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9 août 2009 7 09 /08 /août /2009 18:38

Les gaulois aimaient les grands rassemblements et l'occasion de se réunir leur était fournie couramment par les foires et les marchés.
Nombreuses et importantes, les foires étaient tenues presque toujours en plein air dans des villes qui portaient le nom de magus qui signifie foire ou marché : il y avait ainsi Juliomagus (Angers), Rotomagus (Rouen), Tornomagus (Tournon), etc...
Ces foires et ces marchés étaient en même temps l'occasion de tenir les assemblées qui re^résentaient la vie politique du pays. Elles étaient en même temps les assises générales et avaient un rôle juridique. La principale assemblée annuelle avait lieu à un emplacement nommé Cassciate (Neuvy-en-Sullias, Loiret). Cette assemblée annuelle maintenait l'unité entre les différents peuples dont se composait la Gaule.
Ce n'était pas seulement pour des motifs d'ordre commercial ou judiciaire que les Gaulois aimaient à se rassembler. Leur principale mobile était d'ordre religieux. Lors des marchés périodiques, les druides avaient leur rôle à jouer et presque toujours le lieu de la foire coïncidait avec une sorte de pèlerinage. César définie les Gaulois comme un "peuple très adonné aux pratiques religieuses" . Et en effet la pratique du culte était semble t-il extrèmement développé, et la vie toute entière discipliné par les croyances.
Les gaulois pratiquaient certainement une sorte de religion naturelle en ce sens que certains lieux leur paraissaient revêtus d'un caractère sacré : les forêts par exemple, ou les sources. C'est évidement aux coutumes gauloise qu'il faut rapporter certaines pratiques qui ont persisté dans nos campagnes durant tout le Moyen-Age et jusqu'au temps modernes : la danse autour de l'arbre au mois de mai par exemple. D'autre part, comme tout les peuples païens, ils ont divinisé certaines forces naturelles comme le tonnerre, et rendu un culte aux eaux qui guérissent et dont leur territoire était si riche.

Les druides étaient les prêtres des croyances gauloise, il formaient une sorte de classe à part dans le peuple, mais étaient associés à toutes les activités de la vie courante. Les druides subissaient une très longue formation qui s'étendait parfois sur vingt ans. Un formation uniquement orale ce qui hélas nous laisse dans une grande ignorance. Leur doctrine se devait de demeurer secrète et leur formation était toute entière fondée sur des exercices de mémoire, des poèmes rythmés qui résumaient l'essentiel de la religion. L'usage de l'écriture étant interdit, il fallait écouter et retenir ce que la tradition orale pouvait seule transmettre.
Les rares informations dont les historiens disposent nous apprennent que les druides professaient la croyance en l'immortalité de l'âme. Lors de l'assemblée annuelle, c'était eux qui faisaient office de juges et qui immolaient les criminels. Lorsque les romains après leur conquête du monde celte voudront détruire l'unité de ces peuples, ils traqueront les druides.
Aux druides revenait entre autre charges, l'éducation de la jeunesse. Les Celtes furent les seuls peuples antiques à confier à une classe spéciale la fonction d'éducation.
La religion était étroitement mêlée à la vie des différent peuple gaulois; on ne décidait pas la paix ou la guerre sans l'avis des druides. Dans ses commentaires, Jules César raconte qu'alors il avait donné l'ordre à son allié Dumnorix de s'embarquer pour la Bretagne (l'Angleterre) celui-ci  refusa parce que les dieux s'y opposaient.
Les grandes assemblées politiques et les assises judiciaires avaient le caractère de cérémonies religieuses et certains lieux comme Alésia par exemple, étaient spécialement vénérés. Enfin, comme les sources, certains arbres avaient un caractère sacré, en particulier le chêne-rouve sur lequel une touffe de gui a poussé. On coupait le gui selon des rites minutieux au sixième jour de la lune, et on sacrifiait sous l'arbre deux taureaux blancs. Le gui ainsi cueilli était réputé porter bonheur.
De longs poèmes résumaient donc la science druidique. Ils évoquaient des thèmes spirituels ou narraient une épopée. En dehors des druides une autre classe d'hommes avaient la fonction de réciter et de composer des poèmes : les bardes.
Tout comme la Grèce antique, ou comme notre Moyen-Age, la Gaule a connu ce que les autres civilisations occidentales ont ignoré : des poètes de profession transmettant au public les récits légendaires accompagné de leur lyre. Les bardes chantaient  l’histoire et la généalogie (lignage des souverains et des familles nobles), la poésie (mythologie et épopées), la louange, la satire et le blâme (gouvernement de la société). Ils avaient une grande importance dans la vie des peuples gaulois, ils étaient présent dans toutes les fêtes, cérémonies religieuses, festins, etc...
Aux dire d'Appien *, un jour un général romain vit venir à lui un chef gaulois accompagné non seulement par ses guerriers, mais aussi par ses chiens et son barde. Ce fut ce dernier qui parla d'abord ce qui stupéfia les romains habitués à la discipline militaire.


* Appien d'Alexandrie (né vers 90 après J.-C. et mort vers 160) est un historien grec qui a vécu au IIe siècle de notre ère. Il devint citoyen romain et obtint la charge de "procurateur" dans l'administration impériale sous Antonin le Pieux (138-161). Arrivé à un âge avancé, il rédige une Histoire Romaineen 24 livres qu'il divise en fonction des guerres. L'oeuvre traite des guerres de Rome depuis le début jusqu'à la fin de la République.

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