (230-235) et saint Anthère (235-236) ; saint Hippolyte et peut être aussi sainte Barbe.

Sous les premiers successeurs de Maximin : Gordien (238-244) et surtout Philippe (244-249) si favorablement disposé qu’on s’est demandé après Eusèbe qui l’affirme dans sa « chronique », s’il n’était pas chrétien, bien qu’il resta officiellement païen, l’Église jouit de quelques années de paix et se développa considérablement. On lui aurait reconnu, à cette époque, le droit d’exister comme corporation et de posséder des biens en commun.


4. Septième persécution, sous Dèce (249-251).


Pour redonner à l’Empire son antique vigueur, Dèce, meurtrier et successeurs de Philippe, voulut rétablir partout le culte des dieux nationaux, abandonnés surtout par les chrétiens. C’est pourquoi il essaya d’arrêter la propagation de leur religion, leur en défendit la pratique, et prétendit les obliger à sacrifier aux idoles. Il ordonna, non de les tuer, mais de les torturer jusqu’à ce qu’ils eussent abjuré leur foi. Plusieurs, cédant à la douleur, apostasièrent ; d’autres se procurèrent, à prix d’or, de faux certificats d’apostasie ; quelques-uns, doutant de leur constance au milieu des tourments, s’enfuirent dans les déserts où ils menèrent, à l’exemple de saint Paul ermite, une vie de prière et de mortification.

Par contre, beaucoup supportèrent avec courage les plus cruels supplices et moururent martyrs; parmi ces derniers, on distingue le pape saint Fabien et les saints Abdon et Sennen à Rome, sainte Agathe en Sicile, saint Polyeucte à Mélitène, les Sept dormants à Ephèse, saint Christophe en Lycie, saint Saturnin à Toulouse, saint Denis à Paris.

                                        Saint Christophe, par Claude Bassot (1607)
Saint-Christophe-1607-Jesonville.jpg
 Saint Christophe, d'après la légende, était un géant. Il se mit au service des voyageurs pour leur faire traverser un fleuve large et profond en les portant sur ses épaules. Un jour un enfant recourut à sa charité; mais arrivé au milieu de la rivière, l'enfant devint si pesant que le géant ne pouvait plus avancer. «Qui donc es-tu pour être si lourd ? — Je suis, répondit l'enfant, Celui qui porte le monde». C'est pourquoi on donna au saint le nom de Christophe, c'est-à-dire Porte-Christ. Les automobilistes l'ont choisi pour patron.


 

5. Huitième persécution sous Valérien, (253-260).

 

D’abord favorable aux chrétiens, la cupidité porta Valérien à les persécuter. Par un édit de 257, il déclara illicite les associations chrétiennes, confisqua leurs biens et punit du bannissement les évêques et les prêtres qui ne sacrifieraient pas aux idoles. L’année suivante, un second édit y ajoutait la peine de mort et s’étendait aux nobles chrétiens qui ne renieraient pas leur religion.

Alors on martyrisa : les papes saint Étienne et saint Sixte II décapité dans sa chaire, aux catacombes ; saint Laurent, brûlé vif sur un gril, saint Tarcisius, martyr de l’eucharistie, saint Cyprien, évêque de Carthage, saint Fructueux et ses deux diacres brûlés vif à Tarragone, en Espagne ; à Césarée, en Cappadoce, un tout jeune enfant, saint Cyrille, qui confondit par sa fermeté la rage des persécuteurs et expira également sur un bûcher, en exhortant l’assistance de se réjouir avec lui de son bonheur.

Mais Dieu vengea le sang de ses martyrs. Vaincu et fait prisonnier par le roi de Perse, Valérien fut réduit à servir de marchepied à son vainqueur lorsqu’il montait à cheval. Finalement on l’écorcha vif.


6. Neuvième persécution sous Aurélien (270-275).


Longtemps favorable aux chrétiens, Aurélien changea de conduite vers la fin de sa vie, au moment où il proclama le culte du Soleil. Les chrétiens se montrèrent irréductibles ; il publia alors contre eux un édit de persécution ; mais cet édit eut peu d’effet car la mort de l’empereur suivi de près.


7. Dixième persécution (303-311).


Dioclétien (284-305) était doué de grandes qualités d’homme d’Etat. Persuadé qu’il ne pourrait à lui seul, gouverner son vaste empire menacé par les Barbares, il s’associa en 285 un général danubien d’esprit grossier, Maximien-Hercule, et le chargea de gouverner l’Occident, tandis qu’il s’occuperait de l’Orient. Huit ans plus tard (293), il nomma deux césar pour aider les deux augustes : Galère fut associé à Dioclétien, et Constance Chlore à Maximien-Hercule.

Excité par Galère son gendre, Dioclétien commença par épurer l’armée dont il expulsa les officiers et les soldats chrétiens. On rattache à cette épuration le martyre de saint Sébastien, officier de la cohorte prétorienne, celui de la légion thébéenne, commandée par saint Maurice, et celui de saint Victor, officier à Marseille.

En 303 et 304, Dioclétien publia quatre édits :

Le 1er défendait aux chrétiens de s’assembler, ordonnait de détruire leurs églises, de brûler leurs livres, et les condamnaient à la dégradation civique s’ils n’abjuraient pas.

Le 2e prescrivait l’emprisonnement des membres du clergé.

Le 3e exigeait l’apostasie de ces derniers, sous peine de mort.

Le 4e punissait de la même peine tous les chrétiens qui refuseraient de sacrifier aux dieux.

Cette persécution, la plus violente de toutes, dura près de dix ans dans certaines parties de l’Empire, et mérita d’être appelée l’ère des martyrs.

On compta une multitude de victimes. La Gaule et la Grande-Bretagne, où régnait Constance Chlore, furent à peu près seule épargnées.

Saint Pantaléon, médecin de Dioclétien, subit le martyre à Nicomédie, en Bithynie ; sainte Agnès, à Rome ; sainte Lucie, à Syracuse ; saint Janvier, à Bénévent (Italie méridionale) ; saint Vincent, à Valence, en Espagne ; saint Eulalie, à Mérida, en Espagne ; sainte Catherine, à Alexandrie.

À Rome, le sang des martyrs inonda l’arène du Colisée.

 

8. Fin des persécutions. L’édit de Milan (313).

 

Dioclétien et Maximien Hercule abdiquèrent en 305. Leurs successeurs prolongèrent la persécution jusqu’en 311. A cette date, Galère mourant publia un édit de tolérance que promulguèrent également Licinius en Orient et Constantin, fils et successeur de Constance Chlore, dans la préfecture des Gaules. Maximin Daïa en Illyrie et Maxence en Italie continuèrent à persécuter les chrétiens.Monogramme_du_Christ.jpg

Menacé par Maxence, Constantin se porta à sa rencontre à la tête de son armée (312). Pendant sa marche, une vision lui montra la croix comme signe de victoire. Aussi, bien que païen, il plaça le monogramme du Christ, sur son étendard[1].

La bataille décisive se livra près du pont Milvius, au nord de Rome, Maxence vaincu, se noya dans le Tibre en fuyant (oct. 312) et Constantin entra dans Rome où il remercia Dieu de sa victoire.

Maximin Daïa étant mort l’année suivante, il n’y eut plus que deux empereurs : Constantin en Occident et Licinius en Orient. Après une entrevue ils publièrent en 313, l’édit deconstantin Milan qui accordait à l’Église la liberté du culte, le droit de posséder, et prescrivait de lui restituer ses biens confisqués.

Cependant Licinius rouvrit bientôt la persécution dans ses États. C’est alors que périrent les Quarante martyrs de Sébaste, en Arménie (320). Mais Licinius mourut en 324 et Constantin resta seul maître de tout l’Empire.


 

[1] Le labarum de Constantin sur Scripta manent

 

Source : Histoire de l'Église,  éd. Clovis

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 07:45

Première partie de l'article : ici

 

II. Les persécutions au Ier siècle.

 

1. Leurs caractères.

 

Il y eu deux persécutions générales au premier siècle : la première sous Néron, la seconde sous Domitien. Ces empereurs persécutèrent par accés de violence et non par système comme dans les siècles suivants.


2. Première persécution sous Néron (64-68).

 

Ce prince cruel avait fait mettre le feu à Rome pour le plaisir de la voir brûler et pour la rebâtir ensuite à son goût. Craignant l’indignation populaire qui l’accusait de cette catastrophe, il en rejeta le crime sur les chrétiens et leur fit subir les plus cruelles tortures.

Les uns furent couverts de peaux de bêtes et exposés aux chiens pour être déchirés ; d’autres, attachés à des croix, enduits de poix et brûlés comme des torches, pour éclairer les jeux du cirque. Néron lui-même prenait plaisir à conduire son char à la lueur de ces flambeaux humains. « Les souffrances de ces victimes étaient telles, dit Tacite, historien païen, que tout en les jugeant coupable et digne du dernier supplice, le peuple était ému de compassion ». Les deux plus célèbres martyrs de la première persécution sont saint Pierre et saint Paul.

 

3. Deuxième persécution, sous Domitien (95-96).

 

Après Néron, les chrétiens jouirent de plus de vingt-cinq années de paix.

C’était l’époque de la révolte des juifs contre Rome, du siège et de la prise de Jérusalem par Titus (69-70). Les prophéties de Jésus concernant la destruction de la cité déicide se réalisaient à la lettre. La ville était rasée, le Temple brûlé et la population égorgée ou réduite en esclavage.

Quant aux chrétiens, se rappelant les conseils de Notre-Seigneur et ses prédictions sur la ruine de Jérusalem, ils échappèrent au massacre en se retirant dans les montagnes au nord de la Palestine.

Domitien devint persécuteur vers la fin de sa vie, en 95, et fit condamner les chrétiens pour athéisme. Comme ils ne participaient pas aux fêtes païennes et que leur Dieu n’était pas reconnu officiellement, les Romains les considéraient comme des athées. Les plus illustres martyrs de cette persécution sont saint Jean l’Évangéliste et un cousin de l’empereur, le consul Flavius Clemens, dont la femme Domitilla, qui subit l’exil, avait fait creuser une catacombe dans ses domaines pour la sépulture de ses frères en Jésus-Christ.

L’empereur Nerva rappela tous les exilés, et rendit la paix à l’Église (96).

 

III. Les persécutions au IIe siècle.

 

1. Leurs caractères.

 

Il y eu d’excellent empereurs au IIe siècle : Trajan, Adrien, Antonin, Marc-Aurèle, mais ils ne comprirent pas le christianisme et voulurent l’anéantir comme ennemi de l’ordre légal [1]. Ils ne publièrent aucun nouvel édit de persécution ; cependant, pour plaire à la foule païenne acharnée contre les chrétiens, ils remirent en vigueur les décrets sanguinaires de leurs prédécesseurs, en les adoucissant toute fois.

Très perplexe sur la conduite à tenir à l’égard des chrétiens, Pline le Jeune, gouverneur de la Bithynie, écrivit à Trajan pour connaître ses intentions à leur sujet : « Il ne faut pas les rechercher ; si on les dénonce et qui soient convaincus, il faut les punir, de telle sorte cependant que, si quelqu’un nie être chrétien et le prouve par des actes, il obtienne son pardon à cause de son repentir quels que soient les soupçons qui pèsent sur lui dans le passé. Mais en aucun cas il ne faut tenir compte des dénonciations anonymes, car ce serait d’un mauvais exemple, et cela ne convient plus à notre siècle ».

Ce rescrit prouve qu’être chrétien restait un délit, mais n’était plus considéré comme un danger pour le pouvoir. Il rendait un hommage implicite à l’innocence des chrétiens et obligeait les juge à suivre une procédure régulière ; aussi, Pline arrêta-t-il la persécution en Bithynie.

En 124, un rescrit d’Adrien, adressé au proconsul d’Asie, complétait celui de Trajan : il interdisait d’accueillir les accusations tumultueuses de la foule et ordonnait de châtier les accusateurs incapables de prouver leurs dires. De plus, le gouverneur devait lui-même examiner les cas et ne punir que « les infractions aux lois ».

Si l’on avait observé cette législation, la situation des chrétiens aurait été relativement tolérable, mais elle ne le fut pas ; la foule arrachait souvent, à la faiblesse des magistrats, la condamnation de ceux qu’elle détestait.

Les persécutions du IIe siècle sont classées généralement en deux groupes formant la troisième et la quatrième persécution.

 

2. Troisième persécution sous Trajan, Adrien et Antonin.

 

1° Par sa lettre à Pline en 112, Trajan (98-117) ralentit un peu, sans l’arrêter complètement, la violence de la persécution.

Les plus illustres martyrs de son règne sont : le pape saint clément, condamné aux mines de la Chersonèse (Crimée), puis précipité dans la mer Noire ; saint Siméon, évêque de Jérusalem, qui mourut sur une croix comme son divin Maître ; saint Ignace [2], évêque d’Antioche, qui, dans une lettre aux Romains, témoignait un ardent désir du martyre.

2° Indifférent aux choses religieuses, Adrien (117-138) n'était cependant pas très hostile aux chrétiens, comme le prouve son rescrit de l'an 124 ; mais après une nouvelle révolte des juifs (132-135), avec lesquels il confondait les chrétiens, il se montra moins favorable à leur égard. Parmi les martyrs de son règne, on peut citer : le pape saint Télesphore ; saint Eustache, son épouse et leurs trois enfants ; sainte Symphorose avec son mari et leurs sept fils.

3° Antonin le Pieux (138-161) interdit tout soulèvement populaire contre les chrétiens, mais on ne lui obéit pas partout. Saint Polycarpe, évêque de Smyrne, dont les païens réclamaient la mort, fut conduit devant le consul qui lui dit : « Maudis le Christ et tu es libre. – Il y a quatre-vingt-six ans que je le sers, répondit le sait vieillard, et il ne m’a jamais fait de mal. Comment pourrai-je blâmer mon roi et mon Sauveur ? ». Condamné à périr sur un bûcher dressé par la foule, on vit les flammes l’environner sans le toucher. Les bourreaux le percèrent alors d’un coup d’épée puis brûlèrent son corps (156). Onze chrétiens périrent avec lui. A la suite de plusieurs condamnations tumultueuses, Antonin défendit de provoquer des émeutes à propos des chrétiens.

 

3. Quatrième persécution sous Marc-Aurèle (161-180)

 

Dès les premières années du règne de ce prince, la peste et la famine désolèrent l’Empire. Excité par les philosophes païens, le peuple s’en prit aux chrétiens, comme auteurs de tous ces maux, et Marc-Aurèle, philosophe distingué, commanda ou autorisa les poursuites exercées contre eux. Le secours merveilleux obtenu par les prières des soldats de la Légion fulminante [3], ne le rendit pas plus favorable aux chrétiens, car il l’attribua à Jupiter.

bas-relief-colonne-Antonine

Délivrance merveilleuse de l'Armée romaine, d'après un bas-relief de la colonne Antonine, de Marc-Aurèle, élevée à Rome en 180.

En 174, les troupes romaines, cernées par les Barbares dans les montagnes de Bohême, allaient périr de soif. Dans cette extrémité, Légion fulminante, composée surtout de chrétiens, se mit en prière. Le ciel aussitôt se couvrit de nuages, et, tandis qu'une pluie abondante tombait du côté des Romains, un orage épouvantable éclatait sur leurs ennemis et les dispersait.

Les auteurs anciens s'accordent sur la réalité du fait, mais non sur ces causes. Les chrétiens l'attribuèrent aux prières de la Légion fulminante, et les païens, à l'intervention de Jupiter Pluvius, ainsi que l'atteste le bas-relief ci-dessus (à droite) qui montre cette divinité païenne, les bras étendus, jetant la pluie d'un côté et la foudre de l'autre.


Les plus illustres martyrs de cette persécution sont :

1° à Rome sainte Félicité et ses sept fils (162) ; l’apologiste saint Justin, victime de la jalousie des philosophes païens (163) ; sainte Cécile avec son époux Valérien et son beau-frère Tiburce (entre 177 et 180).

2° à Lyon, le vieil évêque saint Pothin, disciple de saint Polycarpe, et la jeune esclave sainte Blandine* qui, mise à la torture pour la forcer d’avouer les crimes secrets que l’opinion publique attribuait aux chrétiens, répondait à chaque demande du juge : « Je suis chrétienne, il ne se fait pas de mal parmi nous ». (177)

3° à Autun, le jeune saint Symphorien que son admirable mère exhortait au martyr en lui disant : « Ne craignez pas une mort qui conduit sûrement à la vie ». (179)



 

[1] Cela explique pourquoi, généralement, les meilleurs empereurs, ceux qui se souciaient davantage de l’autorité de l’Etat, se montrèrent le plus acharnés contre le christianisme, tandis que les empereurs qui ne cherchaient que leurs plaisirs et négligeaient les affaires publiques étaient plus tolérant et moins hostiles aux chrétiens.

[2] On le conduisit à Rome pour être livré aux bêtes de l'amphithéâtre (107). Dans la crainte que les fidèles de cette ville ne missent obstacle à l'éxécution de la sentence portée contre lui, il leur écrivit une lettre admirable, où il leur disait : «Je vous en conjure, laissez moi servir de pâture aux lions et aux ours : c'est un chemin fort court pour arrivé au ciel. Je suis le froment de Dieu, il faut que je sois broyé pour devenir un pain digne d'être offert à Jésus-Christ.» Il fut dévoré par deux lions. Les chrétiens reccueillirent ses ossements et les conservèrent comme de précieuses reliques (mot qui vient du latin reliquae, qui signifie restes).

[3] Légion fulminante  était une légion de l'armée romaine, composée de soldats chrétiens qui, dans l'expédition de l'empereur Marc - Aurèle contre les Sarmates, Quades et Marcomans, sauvèrent toute l'armée prête à périr de soif. Ils obtinrent par leurs prieres une pluie abondante pour l'armée romaine, tandis que l'ennemi essuyait de l'autre côté une grêle furieuse, accompagnée de foudres et d'éclairs épouvantables.

* voir l'article : Les premiers chrétiens

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 06:10

  I. Causes et caractères des persécutions.

 

1. Causes des persécutions.


  L’empire romain s’était montré très tolérant pour les cultes des nations vaincues. Agrippa avait d’ailleurs élevé à Rome un temple à tous les dieux (Panthéon).

Bien que très exclusif et ennemi des religions païennes, le judaïsme resta toléré parce qu’il n’était pas conquérant.

  D’abord confondu avec lui par les autorités civiles, le christianisme jouit de la même tolérance. Il était persécuté seulement par les Juifs. Mais bientôt, on remarqua qu’il visait à la conversion du peuple et à la destruction de l’idolâtrie. Aussitôt la persécution commença.

  Le christianisme fut donc interdit : 1° parce qu’il s’opposait au culte de Rome et des empereurs qui se faisaient adorer comme des dieux (crime de lèse-majesté) ; 2° parce que le refus des chrétiens de prendre part aux cérémonies du culte des idoles était considéré comme une preuve d’athéisme et de sacrilège ; 3° parce qu’on attribuait à la magie les miracles accomplis par les chrétiens.

  À ces cause publiquement déclarées, s’en ajoutaient deux autres moins avouables : 1° la vertu, recherchée par les chrétiens, constituait pour la corruption païenne un reproche permanent qui excitait entre eux les jalousies et les haines ; 2° la persécution devint souvent pour les empereurs ou les gouverneurs de provinces, un moyen de procurer des ressources, car on confisquait tous les biens des chrétiens mis à mort.

  Enfin une effroyable campagne de calomnies commença de bonne heure contre la religion du Christ. On lui attribua les rites les plus odieux, tels que l’adoration d’une tête d’âne, l’anthropophagie, etc. ; on lui imputa toutes les calamités publiques. L’opinion populaire se déchaîna contre elle, souvent avec fureur, et agit sur les autorités. Les lettrés la combattirent par jalousie : ils voyaient dans les chrétiens des rivaux qui prétendaient posséder seul la vraie sagesse et la vraie religion.

caricature-musée-Kircher

             Caricature de Jésus en Croix, conservée au Musée Kircher à Rome.

Découverte sur le Palatin à Rome en 1857, cette caricature trécée au stylet sur le plâtre d'une maison, date du temps des persécutions. Elle représente un personnage à tête d'âne, attaché à la croix, et une autre personne dans l'attitude en usage parmi les païens pour exprimer l'adoration, avec cette inscription : Alexamène adore son Dieu.

Ce graphite a dû être tracé par quelqu'un qui voulait tourner en ridicule une connaissance accusé d'être chrétien.

 

  À ces causes explicites ou cachées, s’ajouta, dès le début, celle qu’on prit pour base juridique des persécutions durant les deux premiers siècles : d’être une secte malfaisante, prohibée par les lois de l’Empire en qualité d’ennemie du genre humain.

 

2. Caractères généraux des persécutions.

 

  Il y eu dix persécutions générales, séparées par des périodes de tranquillité relative. Ces épreuves sanglantes durèrent deux siècles et demi (64-311)  et firent périr des millions de chrétiens.

  Quelques fois les condamnés étaient conduits en foule au supplice ; le plus souvent , dans le but de désorganiser l'Église, on choisissait les victimes parmi les chefs de la religion : papes, évêques, prêtres ou fidèles influents et riches ; on leur infligeait les plus affreux tourments afin de terroriser les autres chrétiens.

  Un long emprisonnement précédait souvent l'exécution de la sentence ; mais les cachots se transformaient en oratoires ; les martyrs s'y préparaient à la mort par la prière et par la réception du pain eucharistique qu'on réussissait parfois à leur apporter.

  Après la prison venait l'interrogatoire. Il n'y avait ni témoin ni défenseur. Pour recouvrer la liberté, il aurait suffi aux chrétien d'apostasier. Sur leur refus d'adorer les dieux de l'Empire, on les condamnait à la déportation, aux travaux forcés dans les mines, ou à la mort par divers supplices.

  Tout ce que la cruauté la plus ingénieuse put inventer a été employé pour triompher de la constance des martyrs.

  On les a crucifiés, déchirés avec des crocs ou des fouets, mutilés, brûlés vifs, exposés aux bêtes... Les Actes des martyrs* mentionnent plus d'une centaine de supplices différents.

  Malgré ces épouvantables tourments, les martyrs persévéraient, inébranlables dans leur foi. Dieu répandait sur leur visage et dans leur cœur une telle sérénité que les fidèles en étaient encouragés, et parmi les païens qui assistaient à ces supplices, nombre d'entre eux se convertissaient. Ainsi se vérifiait le mot de Tertullien : «Le sang des martyrs est une semence de chrétiens»martyrs-chretiens-rome.jpg

 

* Les Actes des martyrs sur Scripta manent


Source : Histoire de l'Église, éd. Clovis     

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 07:36

 

 

Voir l'article sur Sainte Geneviève de Paris sur Le Blog de Lutècegenoveva.jpg

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 08:14

   La croyance à la résurrection des morts est générale dans l’Antiquité. Elle n’est pas une invention des druides, comme on pourrait le conclure à la lecture de Jules César, Pomponius Méla et Lucain : « Les druides, raconte César, veulent surtout persuader quedruide2.jpg les âmes ne meurent point, mais que des uns elles passent à d’autres après la mort ; ils pensent que c’est par cette croyance que principalement on excite le courage en ôtant aux hommes la crainte de la mort ». Quant à Méla, il affirme que « des doctrines enseignées par les druides à l’aristocratie, une seule s’est répandue dans le peuple, elle a pour objet de rendre les Gaulois plus braves à la guerre ; cette doctrine est que les âmes sont éternelles et qu’il y a une seconde vie chez les morts ». S’adressant aux druides, Lucain dit que « les ombres ne vont pas au séjour silencieux de l’Erèbe, ni dans les pâles royaumes du profond Dispater ; le même esprit gouverne des membres dans un autre monde ; si vous savez ce que vous enseignez par vos chants, la mort est le milieu d’une longue vie ». Cette doctrine est en fait une tradition antérieure au druidisme.

Un aspect presque universel dans le monde antique est la nécessité d’une barque pour arriver au séjour des morts, connue dans la littérature la plus ancienne de l’Inde. On la trouve dans les textes scandinaves, et même en Égypte. Dans son Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, Gasto Maspero rapporte que montée dans sa barque, l’âmebarque-celte.jpg du mort « pénétrait mystérieusement par la fente dans la mer occidentale, inaccessible aux vivants, et attendait la venue quotidienne du soleil mourant (...) La barque de ce dieu (...) s’arrêtait un moment aux frontières du jour ; les âmes instruites en profitaient pour se faire reconnaître et recevoir à bord. Une fois admises, elles prenaient part à la manœuvre et aux batailles contre les dieux ennemis ; mais elles n’avaient pas toutes le courage ou l’équipement nécessaires pour résister aux périls et aux terreurs du voyage ; beaucoup s’arrêtaient dans les régions qu’elles traversaient ».

La situation de cet autre monde varie suivant la position géographique des divers peuples celtiques. Dans La Légende de la mort chez les Bretons armoricains Anatole Le Braz remarque que les gens du continent le plaçaient volontiers dans les îles. Une tradition fixée par écrit au VIe siècle par Procope rapporte que les habitants du pays situé en face de la Grande-Bretagne avaient pour charge de conduire les âmes des morts du continent dans l’île.

Au milieu de la nuit, ils entendent frapper à leur porte, et une voix les appelle tout bas. Alors ils se rendent au rivage sans savoir quelle force les y entraîne. Ils y trouvent des barques qui semblent vides, mais qui sont tellement chargées des âmes des morts que leur bordage s’élève à peine au-dessus des flots. En moins d’une heure, ils sont arrivés au terme de leur voyage alors que d’ordinaire il leur faut une journée pour s’y rendre. Là, dans l’île des Bretons, ils ne voient personne, mais ils entendent une voix qui dénombre les passagers en les appelant chacun par leur nom.

Ce n’est que d’après la littérature épique de l’Irlande que l’on peut se faire une idée de l’Elysée rêvé par les Celtes, pays merveilleux que l’on atteignait en s’embarquant sur une barque de verre au-delà de la mer. On apercevait une grande tour transparente aux contours indécis ; dans les ouvertures des créneaux apparaissaient des formes qui ressemblaient à des hommes. Quiconque essayait d’aborder au pied de la tour était emporté par les flots de la mer. Au delà de la tour s’étendaient des plaines fertilespaysage-feerique37 plantées d’arbres étranges. Quelques-uns avaient des branches d’argent auxquelles pendaient des pommes d’or. Quand on heurtait ces pommes les unes contre les autres, elles produisaient un son si harmonieux qu’on ne pouvait l’entendre sans oublier tous ses maux. Au pied des arbres coulaient des ruisseaux de vin et d’hydromel. La pluie qui rafraîchissait la terre était de bière. Les porcs qui paissaient dans la plaine renaissaient, une fois mangés, pour de nouveaux festins. Partout une agréable musique flattait l’oreille et ravissait l’âme par ses douces mélodies.

C’était bien la vie que le Celte avait pu rêver ici-bas, Toujours jeune, toujours beau, couronné de fleurs, il passait ses jours dans de longs festins où la bière ne cessait de couler et où la viande de porc ne manquait pas. Jamais il ne s’élevait de contestations pour savoir à qui devait revenir le meilleur morceau. Les combats étaient au nombre des plaisirs du peuple des morts ; les guerriers étaient armés d’armes éclatantes ; ils brillaient de l’éclat de la jeunesse ; les batailles étaient plus acharnées et plus terribles que chez les vivants et des fleuves de sang coulaient dans la Grande Plaine. Ainsi le Celte retrouvait dans l’autre vie tout ce qu’il avait aimé sur la terre, la musique, la bonne chère et la guerre.

Cette croyance dans un prolongement de la vie a reçu des rationalistes diverses explications. Et les meilleures, s’il faut dire, ne sont guère satisfaisantes. C’est ainsi que, d’après Herbert Spencer, l’ombre mouvante des objets, l’image humaine réfléchie par les eaux, surtout les fantômes évoqués dans le rêve et l’hallucination durent suggérer aux premiers hommes la conception d’un « double », d’un corps subtil, plus ou moins séparable du corps mortel, d’un simulacre survivant à la mort et auquel on donna postérieurement le nom d’âme.

De cette croyance primitive serait dérivée la nécessité de la sépulture. Pour que l’âme secroix-celtique-int-c.jpg fixât dans sa nouvelle demeure, il fallait que le corps, auquel elle restait attachée, fût recouvert de terre. L’âme qui n’avait pas son tombeau n’avait pas de domicile. Elle était errante et misérable, et c’est elle qui, pour punir les vivants de ne pas lui avoir donné le repos auquel elle aspirait, les effrayait par des apparitions lugubres.

Mais la sépulture ne suffisait point. Et les morts avaient encore d’autres exigences. Si près des vivants, ils ne voulaient pas être oubliés d’eux ; ils requéraient des hommages, des soins particuliers. Volontaires d’abord, ces soins devinrent rapidement obligatoires, prirent la forme de rites. Ainsi se serait établi le culte des morts. Il y avait un jour de l’année surtout qui était consacré chez les anciens à ce culte.

Vivants et morts cohabitent le premier jour d’automne
Avant l’ère chrétienne, les populations celtes qui peuplaient l’Irlande, la Grande-Bretagne, le nord et l’ouest de la Gaule, célébraient le Samain ou Sahmain à la fin du mois d’octobre. Les tribus irlandaises vivaient normalement dispersées, et les sanctuaires étaient en même temps des champs de foire sans rien qui impliquât un culte permanent. La population se réunissait au centre politique et religieux des tribus (lieu où sont les tombeaux des ancêtres) et aux dates de fêtes. Il y en avait quatre principales : le 1er novembre, Samhain, marque la fin de l’été (Samos) et probablement le début de l’année. Six mois plus tard, le 1er mai, au commencement de l’été (cet-saman), tombe la fête de Beltene, ou du feu (tein) de Bel ou Bile. Entre les deux se placent à trois mois d’intervalle les fêtes de Lugnasad (mariage de Lug) le 1er août, et celle de Oimele ou Imbale le 1er février.

Ces quatre fêtes déterminaient dans l’année quatre saisons de trois mois ou quatre-vingt-cinq jours, qui paraissent avoir été coupées par d’autres fêtes les séparant en deux périodes de quarante-cinq jours chacune. Le souvenir de ces dernières n’est rappelé que par des fêtes de quelques grands saints irlandais qui tombent parfois aux mêmes dates, la Saint-Finmian en décembre, et surtout la Saint-Patrick les 15, 16 et 17 mars. Ces fêtes étaient des foires, des assemblées politiques ou judiciaires et aussi des occasions de divertissements et de jeux dont quelques-uns, comme les courses, étaient d’origine religieuse.

 

 

C’étaient surtout des assemblées religieuses, qui se déroulaient dans une atmosphère desamain.jpg mythe et de légende. On racontait qu’à Samhain s’était livrée entre les Fomore (les gens de l’autre monde) et les Tuatha Dé Danann la grande bataille des dieux, la bataille de Mag Tured. À cette date aussi le roi Muiccetach Mac Erca, ayant enfreint les défenses imposées par une fée qu’il avait épousée, fut assailli par les fantômes, et pendant que la fée mettait le feu à son palais, se noya comme Flann dans un tonneau. Le héros Cuchulainn lui-même meurt le premier jour d’automne. Les périodes de fêtes sont des périodes pendant lesquelles les esprits sont lâchés, le miracle est attendu et normalement réalisé.


Le Samhain marquait la fin de l’été et le début d’une nouvelle année. Déguisements effrayants et vivres à profusion marquaient des festivités débutant à la nuit tombée, les premiers ayant pour but de passer auprès des morts pour l’un des leurs, les seconds visant à s’attirer leurs bonnes grâces et à les dissuader de saccager les récoltes. Ce cérémonial permettait de s’assurer d’une bonne année à venir. Un feu sacré, allumé par les druides, honorait Been, le dieu du Soleil, et chassait les mauvais esprits. Chaque famille recevait une braise lui permettant d’allumer chez elle un nouveau feu, qu’elle devait maintenir jusqu’à l’automne suivant.

 

 

Source : La France pittoresque : Samain (Samhain), Toussaint, nuit d'Halloween et Fête des morts

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