Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 10:49

 

 Dès les premiers siècles de notre ère, il est fait état d'un tissu réputé porter l'empreinte physique du Christ. Il apparaît à Édesse (l'actuel Urfa en Turquie), où la tradition précise qu'il aurait été apporté, dès les premiers siècles, par Thaddée, un disciple de Jésus, dans ce royaume dont l'histoire atteste qu'il se convertit au christianisme au plus tard au IIè siècle (donc très rapidement). Cette image d'Édesse, mentionnée par d'innombrable document d'époque, est un tissu où se serait miraculeusement imprimé le visage du Christ; elle est dite archeiropoïétique, c'est à dire non faite de main d'homme. Probablement à cause d'un retour du paganisme, il n'est plus question de l'image durant quelques siècles; elle réapparaît dans les chroniques, pour n'en plus sortir, au début du VIè siècle.

 

  Or, à peu près à cette époque, l'imagerie du Christ dans l'art change radicalement : le jeune homme imberbe et bouclé laisse la place à un homme barbu, de type sémite, à la longue chevelure. On a relevé plus d'une quinzaine de traits qui reviennent constamment, sur les reproductions de l'image d'Édesse comme sur les Christ pantocrator[1] qui prolifèrent en orient : ils se retrouvent tous sur le linceul de Turin. Parmi les plus troublants : une mèche à deux branches sur le front, qui correspond à une tache de sang sur le linceul en forme de 3 inversé; deux marques sur le front, l'une en forme de U, surmontant une plus petite en V, qui ne peuvent s'expliquer que par leur présence sur le suaire; le nez fort, les pommettes saillantes et les yeux globuleux, la barbe bifide (séparée en deux). Sans l'influence du suaire, comment expliquer par exemple que sur une monnaie de l'empereur Justinien II, qui régna sur Byzance de 685 à 695, figure un Christ au visage tuméfié ?

  linceul2

   En 944, l'image d'Édesse est conquise et transférée à Constantinople. Mais en 1204, lors du sac de la ville, elle disparaît sans laisser de traces. Durant ces trois siècles, l'image est de plus en plus souvent évoquée comme représentant le corps du Christ, et non plus seulement son visage. Si, auparavant, on n'a souvent mentionné que celui-ci, ce peut être parce que le tissu était plié de façon à ne laisser apparaître que le visage, de fait la partie la plus marquante, ce que suggère le mot tetradiplon (doublé en quatre) qui lui est parfois appliqué. Mais dès 769, le pape Etienne III en parle comme un linge où l'on peut voir «non seulement [le] visage [du Christ] mais aussi la stature de son corps». 

  Le linge disparaît pendant plus d'un siècle. Mais en 1355, le croisé Geoffroy de Carny organise la première ostension[2] à Lirey, en Champagne. Geoffroy n'a jamais expliqué comment il était entré en possession du linceul. On peut noter comme possible indice le fait que celui-ci a épousé une descendante d'Othon de La Roche, chef croisé qui a participé au sac de Constantinople.

  En 1898, débutent les recherchent scientifiques. Secondo Pia, photographiant le suaire pour la première fois, découvre avec stupeur que le négatif de ses photos donne une image beaucoup plus nette : l'image présente sur le tissu a toutes les caractéristiques d'un négatif, et c'est donc sur les négatifs qu'elle apparaît en positif, la silhouette indistincte y prenant l'apparence d'un véritable portrait, d'un réalisme saisissant.

LINCEUL  Des recherches sont effectuées concernant la conformité de l'image du suaire (terme religieux du linceul) au récit de la Passion.

Il en résulte que l'image est celle d'un homme d'environ 1,80 mètre, âgé de trente à quarante ans.

  Il a été frappé au visage et flagellé à la romaine, de plus de cent coups de fouet lesté de boules de plomb, et a eu le cartilage du nez cassé.

Sa tête a été recouverte d'épines, on dénombre, sur le linge, une cinquantaine de blessures autour de la tête faisant penser à un casque d'épines. 

La coulée de sang de la veine frontale, en forme de 3 inversé, a pu être arrêtée par un cercle de jonc semblable à celui de la sainte couronne d'épines, rachetée en 1238 par Saint Louis, et conservée aujourd'hui à la cathédrale Notre Dame de Paris. Le supplice de la couronne d'épines n'a jamais évoqué en dehors des Évangiles.

  Il a porté un objet pesant sur ses épaules, (en général, le condamné ne portait que le patibulum - la partie horizontale de la croix qui devait peser près de 45 kg, la partie verticale - le stipes, était souvent planté à demeure sur le lieu du supplice) les blessures dues au portement du patibulum sont visibles sur l'épaule droite et l'omoplate, elle sont postérieures à celles de la flagellation (qui apparaissent dessous)  

  Il est tombé plusieurs fois à terre : le tissu garde des traces d'une poussière (mais aussi de pollens) typique du Proche-Orient.

  Il est mort de crucifixion, et les clous n'ont pas été plantés dans les paumes des mains comme on le représentait au Moyen-Âge, mais dans les poignets (le carpe précisément), ce que des études modernes ont révélé comme la seule méthode praticable. Ces études ont également prouvé qu'un homme crucifié a les pouces qui se rétracte, c'est le cas de l'homme du linceul (voir photographie).

  Au niveau des pieds, un seul clou semble avoir été fixé dans le carpe pour les deux pieds, le gauche au-dessus du droit.

Son sang comporte un excès de bilirubine, comme il est normal en cas de grande souffrance. Les angles des coulées de sang sur les bras montrent que le supplicié a alterné les positions hautes et basses pour chercher sa respiration et éviter l'asphyxie.

   Il a reçu un coup de lance du côté d'où ont jailli «du sang et de l'eau» (du sérum) comme en rend témoignage l'Évangile de Jean. L'homme du linceul a une plaie de 4,5 cm, correspondant à la pointe d'une lance romaine. Elle est restée béante, signe que l'homme était déjà mort quand la blessure lui a été infligée. Cette blessure a été portée non au cœur, mais à droite, là où les légionnaires romains étaient entraînés à frapper.

 Le corps de Jésus de Nazareth, n'a pas été lavé car mort un vendredi soir, la toilette mortuaire devait attendre la fin du sabbat. Le corps du linceul n'a pas été lavé non plus, et comme celui de Jésus, il a reposé moins de quarante heures dans ce linge.

  LES TECHNIQUES ET CONNAISSANCES ACTUELLES DE LA SCIENCE NE PERMETTENT PAS DE COMPRENDRE COMMENT LE CORPS  DE L'HOMME DU SAINT SUAIRE DE TURIN A ÉTÉ RETIRÉ. LE SUPPLICIÉ EST SORTI DU LINCEUL SANS ARRACHER AUCUN CAILLOT DE SANG.

  L'EMPREINTE "IMPRIMÉE" SUR LE LINGE N'EST PAS UNE PEINTURE. ELLE N'A JAMAIS PU ÊTRE REPRODUITE. SA FORMATION N'A PAS PU ÊTRE EXPLIQUÉE. Tout ce passe comme si le corps avait projeté son image par rayonnement sur le linge.

  Le Saint Suaire, fin et léger, est un tissu cher et honorifique, en totale contradiction avec le supplice "infamant" de la croix dont la pratique habituelle était de jeter les crucifiés à la fosse commune. L'évangile précise toutefois que c'est Joseph d'Arimathie «un homme riche» (Mt 27,57) qui «acheta un linceul» (Mc 15,46)

  Il est impossible que le Saint Suaire soit un faux médiéval, comme certains l'ont hâtivement déduit à la suite des analyses au carbone 14. Cette méthode de datation n'est pas infaillible, l'un de ses principaux artisans a d'ailleurs mis en garde contre la contamination possible par simple fumée de cigarette, alors que le suaire a subi plusieurs incendies et que les échantillons ont été prélevés dans une zone souvent manipulée lors des ostensions. Les analyses, que toutes personnes sérieuses reconnaissent aujourd'hui comme erronées, dataient le linceul du XIVè siècle alors qu'un manuscrit du XIIè siècle, le Codex Pray, parle très clairement du suaire et du corps supplicié du Christ, avec des détails qui ne peuvent être révélés que par l'examen du tissu.

 Le groupe sanguin de l'Homme du linceul est très probablement AB, comme c'est le cas du sang prélevé sur la Tunique d'Argenteuil. Mais ceci est une autre histoire.

 

 

 [1] Représentation artistique du Christ dans son corps glorieux par opposition aux représentations plus humaines du Christ souffrant la passion sur le crucifix, ou celle de l'enfant Jésus.

 [2] Exposition des reliques à la dévotion des fidèles

 

  A voir : http://linceuldeturin.info

  A lire :

 

Radio Notre DameArnaud UPINSKY - Le Grand Témoin sur
Radio Notre Dame 100.7 - lundi 3 mai 2010

Emission animée par : Louis Daufresne, Aymeric Pourbaix
Réécouter L'émission


Partager cet article
Repost0
6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 23:11

  Geneviève ou Genovefa vint au monde vers 423, non loin de Paris, à Nanterre, qui, à l'époque était une bourgade rurale. Elle est la fille de Géroncia d'origine grecque et de Séverus franque romanisé, qui était membre du conseil municipal de cette ville.
  Alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille, elle fut remarquée lors d'un office religieuxsainte-genevieve-enfant.jpg célébré dans la paroisse de Nanterre par Loup, l'évêque de Troyes et Germain, évêque d'Auxerre. Après s'être entretenu avec l'enfant, Saint Germain l'Auxerrois comme l'appelèrent les parisiens, demanda à parler à ses parents.
_ Que vous êtes heureux mes amis, leur dit-il, d'être les parents d'une telle fille ! Sachez que les anges ont fait dans le ciel, du jour de sa naissance sur la terre, un jour de fête et un mystère de réjouissance. Cette petite sera grande devant le Seigneur; et il y en aura plusieurs qui, passant de l'admiration de sa vie à l'imitation de ses vertues, quitteront le péché, et renonçant comme elle, par la profession d'une vie sainte et religieuse, à la chaire et au monde, obtiendront par ce moyen, outre la rémission de leurs péchés, la récompense de la vie éternelle.
  genevieve et saint Germain
  Géroncia ne croyait guère à la révélation de Saint Germain. Quelques années plus tard, elle défendit à sa fille de se rendre à un office religieux. Comme celle-ci insistait, elle l'a gifla, et fût aussitôt frappée de cécité.
  Géroncia resta plongée dans le noir pendant plusieurs mois jusqu'au jour où, alors qu'elle puisait de l'eau pour sa mère, elle ne put retenir ses larmes en pensant au malheur qui frappait sa mère. A son retour, Géroncia lui demanda de faire le signe de la croix sur l'eau qu'elle venait de ramener. Geneviève s'exécuta, un peu surprise. Tout en se lavant les yeux, sa mère lui expliqua qu'ayant compris son erreur, elle avait demandé pardon au Seigneur et ne s'opposerait plus désormais à la vocation de sa fille. Et aussitôt, Géroncia retrouva l'usage de ses yeux.

  En 436, Geneviève reçut le voile des vierges consacrées à Dieu. Elle passe dès lors beaucoup de temps à prier, ne prend que deux vrais repas par semaines (le jeudi et le dimanche), et suit ce régime alimentaire jusqu'à l'âge de cinquante ans où, à la demande de son entourage, elle consent à améliorer légèrement son alimentation.

  Lors d'une épidémie, en 448, Sainte Geneviève fit jaillir dans la forêt de Séquigny (Essonne), une source miraculeuse qui permis de guérir bon nombres d'habitants des environs. Suite à cet évènement, une chapelle fut construite à proximité de la grotte d'où l'eau jaillissait. La forêt finit par être défrichée autour de cette chapelle. Un petit bourg vit alors le jour, Sainte Geneviève des bois.

  Le fait le plus connu de la vie de sainte Geneviève, se passe en 451, lors de l'invasion de la Gaule par Attila, le roi des Huns[1]. Informé qu'Attila après avoir ravagé les grandes villes de l'Est et du Nord de la Gaule se dirigeait vers Paris, les habitants de la ville, terrifiés, voulaient s'enfuir. Mais cela n'était pas du goût de la Sainte, qui réussit à convaincre ses concitoyens qu'en priant ardemment le Seigneur, celui-ci protégerait la ville. Et alors que Paris regorgeait de vivres et de richesses, l'armée hunnique s'en écarta pour fondre sur Orléans.

  Les prières de Geneviève avaient une puissance que tout le monde admirait.
  Un jour qu'elle se rendait dans la ville de Laon, qui était de la province et du diocèse de Saint Denis, un grand nombre de personnes vinrent à sa rencontre pour lui demander d'intervenir en faveur d'une jeune fille qui depuis neuf ans souffrait de paralysie.
  Geneviève se rendit auprès de celle-ci, pria, puis toucha et mania de sa main toutes les parties malades de son corps. La sainte lui commanda ensuite de se vêtir et de se chausser; ce que fit la paralytique qui quitta son lit et sa chambre et rejoignit la foule, comme si elle n'eut jamais été malade.

  Genovefa fit bâtir une église sur l'emplacement du tombeau de saint Denis, premier évêque de Lutèce[2]. Et en tant que religieuse, elle avait sous sa responsabilité un groupe de jeunes filles qui se destinaient à servir le Seigneur.
   Un soir, alors que la nuit était tombée et que le petit groupe, éclairé par la faible lueur d'un cierge, se rendait vers le tombeau de saint Denis, le vent se leva et une averse s'abattit sur le chemin, éteignant la bougie. Plongé dans l'obscurité totale, le groupe était pétrifié. Alors calmement, Geneviève se saisit du cierge, l'effleura du doigt, et celui-ci se ralluma.

  De nombreux miracles jalonnent la vie de sainte Geneviève, comme la fois où elle rendit la santé à un enfant aveugle, sourd et boiteux, en traçant le signe de la croix sur le front du petit, qui aussitôt fut guéri.

  Mais sa vie ne se résume pas à ses miracles, et si son action au sein de la communauté parisienne fut celle d'un guide spirituel, elle eut aussi une grande influence politique.
  Très tôt, elle comprit que les Francs, par leur discipline, leur nombre et leur connaissance de la Gaule, prendraient le contrôle de celle-ci.
  Elle entretenait de bons rapport avec Childéric 1er qui la portait en grande estime; au point qu'il ne pouvait refuser de lui accorder la vie des prisonniers dont elle demandait la grâce.
  À la mort de Childéric, c'est son fils Clovis qui devint roi des Francs. Ayant vaincu Syagrius en 486, Clovis prit possession du nord de la Gaule mais n'entreprit pas une conquête systématique des villes situées sur ce territoire. Un blocus et un harcellement régulier furent organisés durant une dizaine d'années. Et tour à tour, les grandes villes cédèrentet se soumirent à l'autorité franque.
  Par sa position géographique, ses richesses, et son prestige de ville impériale, Paris intéressait beaucoup Clovis. Mais bien que les relations entre Francs et Parisiens furent bonnes, ces-derniers ne tenaient pas à perdre leur indépendance en laissant les Francs s'emparer de leur ville.
  Pendant dix ans, le roi des Francs va faire le siège de la ville. Un siège sans assaut, et Clovis qui tient à faire de Paris sa future capitale ne s'oppose pas fermement au ravitaillement par voix fluviale, organisé par Geneviève.
  genevieve ravitaille les parisiens
  La condition de la reddition de la ville est simple : La conversion de Clovis et de ses hommes au christianisme.
  Guidé par Clotilde, instruit par saint Rémi, et par la grâce de Dieu, Clovis se convertit au christianisme en 498, ou aux alentours de cette année.
  Geneviève accueillie cette nouvelle avec enthousiasme. Dès lors, rien ne s'opposait plus à ce que le roi des Francs entre solennellement dans Paris.
  Et en 509, Clovis fit officiellement de Paris la nouvelle capitale de son royaume.

  La ville avait conservé sa physionomie de l'Antiquité et avait donc comme point principal d'activité l'île fortifiée de la Cité. Les deux rives du fleuve qui avaient commencé à se développer vont poursuivre leur croissance.
  Sur la rive droite, des églises sont construites, elles sont souvent entourées d'un cimetière, comme à Saint-germain-l'Auxerrois, où des habitations sont construites dans ses proches alentours (Tuilleries, Châtelet et Hotel de ville), il en est de même pour Saint-Pierre-de-Montmartre à la différence que l'éloignement de Montmartre du cœur de la capitale en fait une localité bien distincte.
Paris-genevi-ve
  Sur la rive gauche, là aussi les édifices religieux se multiplient. Des églises, des abbayes ou des prieurés sont édifiés, accompagnés dans ses environs d'îlots d'habitations.

 


  Sainte Geneviève mourrut le 3 janvier 502, après une vie passée dans la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres. Elle fut inhumée à Lutèce.

 

 Pour Clovis et Clotilde, recevoir la visite de "la vierge de Nanterre" était un grand plaisir. À son contact, le roi et la reine s'enrichirent humainement. Clotilde trouvait en elle un soutient dans sa vie de chrétienne et sa fonction de reine, et Clovis apprit la charité; à distribuer des aumônes, il délivre des prisonniers, et fit bâtir des églises.
  Quelques années après la mort de la sainte,Clovis et son épouse Clotilde, fondèrent une abbaye portant le nom de Monastère des Saints-Apôtres (car dédié aux apôtres Pierre et Paul) à l'endroit ou elle reposait. Sainte Geneviève avait l'habitude de venir prier en ce lieu et empruntait pour cela un chemin devenu par la suite : « rue de la Montagne-Sainte-Geneviève  ». Quant au monastère, il devint la basilique Sainte Geneviève.

abbaye-sainte-genevieve.jpg
                              L'Abbaye Sainte Geneviève (à droite) détruite sous Bonaparte



   À toutes les époques de notre histoire, la mémoire de la patronne de Paris a été extrêmement populaire. 
  En 1129, sous Louis-le-Gros, une cruelle maladie, appelée des ardens, causait d'horribles ravages. Malgré les remèdes et les prières publiques, le fléau persistait toujours, et dans l'espoir de l'arrêter on fit une procession solennelle où l'on porta la châsse[3] de sainte Geneviève à la cathédrale.
  Ses précieuses Reliques, déposées au Monastère des Saints-Apôtres devenu l'église Sainte Geneviève, accomplirent d'innombrablesguérisons. Lors des grands périls: guerres, sièges, épidémies, famines, inondations ou incendies, le peuple venaiten foule auprès de sa. sainte; on faisait alors de grandes processions, la châsse des Reliques en tête, et Dieu ne manquaitpas de montrer sa bienveillance par des Miracles, en réponse aux prières de Sainte Geneviève et à la foi du peuple de Paris.
   Louis XV qui était tombé gravement malade, pria Sainte Geneviève avec ferveur. Rétabli, il ordonna au marquis de Marigny de s'éleverune église pour remerciercelle qui était intervenue auprès de Dieu pour obtenir sa guérison. L'architecte Soufflot fût chargé des plans et on y déposa la châsse contenant les reliques de la sainte.

  En 1793 la Châsse est profanée et ses Reliques furent brûlées pour leur plus grande partie et jetées à la Seine par les révolutionnaires. La monumentale église de Soufflot devint un temple laïc : le Panthéon.

Geneviève est toujours la protectrice et la patronne de Paris, et ne cesse d'être bien veillantepourceux qui savent l'invoquer avec foi.

[1] http://dossierstorique.over-blog.com/article-28419888.html
[2] http://dossierstorique.over-blog.com/article-36467963.html
[3] Coffre où l'on place les reliques d'un saint.

16 genevieve2

Prière à Sainte Geneviève

  Souvenez-vous, très-glorieuse sainte Geneviève, de vos anciennes bontés pour la France. Souvenez-vous de toutes les grâces que depuis quatorze siècles vous n'avez cessé d'obtenir à ceux qui ont eu recours à votre puissante intercession.
  Nous l'implorons encore pour l'église, pour notre pays, nos familles, pour la conversion des pécheurs, la persévérance des justes, le soulagement des malades, la consolation des affligés, pour notre salut à tous.
  Nous remettons avec confiance entre vos mains nos intérêts spirituels et temporels, vous suppliant de vous en charger auprès de Dieu et de veiller toujours sur nous, dans les maux qui nous menacent sans cesse, et de nous obtenir tous les biens que nous désirons dans l'ordre de Dieu.
  Sainte Geneviève, ne soyez pas insensible à nos prières, mais écoutez-les favorablement; daignez les exaucer et nous bénir.
  Ainsi soit-il.

Genevi-ve 1

  Au moment de choisir dans quelle catégorie la vie de sainte Geneviève doit être classé, j'ai une hésitation. Histoire de France ou Catholicisme ?
  Sa vie fut faite de privations, de dévotion, de prières, d'héroïsme. Geneviève adorait Dieu et aimait son pays, sa terre natale, sa culture, ses traditions.
  Le peuple de Paris reconnu en elle, outre un guide spirituel, un conseiller, un meneur politique.
  Childéric puis Clovis eurentplus que du respect pour elle, ils écoutèrent, consultèrent et suivirent souvent les conseils de cette femme qui réalisa de nombreux miracles.
  Les plus anciens manuscrits existants datent du VIIIèmesiècle; ils ont pour source un ouvrage écrit en 520, mais aujourd'hui disparu.
  Dans le modeste et incomplet portrait de sainte Geneviève que j'ai rédigé, sont rapportés quelques uns des nombreux miracles relatés par l'auteur du livre original. De nombreux miracles, très nombreux. Trop nombreux ?
  L'énumération de tout ces miracles embarrasse le lecteur moderne. J'ai eu, il y a peu cette conversation avec Marie-Magdeleine del Perugiaqui a dernièrement écritun excellent petit livre destiné aux jeunes et à leurs aînés, intitulé Ces saints qui protégèrent la France[4] : Aujourd'hui, dans notre France déchristianisée, laïcisée, qui croit plus aux promesses des politiciens qu'à celles du Christ, nous sommes peu en clin à croire qu'un homme ou qu'une femme ait pu ou puisse réaliser, par la Grâce de Dieu, un ou plusieurs miracles. Un, deux, allez, trois miracles passent encore, mais pas plus !
  Mais lorsqu'on lit ou étudie l'histoire, il ne faut jamais oublier de considérer le contexte dans laquelle elle se déroule.
  Au Vème siècle, la ferveur religieuse est grande, chaque épisode du quotidien est la volonté du Seigneur, chaque événement extraordinaire est interprété comme étant une intervention divine.
  Est-il stupide de croire que Dieu ait pu permettre à une personne juste, intelligent et vertueuse, vivant dans une société, certes loin d'être parfaite, mais croyante et pieuse, de réaliser des miracles ?
  L'état républicain débarrassé de Dieu a rendu une partie du peuple athé et l'autre sceptique. Dans ces conditions, non seulement nous avons du mal à croire en la sainteté de certains de nos ancêtres, mais ne sommes nous pas également devenu aveugles aux actions divines ?
  Je classe donc cet article dans la catégorie "Catholicisme", une catégorie essentielle quand on parle d'histoire de France.

[4] http://www.via-romana.fr/?pageid=fiche&prod=100&ftitre=Ces+saints+qui+prot%E9g%E8rent+la+France

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 15:44

Saint Denis fut le premier évêque de Paris (Lutèce), venu d'Italie vers 250 ou 270 après J.-C. il fut l'apôtre des Gaules.
                                       Saint Denis de Paris, Portail de la Vierge, Notre-Dame de Paris

Envoyé par le pape (peut être Fabien[1]) pour prêcher en Gaule, Denis entreprit sa tâche avec deux compagnons, un prêtre appelé Rustique et un diacre du nom d'Éleuthère. A son arrivée à Lutèce, sa prédication très efficace lui permit d'organiser un centre chrétien sur la future île de la Cité. Cette activité lui valut ainsi qu'à ses compagnon d'être persécuté, emprisonné et décapité vers 272, sous l'empereur Domitien.
Alors qu'on venait de lui couper la tête Denis se leva, et marcha vers le nord pendant six kilomètres, sa tête sous le bras, traversant Montmartre par le chemin qui sera nommé rue des Martyrs. À la fin de son trajet, il donna sa tête à une femme pieuse originaire de la noblesse romaine et nommée Catulla, puis s'écroula. On l'ensevelit à cet endroit précis et on y édifia une basilique en son honneur. La ville s'appelle à présent Saint-Denis.

                                                          Vitrail de la chapelle de Bar

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Fabien_(pape)


SCENES DE LA VIE DE SAINT DENIS

Par Henri Bellechose (1416)

Henri Bellechose est un peintre originaire du Brabant et actif à Dijon entre 1415 et 1430.


__ En bas à gauche figure Denis derrière une fenêtre à barreaux. Il a été emprisonné avec deux compagnons, le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère, pour avoir évangélisé les Gaules.
__ Dans le coin gauche, en bas, un ange a une étole en bandoulière : il porte l'ornement liturgique de l'évêque, du prêtre et du diacre, au service du Christ.
__ Face à Denis qui célèbre une messe pour les chrétiens emprisonnés avec lui apparaît le Christ au milieu d'une grande lumière et lui donne la communion.
__ Au centre, la crucifixion est l'axe fondamentale et symbolique de la composition, avec la figure de Dieu le Père qui offre le sacrifice de son Fils pour la rédemption des hommes.
__ Au pied de la croix, la tête de Rustique gît à terre, séparée de son corps, étendu derrière la croix.
__ Juste au dessus, Denis coiffé de la mitre épiscopale, pose la tête sur le billot : c'est, juste avant la décapitation, l'instant le plus chargé de tension de tout le martyre.
__ Derrière Denis, son compagnon Éleuthère, représenté avec la dalmatique (vêtement de chœur) du diacre, et la tonsure du religieux, est aussi conduit au martyre.
__ Les bourreaux de Denis et de ses compagnons sont représentés avec une longue barbe et vêtus à l'orientale, symbolisant les juifs de Palestine qui crucifièrent le Christ.
__ La hache est l'instrument du martyre de Denis mais elle ne deviendra pas l'un de ses attributs iconographiques, l'image du saint "céphalophore" étant plus marquante pour les artistes.



Prière à Saint-Denys pour la France



O Bienheureux Saint Denys,

Voyez en ce moment votre peuple, réuni autour de votre autel.
Il vient vous renouveler son hommage et ses confiantes prières.

Depuis le jour où votre apostolat, couronné par le martyre, fit briller la foi de Jésus-Christ en cette région parisienne, votre nom y fut toujours honoré. Et vous, en retour, vous n’avez cessé de prodiguer à Paris, aux pays voisins, à la nation française tout entière, la marque d’une constante protection.

C’est ici, en votre sanctuaire, que nos Pères vinrent tant de fois pleurer leurs deuils, célébrer leurs joies, et, aux jours de péril, trouver dans l’Oriflamme qui ombrageait votre tombeau, l’espérance et le gage du salut de la Patrie.

Les siècles écoulés ne peuvent briser l’alliance contractée entre vous et la France.

Puisque la confiance de nos Pères renaît en nos coeurs, que par vous, ô Pontife, les mêmes bienfaits descandent sur nous.

Conservez à la France la vocation des anciens jours ; obtenez à tous ses fils, à toutes les familles, et à nous-mêmes, le courage et l’union dans la fidélité au service du Christ, qui aime toujours les Francs, et qu’après les Luttes de cette vie terrestre, nous puissions triompher éternellement avec vous dans le Ciel.

Par Jésus-Christ Notre-Seigneur

Ainsi soit-il.

Partager cet article
Repost0
23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 18:03
Alors qu'en Gaule romanisée triomphe le culte de Rome et de ses empereurs, un nouvel élément se glisse dès le courant du IIè siècle, qui allait avoir une importance capitale dans la destinée de tous les peuples et très particulièrement de peuple français : le Christianisme.

  L'histoire du Christianisme en Gaule commence dès le second siècle et, chose curieuse, ce sont dans les centres officiels du culte païen de l'Etat que se propage la nouvelle religion : Lyon en particulier, Autun, Bordeaux, etc...
  C'est à Lyon que périssent les premiers martyrs : l'évêque saint Pothin et la jeune esclave Blandine[1]. Il est prouvé que dès 177, une communauté chrétienne existait à Autun. Une inscription grecque trouvée en 1839 y célèbre en vers d'une extraordinaire élévation mystique l'Ichtus, le poisson dont, on le sait, les premiers chrétiens avaient fait le symbole de Christ, en des termes voilés où l'on reconnaît des allusions aux sacrements de Baptême et de l'Eucharistie.
  L'évangélisation proprement dite de la Gaule commence entre 236 et 250, lorsque le pape Fabien y délègue sept missionnaires : Paul à Narbonne, Trophisme à Arles, Saturnin à Toulouse, Martial à Limoges, Gatien à Tours, Stremonius (Austremoine) à Clermont, Denis à Paris. Plusieurs de ces noms sont d'origine grecque, ce qui explique pourquoi la liturgie grecque a été, à Paris notamment, utilisée pendant les premiers siècles. Peu de temps après, ce sont les première persécution qui  allaient se multiplier à l'époque de Dioclétien, soit à la fin du IIIè et dans les premières années du IVè siècle : en particulier sainte Foy à Agen, saint Vincent non loin d'Agen, saint Genest à Arles, saint Denis à Paris, saint Lucien à Beauvais, saint Quentin à Vermand, dans l'Aine (qui par la suite allait prendre le nom de son premier martyr) et surtout saint Maurice et la légion Thébaine, entièrement composée de chrétiens, à Agaune, dans le Valais, en Helvétie.
  Quelques souvenirs subsistent sur notre sol de cette première empreinte du christianisme dans la clandestinité. On a la certitude que les chrétiens se réunissaient à proximité des villes dans les endroits où étaient ensevelis leurs morts et où ils célébraient leur culte, comme dans les catacombes romaines : ainsi près de Paris, dans la crypte de Montmartre où se trouvait le tombeau de saint Denis, et au Mons Cetardus (aujourd'hui rue Mouffetard)[2] et qui fut le plus ancien cimetière de Paris.
A Bordeaux les chrétiens se réunissaient auprès des tombeaux en bordure de la route, là où devait s'élever plus tard l'église Saint Étienne, devenue Saint-Sernin, sur l'emplacement de laquelle se trouve de nos jours encore une basilique; enfin à Reims, on a mis à jours, en 1738 un hypogée (une tombe souterraine) indubitablement chrétien et datant probablement du IIIè siècle, qui malheureusement a été  depuis réenterré, si bien qu'on ignore aujourd'hui où il se trouve et qu'on ne le connaît que par les reproductions maladroites qui furent faites alors des peintures qui le décoraient.
Pendant toute cette période clandestine, la vie chrétienne s'est limitée aux villes. Lorsque paraît en 313 l'édit de Constantin qui renversaient la situation et faisait du christianisme la religion officielle de l'empire, les basiliques ne tardent pas à s'élever dans les cités gauloises. Mais les campagnes ne devaient commencer à être atteintes que par les grandes missions d'évangélisation de saint Martin dans le courant du IVè siècle. Celui-ci, convertisseur infatigable, parcourut la vallée de la Loire, la Bourgogne, le Berry et les régions de l'Est, puisqu'on trouve trace de son passage à Trèves (Allemagne).
  Méthodiquement les cultes locaux sont remplacés par le culte chrétien et l'on trouve fréquemment dans les fondations ou sur les emplacements des églises élevées alors les traces d'anciens temples païens : il en est ainsi à Saint-Bertrand de Comminges, à Marseille (La Major), à Aix (Saint-Sauveur), à Vence, à Béziers, etc... Cette substitution d'un culte à l'autre permet de constater une certaine persistance de la religion gauloise malgré la domination romaine, et cela, plus particulièrement dans les campagnes où la présence romaine était moindre. Ainsi à Vandeuvre-du-Poitou (Vienne) qui avait été l'un des principaux marché du pays des bituriges[3], l'ancien temple romain contenait des images de dieux gaulois. A la différence du culte romain qui s'implanta artificiellement en Gaule, le christianisme se propagea naturellement au sein de ce peuple que Jules César déclarait entièrement tourné vers la religion.
  Il est clair que l'influence du christianisme a été extraordinairement profonde dans les destinées du peuple français. Deux faits entre autres en sont un parfait exemple : il y a d'abord l'extrême abondance des mots d'origine chrétienne dans le fond roman de la langue française. Ces mots sont beaucoup plus nombreux que ceux d'origine païennne, ce qui laisse déduire que la formation de notre langue doit beaucoup au christianisme.
  Les vocables vocables d'origine chrétienne foisonnent dans les noms de lieux français; et cela est typique du processus celte; les Gaulois se plaisaient à donner à leurs villages ou leurs hameaux des noms de divinités dont quelques-uns ont subsisté jusqu'à nos jours : ainsi Beaune qui vient de Belenus, dieu de la lumière, Sceaux de Segeta, déesse des moissons, etc... De même l'empreinte chrétienne se marque t-elle par l'extraordinaire abondance de localités portant un nom de Saints. Et parmi celles-là, les plus nombreuses sont celles consacrées à Saint Martin[4], hommage rendu au cavalier magyar, qui fut le plus grand missionnaire des campagnes gallo-romaines.
Ainsi enraciné en Gaule, le christianisme n'allait pas tarder à féconder ce sol et à en faire surgir les magnifiques basiliques qui s'y élevèrent dans le courant du IVè siècle. Beaucoup d'entre elles furent bâties par des évêques et ce fut presque une mode pour les grands personnages de se faire élever des sanctuaires dans leurs villas. C'est ce que fit Sulpice Sévère[5] dans sa villa d'Auch, après avoir été converti par Saint Martin.



[1] http://dossierstorique.over-blog.com/article-27985929.html
[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_Mouffetard
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Bituriges_Cubes
[4] http://dossierstorique.over-blog.com/article-29185315.html
[5] http://fr.wikipedia.org/wiki/Sulpice-S%C3%A9v%C3%A8re
Partager cet article
Repost0
1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 01:44

Alors quil célébrait dimanche les vêpres en la basilique Saint-Paul-hors-les murs pour clore lannée sainte consacrée à

lApôtre, Benoît XVI a lui-même révélé les derniers résultats scientifiques concernant le célèbre tombeau présent sur les lieux et jamais ouvert en dix-neuf siècles.

Les ossements retrouvés dans le sarcophage vénéré depuis des siècles comme celui de lapôtre Paul ont été datés au carbone 14 et sont ceux dun homme ayant vécu au premier ou au deuxième siècle de

notre ère. « Tout ceci semble confirmer la tradition unanime et incontestée quil sagit de restes de lapôtre Paul », sest réjoui le Pape en faisant part de la « profonde émotion » qui remplit son âme à cette nouvelle.

La tradition multiséculaire qui faisait de la basilique Saint-Paul-hors-les-murs le lieu de la sépulture de Paul martyrisé, entre 64 et 67 de notre ère sur la route dOstie, à louest de Rome, se trouve donc confortée. Un premier édifice mortuaire, construit au premier siècle sur le lieu présumé de sa décapitation, a été remplacé à partir de 392 par la gigantesque basilique bâtie sous les règnes des empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius.

Le sarcophage, mis au jour par des fouilles sous le maître-autel de la basilique en 2002 mesure 255 cm de long sur 125 cm de large et 97 cm de haut. L’épaisseur de la pierre est de 12 cm. Depuis fin 2006 une ouverture a été pratiquée pour permettre aux visiteurs dapercevoir la tombe. Une minuscule perforation avait aussi été pratiquée dans le sarcophage pour y introduire une sonde spéciale. Cette dernière a permis de prélever au milieu de « minuscules fragments dos » en même temps que des « fragments dun précieux tissu de lin de couleur pourpre, maliné dor fin, et un tissu de couleur bleue avec des filaments de lin », selon les précisions du successeur de Pierre. La présence dencens rouge et de substances

protéiques et calcaires a également été révélée par lanalyse scientifique réalisée à laide de cette sonde.

«Nous savions depuis un an et demi (...) quil sagissait des reliques de saint Paul, mais nous ne lavons pas dit plus tôt parce que c’était une annonce que seul pouvait faire le Saint-Père », a confié (dans La Reppublica) le cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, archiprêtre de Saint-Paulhors-les-murs.
Hier, a-t-il ajouté, nous vénérions ce lieu « par tradition », alors « maintenant avoir la certitude quil sagit véritablement des restes de lApôtre ne peut que nous remplir de joie ». Selon le prélat, les scientifiques qui ont étudié les ossements ne savaient pas quils provenaient du sarcophage de saint Paul : « Je peux seulement vous dire quils font partie dun centre de recherches hautement spécialisé qui travaille hors du Vatican. » 
                                                                                                         
Paul de Tarse par Bernardo Daddi (1333)

Benoî
t XVI nexclue pas dordonner une analyse plus approfondie du sarcophage, malgré les difficultés envisagées (notamment la démolition possible de lautel : « Le Saint-Père nous autorisera à ouvrir tout le sarcophage, mais ce sera un travail long et délicat parce quil est dans une roche très épaisse et quil faut éviter de lui infliger le moindre dommage.»

  

Partager cet article
Repost0
11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 15:40

Reine naquit en 236 à Alésia, ville célèbre pour avoir été le théâtre de la bataille qui opposa Jules César à Vercingétorix en 52 avant J.C.
Son père, Clément, était un des premiers seigneurs du pays, totalement romanisé celui-ci vouait un culte fidèle aux idoles romaine.
Orpheline de mère des sa naissance, Reine fut confiée aux soins d'une nourrice. Cette dernière était chrétienne ; elle fit baptiser le bébé. Le seigneur Clément, l'ayant appris, entra en fureur et ne voulut plus voir sa fille qui demeura définitivement chez la nourrice.
Quelques années plus tard, alors que Reine était devenue une jolie jeune fille de seize ans et qu'elle faisait paître ses bêtes au pied du Mont Auxois site de l'ancien oppidum qui vit la victoire de César, elle fut aperçut par le gouverneur romain des Gaules, Olibrius (ou Olimbrius).
Celui-ci avait été nommé par le cruel empereur romain Dèce, qui avait ordonné la septième persécution contre les chrétiens, pour veiller en Gaule à la bonne exécution de l’arrêt. 
Trouvant la jeune chrétienne bien jolie, Olibrius envoya des hommes se saisir d'elle. La légende dit que voyant approcher les soldats romains elle s'écria : « 0 mon Dieu, faites-moi la grâce de mourir plutôt que de vous renier. »
Olibrius l'interrogea, découvrit qu'elle était chrétienne et l'emprisonna d'abord. Puis il la fit comparaître devant lui, dans le but de la ramener à l'idolâtrie, car il pensait que lorsqu'il aurait obtenu de la jeune fille qu'elle renie sa foi, elle se rendrait facilement à son second dessein, qui était de "l'épouser". Mais Reine refusa catégoriquement.
Le lendemain, le romain partit combattre les Barbares qui venaient une fois de plus forcer les frontières de l'empire.
Reine fut de nouveau emprisonnée et ceinturée par anneau de fer. Deux chaises rivées à la muraille maintenaient cet anneau, si bien que la petite martyre devait rester debout nuit et jour sans pouvoir changer de place. Un chrétien, du nom de Théophile, lui apportait en cachette du pain et de l'eau pour sa subsistance.
A son retour Olibrius demanda des nouvelles de sa captive : "Elle est de plus en plus attachée à la foi des chrétiens", lui répondit-on.
Enragé, le romain fit torturer la jeune fille qui, malgré les cruels sévices qu'elle endura ne renia pas le Christ.
Elle fut à nouveau jetée en prison agonisante, mais après avoir prier le Seigneur, elle fut miraculeusement guérit.
Lorsque Olibrius apprit que Reine était vivante il ordonna qu'elle soit exécutée. On la fit brûler publiquement mais alors que plus de 800 personnes assistaient à son martyre, une colombe apparue invita la Sainte à venir recevoir dans le ciel la récompense due à sacrifice.
Et Sainte Reine fut finalement décapitée.
Une source miraculeuse jaillit à l'endroit où son sang fut versé.

Le culte de cette sainte a pu être garanti par la découverte du « service eucharistique » d'Alésia qui a eu lieu en 1909. Découverte constituée d'un ensemble comprenant un plat et trois coupes qu'on suppose utilisé pour la célébration de l'eucharistie. Le plat porte un poisson en gravure (l' ictuscomme à Autun), et le nom de « Regina ». L'ensemble daté du IVe siècle ne met plus en doute l'existence de la jeune martyre.


En 864, les reliques de la sainte furent transférées à l'abbaye de Flavigny sur Ozerain. Aujourd'hui, Sainte Reine la martyre et la source miraculeuse font toujours l'objet d'un culte fervent.

Le village, Alise-Sainte-Reine, qui se développa au pied du mont Auxois la prit pour patronne et, chaque année, les habitants organiseront une fête en son honneur. Cette tradition est attestée depuis 866 et perdure encore aujourd'hui.


Le nom d'Olibrius est resté dans le langage courant pour désigner un bravache, un personnage excentrique et peu sympathique.
Partager cet article
Repost0
18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 17:56

   Martin est né en l’an 316 dans la province romaine de Pannonie dans la cité de Sabaria, l’actuelle ville de Szombathely en Hongrie. C'est l’époque du développement de la Chrétienté, il a vraisemblablement été en contact avec des chrétiens des son enfance. Et déjà vers l’âge de 10 ans, il voulut se convertir au christianisme

Son père, dont la famille est originaire de Pavie en Italie du nord, était tribun militaire de l'Empire romain, c'est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée.
En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son père au gré des affectations de garnison. Celui-ci considère naturellement l'empereur comme un dieu vivant. Il est donc est irrité de voir son fils tourné vers une foi nouvelle. Ainsi, alors que l'âge légal de l’enrôlement est de 17 ans, il force son fils de 15 ans à entrer dans l’armée.

Martin a le grade de circitoravec une double solde ; le rôle du circitor est celui de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde et la surveillance de nuit de la garnison. Il possède alors un esclave, mais il le traite comme son propre frère.

Alors qu'il était en garnison à Amiens dans le nord de la Gaule, et qu'il faisait sa garde par une froide nuit d'hivers, Martin rencontra un pauvre hère à demi-nu qui tremble de froid. Pris de pitié pour cet homme, il coupa son manteau d'un coup d'épée et en donna la moitié au vagabond.
Cet acte lui valu les railleries de sa compagnie, mais la nuit suivante, pendant qu'il dormait, Jésus revêtu du demi-manteau donné par Martin, lui apparu en songe alors qu'Il disait a Dieu : "J'avais froid, mais Martin m'a réchauffé"


Marqué par cet évênement, Martin qui a 18 ans se fait baptiser.

Les grandes invasions germaniques se préparent ; les Barbares sont aux portes de l’empire et en mars 354, Martin participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans. Martin désormais fervent catholique ne veut verser le sang d'un autre homme, il refuse de se battre. Pour prouver qu’il n’est pas un lâche et qu’il croit à la providence et à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à l’ennemi mais, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix !

En 356, ayant pu quitter l’armée il se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville depuis 350, mais son statut d’ancien homme de guerre empêche Martin de devenir prêtre.
A cette époque la Chrétienté est déchirée par des courants de pensée qui se combattent violemment et physiquement et les ariens, disciples d’un prêtre, Arius qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu, sont très influent au près d'un pouvoir politique qui doute et qui sent pointer la chute de l'empire.
Martin décide de rejoindre ses parents en en Illyrie* afin de les convertir. Il réussit à convertir sa mère mais son père reste étranger à sa foi.
Dans cette région c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin qui est un fervent représentant de la foi trinitaire doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens car il est publiquement fouetté puis expulsé. Il s’enfuit et se réfugie à Milan mais là aussi les ariens dominent et Martin est à nouveau chassé.

En 360, Martin revient à Poitiers. Agée de 44 ans, il il s’installe sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique près de Poitiers. Martin y crée un petit ermitage, que la tradition situe à 8 km de la ville : l’abbaye de Ligugé où il est rejoint par des disciples. Il crée ici la première communauté de moines sise en Gaule. Ce premier monastère occidental est le lieu de l’activité d’évangélisation de saint Martin pendant dix ans. Il y accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaître par le petit peuple comme un saint homme.

En 370 à Tours, l’ évêque en place venant de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à être évêque. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement ; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine.

Bien que maintenant évêque, il ne modifie en rien son train de vie, il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations qu’il s’inflige et porte des vêtements rustiques et grossiers.
Il  crée un nouvel ermitage à 3 km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier** avec pour règle la pauvreté, la mortification et la prière. Les moines doivent se vêtir d’étoffes grossières sur le modèle de saint Jean-Baptiste qui était habillé de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pêchent dans la Loire ; leur vie est très proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apôtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes où s'isolent des moines ermites.
Martin sillone le territoire de la Gaule et là où il ne peut pas aller, il envoit ses moines afin de convertir les populations, notamment dans les campagnes, faisant détruire temples et idoles ou par exemple abattre un pin sacré. Il prêche avec succès auprès des paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait.

Début novembre 397 Martin se rendit à Candes pour y effectuer une visite pastorale car les clercs de cette église se querellaient. La paix restaurée, il voulut regagner son monastère, mais hélas épuisé parc cette vie heureuse de soldat du Christ il s'éteignit.

* Province romaine, correspondant à peu près à l'Ouest de la Croatie, de la Slovénie et de l'Albanie actuelle.
** http://www.encyclopedie-universelle.com/abbaye%20de%20Marmoutier.html

Prière à Saint Martin :

" Saint Martin, priez pour moi, je me recommande bien à vous, grand saint de la France, moi si pauvre et si mauvais ; je me mets sous votre protection... Plus on est misérable plus on a besoin d’un puissant protecteur... Je m’adresse à vous, qui êtes si puissant au ciel. Ne me repoussez pas, exaucez-moi, soutenez-moi dans cette vie et à l’heure de la mort, afin que je sois fidèle aux grâces que le Bon Dieu me donne, et que je console son Coeur autant que possible, en Lui, par Lui, et pour Lui. Amen.




SAINT MARTIN PARTAGE SON MANTEAU AVEC UN MENDIANT par LE GRECO

Domenikos Theotokopoulos dit Le Greco est né en Crète en 1541.
Il se forme essentiellement à Venise où il s'installe en 1567. Il y travaille aux côté du Titien, mais s'inspire principalement du Tintoret qu'il côtoie également.
En 1570, il est à Rome, où il découvre l'art italien, de Raphaël à Michel-Ange.
A Tolède, dans le centre de l'Espagne où il s'est installé en 1577, il atteint le sommet de son art. Le succès dont il jouit lui permet de vivre dans le luxe, les commandes religieuses et privées affluent en particulier de nombreux portraits.
Le Greco meurt le 7 avril 1614 à Tolède. il y est inhumé religieusement dans l'Eglise de Santo Domingo el Antiguo.
La plupart de ses tableaux se trouvent aujourd'hui en Espagne à Tolède, à Madrid et aux États-Unis ; le musée du Prado à Madrid possède une quarantaine de ses œuvres dont de nombreuses "copies" dues à son atelier qui fonctionnera avec son fils.
Après sa mort, ses œuvres tombent dans un oubli relatif, ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle que des artistes et des critiques s'intéressent à son expression très personnelle. La libération des formes, lumière et couleur typique de l'oeuvre du Greco inspirèrent de nombreux artistes.

 PETITE ANALYSE DE L'OEUVRE

 
 Dans l'iconographie*** de la peinture, l'armure est l'attribut des soldats. Nous voyons donc Martin vêtu non pas comme un soldat du IVème siècle, période à laquelle il vécu, mais avec une armure du  XVIIème, siècle durant lequel vécu Le Greco.

Saint Martin chevauche un cheval dont la blancheur évoque la pureté de l'âme de son cavalier.

De son épée il coupe sa cape, épisode le plus connue de sa vie et acte fondamental pour tout chrétien, la charité.
Le reste de sa cape sera placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot : chapelle (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand).

Lors d'un rêve Martin voit le Christ revêtu de la partie de sa cape qu'il donna au pauvre. Rencontra t-il Jésus ce soir là ou peut être faut il plutôt comprendre qu'Il est en chaque personne qui souffre.

Si l'évènement se déroula à Amiens, c'est Tolède que le Greco représenta en arrière plan.
















*** L'iconographie c'est la description et l'interprétation d'œuvres appartenant aux arts visuels. En histoire de l'art, étude des diverses représentations figurées d'un objet ou d'un personnage (par exemple, un saint portant des clefs représente généralement Saint Pierre) qui permet de replacer l'oeuvre dans son contexte historique. 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 01:43

          Si en anglais dimanche se dit Sunday et en allemand Sonntag, c'est parce que ces pays ont laissé à ce jour la signification que les romains donnèrent aux jours de la semaine et qui coïncidaient avec les planètes du système solaire connues à cette époque. Sunday et Sonntag correspondent donc au latin "dies Solis", signifiant jour du Soleil.
          Nous retrouvons également en français les planètes gravitant autour du Soleil. Lundi vient de Lune, mardi de Mars, mercredi de Mercure, jeudi de Jupiter, vendredi de Vénus, Samedi de Saturne et dimanche... tient oui pourquoi dimanche n'a t-il aucun rapport avec une planète ?
          Parce que la France, pays de tradition chrétienne, et c'est également le cas pour l'Italie, l'Espagne ou le Portugal par exemple, transforma, à l'instigation des premiers chrétiens le "dies Solis" en "dies Dominius" c'est à dire le jour du Seigneur.

          Les chrétiens choisirent ce jour pour rendre grâce à Dieu car c'est un vendredi après midi que Jésus est mort sur la croix. Il fut enterré rapidement à cause du Shabbat * qui commence dès la tombée de la nuit et pendant lequel il est interdit d'ensevelir les morts et de les couvrir de parfum. Les femmes myrrhophores furent donc obligées d'attendre le dimanche matin, pour procéder aux embaumements et préparations qu'elles n'eurent pas eu le temps de faire le vendredi avant le coucher du soleil. Elles découvrirent alors le tombeau vide.
          Ce jour, fut donc désigné premier jour de la semaine, il commémore la résurrection du Christ. " Le jour du Seigneur, le jour de la résurrection, le jour des chrétiens est notre jour. C'est pour cela qu'il est appelé jour du Seigneur : car c'est ce jour-là que le Seigneur est monté victorieux auprès du Père. Si les païens l'appellent jour du soleil, nous aussi, nous le confessons volontiers : car aujourd'hui s'est levé la lumière du monde, aujourd'hui est apparu le soleil de justice dont les rayons apportent le salut." - Saint Jérome de Stridon (vers 340 - 30 septembre 420) -
          Le nouveau testament,  instaure une nouvelle ère de liberté affranchissant le peuple de Dieu des observances de la loi de Moïse. Le dimanche, jour de la résurrection du Christ, est le jour privilégié des chrétiens pour se réunir et partager ensemble.
          C'est le dimanche que les catholiques célèbrent l'Eucharistie, célébrant ainsi la mort et la résurrection de Jésus, à travers la proclamation de la Bible et à travers une action de grâce qui culmine avec le partage des éléments eucharistiques - le pain et le vin - qui représentent, le corps et le sang du Christ, offert en sacrifice sur la croix et ressuscité. L’Eucharistie est, l’actualisation de ce sacrifice. Elle se fonde sur la Cène, le dernier repas de Jésus avec ses apôtres.
         
          Constantin 1er, qui fut le premier empereur romain à se convertir au christianisme mit fin aux persécutions que subissaient les chrétiens, il aida l'Église chrétienne à prendre son essor, en établissant la liberté de culte par le biais de l'édit de Milan qui permit à chacun d'«adorer à sa manière la divinité qui se trouve dans le ciel» ; il accorda la liberté de culte à toutes les religions et permit aux chrétiens de ne plus devoir vénérer l'empereur comme un dieu.
          En 321, il décrèta  que "toute activité manuelle et judiciaire est interdite le dimanche" pour les juges, les fonctionnaires et les plèbes** urbains. Cette loi entraîna l'organisation du temps en semaines, ce qu'ignorait le calendrier romain.
          En 389, l'édit de l'empereur Théodose 1er instaura le repos dominical et des jours fériés pour les fêtes chrétiennes.
          En 585, le concile*** de Mâcon, présidé par Prisque, évêque de Lyon, interdit le travail et les procès le dimanche.
          Et en 650, le concile de Rouen imposa des surveillants pour faire respecter le repos dominical.

          Le roi de France Henry IV  soucieux du bien-être de ses moindres sujets, répéta maintes fois : « Je veux que chaque laboureur de mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche ».

          A partir de 1793, les révolutionnaires, obsédés par leur désir de faire disparaître toute trace de chrétienté, imposèrent le calendrier républicain. Ce calendrier qui comprenait des semaines de dix jours posa des problèmes de repos dans les campagnes, puisqu'on n'avait qu'un jour sur dix pour se reposer. Cela causa aussi des difficultés dans les régions frontalières, pour les échanges économiques.
          Napoléon 1er rétablit le calendrier grégorien le 1er janvier 1806.

          En 1906, la loi du repos dominical a consacré le dimanche comme jour de repos en France.

          Depuis quelques années, certains dirigeants politiques proposent d'étendre les dérogations d'ouverture de certains commerces à d'autres secteurs dans un premier temps.

          Le 18 décembre 2008, Sa Sainteté le Pape Benoit XVI a rappelé : " Ce jour est offert à tous pour que l'homme ne soit pas réduit à n'être qu'une force de travail ou un consommateur, mais qu'il puisse se reposer et consacrer du temps aux réalités les plus hautes de la vie humaine : la vie familiale, la rencontre gratuite avec les autres, les activités de l'esprit et le culte rendu à Dieu... Il est important de ne pas perdre, dans une vaine et dangereuse course au profit, ce qui est, non seulement un acqui social, mais surtout le trait d'une sagesse humaniste profonde".



* Le Shabbat est un jour de repos observé par les juifs, du vendredi avant le coucher du soleil au samedi après la sortie des étoiles. Durant le Shabbat, qui est un jour de fête et de prières, les juifs doivent s'abstenir de faire certaines choses telles que des funérailles par exemple.

** Dans la civilisation romaine, la plèbe, les plébéiens, désigne le peuple et les patriciens la noblesse.

*** Un concile est une assemblée d'évêques de l'Église catholique ou orthodoxe. Cette réunion permet de prendre ensemble des décisions qui engagent la foi et la discipline.

Partager cet article
Repost0
16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 01:02

        En prêchant l’amour du prochain dans un monde ou l’esclave n’était qu’une marchandise, le pardon des offenses dans une société violente, le mépris des richesses et en assurant la vie éternelle dans le Royaume de Dieu, Jésus, juif de Palestine, va bouleverser l’histoire et se faire quelques ennemis impitoyables.

 

        Les juifs attendent un “messie”, un sauveur annoncé par les prophètes, pour les délivrer du joug des Romains qui occupent la Palestine.

        Lorsque Jésus à la suite de Jean-Baptiste commence à prêcher, certains espèrent qu’il va les libérer de l’occupant . D’autres pensent qu’Il est peut être plus qu’un prêcheur : Le Sauveur envoyé par Dieu pour faire naître un monde meilleur.

        Si Jésus apporte l’espoir, éclaire ceux qui l’écoutent, ramène certains qui s’étaient égarés, Il fait aussi beaucoup de mécontents : Il déçoit ceux qui attendent un chef politique, en refusant de s’opposer aux Romains (“Mon Royaume n’est pas de ce monde”) et surtout, Il irrite les prêtres juifs en les contredisant et en dénonçant l’imposture de certains. Ceux-ci l’accusent de blasphémer, délit punit de mort par la loi hébraïque, et obtiennent des autorités Romaines qu’elles le condamnent à mort.

        Après la mort du Christ et selon sa volonté, ses disciples s’en vont prêcher son enseignement (apostolat), annoncer “la bonne nouvelle” (évangile en Grec).

       
        Dès la première génération, le message du Christ est accueillit avec succès particulièrement auprès des “gentils”, gentilis en latin ou goïm en hébreux, c’est à dire les païens ou non juifs. Mais la mission est beaucoup plus difficile auprès des juifs.

         Le message du Christ se répand au prix de nombreux sacrifices et souffrances, comme celles d’Etienne, premier martyre chrétien, qui comme son maître Jésus Christ tint tête aux prêtres hébreux, et qui, accusé de détruire les traditions juives, fut lapidé aux portes de Jérusalem. L’assassinat de Saint Etienne déclencha le départ des Apôtres de Palestine.
        Saül, un juif qui avait assisté à la lapidation d’ Etienne et qui se rendait à Damas persécuter les chrétiens, rencontra Jésus ressuscité. Il sortit de cette rencontre aveugle, mais trois jours plus tard, Ananie, un disciple qui vivait à Damas le guérit. Il se convertit et se fit baptiser.
        Décidant de devenir un apôtre du Christ, il aida à l’”ouverture vers les gentils”, de l’église puis, grand voyageur, il fonda et s’occupa des communautés chrétiennes dans tout l’est du bassin méditerranéen. Son engagement ne tarda pas à lui attirer l’inimitié des juifs de Jérusalem. Il y fut arrêté et manqua d’être lynché. Étant citoyen romain il fut à sa propre demande conduit à Rome pour comparaître devant l’empereur. Saint Paul y fut décapité quelques années plus tard.

       
        Saint Martial qui, enfant avait vécut auprès de Jésus avec sa famille, fut plus tard, envoyé par Pierre en Gaule selon la volonté du Christ où réalisant de nombreuses guérisons, il évangélisa la région de Limoges.

        Un peu partout au second siècle, il y eut des martyrs. Les écrivains chrétiens en mentionnent en Grèce, en Italie, en Asie Mineure (ou Anatolie, 96 % du territoire total de la Turquie). Ils étaient souvent les victimes de lynchages populaires.

 

                                  Diffusion du christianisme








 

        A Antioche, ville de Turquie proche de la Syrie, où dès les premières années du christianisme, une communauté s’y était développée, les plus fidèles étaient sans cesse accueillies à coup de pierre, il suffisait d’une dénonciation pour qu’il fussent condamnés aux travaux forcés des mines.

 

Barthélémy, l’un des douze apôtres de Jésus évangélisa l’Arabie et la Perse. Il fut écorché vif, crucifié et enfin décapité en Arménie.



                        Saint Barthélémy par Giovanni Tiepolo






        Le vieux Polycarpe, évêque de Smyrne, un port de Turquie appelé aujourd’hui Izmir, fut brûlé vif, vers l’an 165; il était d’une génération qui avait connu des disciples de Jésus. Au proconsul qui lui demandait de maudire le Christ, il répliqua :”Il y a 86 ans que je le sers, et il ne m’a jamais fait aucun mal. Comment pourrais-je blasphémer mon roi et mon sauveur.”

 




       
         A Rome, sa ville natale, Saint Sébastien fut nommé capitaine de la garde prétorienne par les empereurs Dioclétiens et Maximilien Hercule qui ignoraient qu’il était chrétien.
         Il encouragea dans leur foi et au glorieux martyre des prisonniers chrétiens et rendit la parole à une femme en présence de 77 personnes qui se convertirent aussitôt.     
        Apprenant cela Dioclétien donna l’ordre de l’exécuter. Les archers qui aimaient beaucoup leur chef, obéirent en criblant de flèches le corps de Saint Sébastien mais en prenant soin de ne toucher aucun organe vital. Soigné et rapidement rétabli il se rendit auprès de l’empereur pour lui reprocher sa cruauté à l’égard des chrétiens.
        Dioclétien, furieux le fit alors rouer de coup jusqu’à la mort et ordonna que son corps soit jeté dans les égouts de la ville. 
        Son corps, retrouvé grâce à une vision de Sainte Lucine fut ensevelit auprès des restes des apôtres Pierre et Paul.

    
         Saint Sébastien par Pietro Perugino

 À  Rome toujours, Saint Laurent originaire d’Espagne subit le martyre en 258. Responsable du trésor de l’église, et chargé d’en distribuer les revenus aux pauvres, le préfet de Rome lui ordonna de lui céder les richesses de l’église. Saint Laurent fit venir alors les orphelins de la ville et dit: “Voilà les trésors, que je vous avais promis.“ En représailles pour son insolence il fut torturé à mort.

        Saint Denis, “l’ apôtre des Gaules,“ premier évêque de Paris fut martyrisé avec ses compagnons vers 272, pendant la persécution de Valérien. Alors qu’il venait d’être décapité, Saint Denis marcha, tenant sa tête sous le bras, pendant six kilomètres, traversant Montmartre par le chemin qui sera nommé rue des martyrs. A la fin de son trajet il donna sa tête à Catulla, une femme pieuse et s’écroula. Il fut enseveli à cet endroit. La ville où il repose prit son nom, et une basilique fut édifiée en son honneur.

        La communauté chrétienne se renforce grâce à l’attitude de ses martyres, véritables héros, qui par leurs sacrifices donnent la force à leurs frères et sœurs de résister aux mauvais traitements dont ils sont victimes.
        Issus le plus souvent, mais pas uniquement, d’un milieu modeste (marins, artisans, esclaves ...) les premiers chrétiens vivent en communautés : Tous leurs biens sont mis en commun. Ils vivent selon la parole de Jésus , dans l’amour du prochain, la générosité, la paix, adorent un dieu unique et croient en la vie éternelle.

        Les Romains sont choqués par ce mode de vie et par leur refus de rendre un culte à l’empereur, considéré comme un dieu. De plus, la société Romaine dans laquelle le rôle des esclaves est très important n’a pas intérêt à voir se développer une religion qui parle de liberté et d’égalité entre les hommes. Aussi les Romains qui avaient jusqu’ici accepté et même adopté les dieux étrangers, s’opposent au christianisme et persécutent les chrétiens.

        Les persécutions commencent sous l’empereur Néron qui rend les chrétiens responsables de l’incendie qui ravage Rome en juillet 64 et dont il est finalement lui-même accusé. Sous son règne, Saint Pierre, l’un des principaux apôtres de Jésus et premier pape de l’église catholique fut crucifié.

        Ses successeurs accentuent la répression : Des chrétiens sont jetés en pâture aux bêtes féroces dans les cirques ou crucifiés.

 

        Ignace d’Antioche, condamné à mort sous Trajan, devenu empereur en 98,fut envoyé à Rome dans un convoi de prisonniers pour servir aux jeux de l’amphithéâtre.

Durant le trajet, Ignace ne cessait de réconforter ses compagnons venus de toutes les régions de l’empire, pour eux aussi alimenter les combats contre les bêtes qui servaient d’attraction pendant les fêtes romaines.

       
        Au confesseur de la foi, à celui qui avait beaucoup lutter contre l‘agnosticisme, qui en divisant la communauté chrétienne, risquait de détruire le christianisme, au futur martyr qu’il était on demandait conseil. Les chrétiens des villes traversées venaient lui confier les difficultés de leurs églises. Mettant de côté sa propre personne, Ignace implorait Dieu par des prières pour les communautés qui souffraient et dictait des messages et des lettres qui furent longtemps après sa mort, lues et relues dans les communautés chrétiennes.

  

 








        En 177 à Lyon, dans les arènes de la ville, une humble servante prénommée Blandine, fut suspendue à un poteau et exposée pour être la pâture des bêtes lâchées contre elle. A la voir pendue sur une sorte de croix, à l’entendre prier continuellement, les lutteurs fortifiaient leur courage. Dans ce combat ils voyaient le Christ à leurs côtés.
        Aucune des bêtes sauvages ne la toucha, elle fut détachée du poteau, ramenée en prison et gardée pour un autre combat. Son supplice reprit lors d’une grande fête romaine pour laquelle les personnalités venaient de tout le pays.
        Ce jour-là des citoyens furent décapités, les autres subirent la longue liste des supplices de l’arène. On avait gardé pour la fin Blandine et un jeune garçon de quinze ans, Ponticus. On les fit passer par toutes les tortures, parcourir tout le cycle des supplices; on essaya de les forcer l’un et l’autre à jurer, mais en vain. Ponticus était exhorté par Blandine et fit preuve d’un admirable courage. Blandine demeura la dernière. Après les fouets, les fauves, elle fut mise sur une chaise brûlante, et enfin livrée à un taureau furieux qui la jeta en l’air avec ses cornes, mais elle ne renia jamais le Christ. On dut finalement l’achever au glaive. Ceux qui des tribunes avaient assisté à ce terrible spectacle, étaient troublés par l’attitude de Blandine que toutes ces souffrances ne semblaient ébranler.

        Pour échapper aux persécutions, les chrétiens célèbrent durant cette période, leurs rites et commémorent leurs morts en secret dans les catacombes (des cimetières souterrains décorés de fresques).
                                                          Scène de baptème (cimetière de Calliste)

        Les chrétiens torturés pour qu’ils renient le christ “acceptent” ce martyre (martyr, témoin en Grec) par amour pour Dieu, pour témoigner de leur foi.

 

         Par leur attitude, les martyrs chrétiens, torturés, humiliés, assassinés, triomphent de leurs oppresseurs. Leur humilité, leur courage, la charité dont ils font preuve envers leurs frères et sœurs et même envers leurs bourreaux force l’admiration. Cette force qui leur est enviée, ils le proclament, leur vient du Christ. De plus en plus de romains comprennent que si les chrétiens acceptent de mourir, c’est parce qu’ils sont sûrs d’avoir la vie éternelle. Peu à peu, les conversions se multiplient dans tout l’Empire.


        En 313 l’empereur Constantin reconnaît officiellement la religion chrétienne et fait construire la basilique Saint Pierre à Rome.


        Ne craignant plus dès lors d’être persécutés, nombre de païens se font alors baptiser.

Partager cet article
Repost0
8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 01:46

 

Le prénom Jean est un dérivé de l’Hébreu Yohànan signifiant « Dieu est miséricorde* » ou « don (pitié) de Dieu »

Baptiste dérive du grec baptizein qui signifie « plonger dans l’eau » (rite juif de purification symbolique)

Appelé également le Précurseur, Jean-Baptiste est le dernier prophète de l’Ancien Testament et le premier du Nouveau.

La vie de celui-ci est connue grâce aux Evangiles ainsi que par le témoignage de Flavius Josèphe, un historien juif de langue grec né en 37, et dont les écrits très précieux permirent de connaître la vie de nombre de ses contemporains tel Saint Paul.

 

Zacharie et Elisabeth, la cousine de Marie n’avaient pas d’enfants.

Les années passaient et l’espoir d’avoir un jour un enfant disparaissait.

Un jour, alors que Zacharie se trouvait seul près de l’autel du Temple un ange lui apparu et lui dit : Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.(…) Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : Non, il sera appelé Jean. (Luc 1.13-60) »

Zacharie douta des propos de l'ange qui le punit en le rendant muet et sourd. Mais à la naissance de l'enfant,  Zacharie écrit sur une tablette « Jean est son nom » aussitôt il retrouva la parole et l'ouïe.

 

Après avoir vécu de nombreuses années en ermite dans le désert, il vint s’installer sur les bords du Jourdain où il commença à pratiquer le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau. Il réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie : « Moi, je vous baptise** avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu » (Matthieu III:11).

              Le Baptême du Christ par Hyppolyte Flandrin

 

Son travail préparatoire terminé, Jean-Baptiste dit à ses disciples qu’ils devaient désormais suivre Jésus.

Quelque temps après, jeté en prison pour avoir dénoncé l’union incestueuse du gouverneur de Judée, Hérode Antipas, avec Hérodiade, la femme de son demi-frère, Jean-Baptiste évita l’exécution commanditée par Hérodiade, grâce à la protection du gouverneur qui le « connaissait pour un homme juste et saint ».  Marc (IV :14-29)

Mais lors de la fête donnée pour son anniversaire, Salomé, la fille d'Hérodiade, dansa tant que le gouverneur et tous ses convives furent subjugués, et il lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ». Salomé demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à Salomé, qui l'offrit à sa mère Hérodiade.


La Décollation de Saint Jean-Baptiste par Jean Baptiste Marie Pierre

 

Les attributs de Jean Baptiste dans la représentation artistique : Vêtu d’une tunique en peau de chameau ou de mouton, il tient une coquille (symbole du baptême) un bâton (parfois surmonté d’une croix) souvent avec un phylactère*** et un agneau représentant le sauveur.

Protection : Aubergistes, oiseleurs, bergers, couturiers, tailleurs, fourreurs et tanneurs. Il est le patron des villes de (Turin, Gênes et Florence).

 

Fêtes : 24 juin (naissance), 29 août (son martyre) et 23 septembre (sa conception, pour l’Eglise orthodoxe)

 

Saint Jean-Baptiste dans les Evangiles : Ainsi parla le Christ : Je vous le dis, en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste… Car tous les prophètes et la Loi ont prophétisé jusqu’à Jean.  Matthieu (11-11)

 

 

*  Miséricorde : Bonté de Dieu envers les hommes / Générosité qui porte à l’indulgence, au pardon.

Miséricordieux : Qui est enclin à pardonner

** Le baptême pratiqué par Jean-Baptiste est un baptême juif enrichi d’une signification nouvelle ; il est conçu comme un geste prophétique de pénitence et de conversion qui permet de rejoindre la communauté des croyants se préparant à la venue du Messie. Le baptême de Jésus par Saint Jean-Baptiste ratifie en même temps qu’il met fin à la mission du Précurseur. Le baptême chrétien institué par Jésus (dans l’Esprit Saint) n’a pu être donné qu’après sa résurrection et permet donc de participer à la vie du Christ ressuscité

*** Un phylactère est, dans l'art chrétien médiéval, un moyen graphique semblable à une petite banderole, sur laquelle se déploient les paroles prononcées par le personnage que l'on représente.

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de LUTECE
  • : Petits dossiers sur des thèmes historiques simples mais serieux
  • Contact

Facebook

Retrouvez et devenez amis du Blog de Lutèce sur facebook

Recherche

English & Deutch versions

1348995815 United-Kingdom-flag1348995857 Germany-Flag

Site sélectionné par :

elu-sdj

Livres à lire sur le blog

Vercingétorix - Camille Jullian

L'oeuvre intégrale cliquez ici

  Essai sur la condition des Barbares - Eugène Léotard

Pour lire cliquez ici

 

Articles à venir

_ La borne militaire de l'Empereur Victorin