Les sources écrites mérovingiennes fournissent des informations sur les échanges, dont les modalités et la nature peuvent aujourd'hui bénéficier de l'apport de l'archéologie.
L'étude de la répartition géographique de types d'objets que l'on peut attribuer à un même atelier, notamment en raison de décors issus des mêmes matrices, permet d'identifier des échanges à caractère strictement local ou infra-régional (telle la céramique) ou inter-régional (la plupart des bijoux et accessoires vestimentaires venus de fonderies, ainsi que la verrerie).
D'autres types d'objets, en particulier importés de Méditerranée orientale, illustrent l'existence de courant d'échanges à longue distance : ainsi ces bassins et ces pichets de bronze moulé du VIIè siècle dont la diffusion significative en Italie, en Allemagne du sud (tout au long du cours du Rhin), en Gaule (vallées de la Saône et de la Seine), en Angleterre (bassin de la Tamise), correspond aux voies commerciales terrestres et fluviales traditionnelles.
Grâce aux textes, mais aussi à l'archéologie (tissus conservés dans les reliquaires, denrées alimentaires exotiques), l'importance du commerce méditerranéen est bien connue à l'époque mérovingienne, où des bateaux de commerces orientaux, escortés au VIè siècle par la flotte de guerre byzantine en raison de la piraterie vandale accostaient à Marseille, Fos-sur-Mer, ou Narbonne, chargés d'étoffes précieuses, de parfums, d'épices, d'amphores remplies d'huile d'olive ou de vin. Ces denrées et marchandises étaient acheminées dans toutes les villes de la Gaule et jusqu'aux ports de la mer du Nord où, une partie d'entre elles, surtout à partir du VIIè siècle, étaient exportées vers les mondes insulaire et scandinave. Ceux-ci en échange fournissaient le continent et le monde méditerranéen en fourrures mais aussi en esclaves.
Attesté par les textes, les ports de Quentovic et de Dorestad, aux Pays-Bas (les installations portuaires ayant été révélées par l'archéologie) constituaient les plaques tournantes de ce commerce septentrional.
Source : Dictionnaire des Francs, les temps Mérovingiens. Pierre Riché éd. Bartillat