Saint-Witz est une petite ville du Val d’Oise, comptant près de 3 000 habitants. Situé à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris et à 17 km de Chantilly, la commune aujourd’hui en plein expansion (pour le meilleur et pour le pire), est dominée par une colline. Celle-ci, au centre de grandes étendues plates, lui valut dès le IIe siècle, l’appellation de Mont-Médius (le Mont du milieu) donnée par les romains. Puis, au cours des siècles, le nom se transforme maintes fois en diverses dénominations, telles que Mont-Melianus, Montmilliant, Mons-Melii, Monsmediolanus ou Mons-Medius, jusqu’à devenir de nos jours Montmélian, non sans avoir subi différentes orthographes.
La colline de Montmélian fut un lieu de culte pour les Gaulois qui venait y vénérer Teutates. Le sommet de la colline, entièrement boisée, est couvert d’arbres feuillus, principalement chênes, ormes et châtaigniers. Or, pour les Gaulois, la forêt détenait un pouvoir sacré, c’était le centre de la vie religieuse. On y pratiquait le culte de Teutates, on s’y réunissait autour des druides pour les fêtes et les cérémonies. La forêt présentait aussi de nombreux avantages et offrait quantité de facilités : ses chênes fournissaient des glands dont se nourrissaient les porcs ; les fruits du cornouiller mis à fermenter donnaient la cervoise, boisson favorite des gaulois. De plus, elle abritait sangliers, cerfs et daims qui constituaient des mets particulièrement appréciés lors des fêtes. Les menuisiers et charpentiers, y trouvaient le bois nécessaire à la construction des habitations ou autres.
Les hommes s’y sont donc installés et ont transformé le paysage naturel de landes et de buissons. Ils ont chassé le cerf et le sanglier, ont défriché les broussailles, les bois, ont cultivé la terre, surtout les céréales et ont élevé des bovins et des porcs.
Conquise par César, la Gaule se romanise. Sur la colline du Mont mélius, Mercure remplace Teutates. De nouveaux habitants s’installent dans le pays. Ils établissent un castrum avec garnison et temple où l’on adore le dieu Mercure. Autour de cette place fortifiée gallo-romaine, des paysans et des artisans viennent s’établir. Ils formeront plus tard le premier village de Saint-Witz.
Dans toute la région, de nombreux sites d’habitat et des exploitations agricoles isolées se créent et témoignent d’une période prospère qui s’étendra jusqu’aux premières invasions barbares de la fin du troisième siècle. Le nombre et la dispersion des sites d’habitats gallo-romains identifiés par les archéologues en sont la preuve.
L'ère chrétienne.
Au IIIe siècle, Régulus d’Arles (appelé aussi Saint Rieul), originaire d’Argos (Grèce) quitta la Provence pour évangéliser le nord de la Gaule. Se dirigeant vers la Picardie pour y prêcher l’Évangile, il apprit en faisant halte à Louvres, qu’une foule était réunie sur la colline de Montmélian pour adorer Mercure et se livrer au commerce. Il s’y rendit aussitôt.
Ses talents de prédicateur firent merveille et par la grâce de Dieu, ses paroles ébranlèrent la foule. Puis, touchant de son bâton de voyageur la statue du dieu païen, celle-ci s’écroula. A cette vue, beaucoup se convertirent et, rentrés dans leurs foyers, racontèrent ce dont ils avaient été témoins. Saint Rieul invita aussitôt tous les assistants à adorer le vrai Dieu. Il édifia sur les lieux un Temple (probablement celui de Mercure modifié) et pour la première fois, le Saint Sacrifice fut célébré sur la colline. Il dédia cette nouvelle église à Notre Dame qui, depuis, est protectrice de la colline. Ce sanctuaire à la Vierge Marie servit de paroisse aux foyers proches et accueillit des pèlerins qui venaient à certaines fêtes où à l’occasion de foires ou de marchés. Ainsi naquit le pèlerinage à Notre Dame de Montmélian qui existe toujours. Saint Rieul poursuivit son œuvre d’évangélisation jusqu’à Senlis dont il devint le Saint patron.
Photo : le blog de Jean le Francilien et Tigroo le chat
Source : Saint Witz à travers l'Histoire, Anne-Marie Weisse et Marie-France Minaud (disponible à la mairie de Saint-Witz)