1. Utilité des hérésies. Elles fournissent à l’église l’occasion de définir plus clairement certains points du dogme et affermissent la foi dans les armes, car à mesure que la doctrine religieuse et attaquée, les fidèles l’étudiaient avec plus de soin.
De même que les persécutions affermies à la fois dans la divinité du christianisme, la réfutation des hérésies mit en pleine lumière la vérité et la grandeur de sa doctrine.
2. Les judaïsants étaient des juifs convertis qui n’admettaient pas l’abrogation de la loi mosaïque. Leur hérésie amena l’église naissante à s’affirmer catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte à tous.
3. Les gnostiques (du grec gnôsis, sciences) prétendaient posséder une science extraordinaire de la nature et des attributs de Dieu.
Ils inventaient des systèmes variés, selon l’origine de leurs docteurs, pour les substituer aux enseignements de la foi sur la création de toute chose par Dieu, sur le péché originel causes initiales de tout mal dans le monde, sur l’Incarnation et la Rédemption par lesquelles Dieu a « tout restauré dans le Christ ».
Le gnosticisme date des temps apostoliques ; il atteignit son apogée aux IIème et IIIème siècles, puis disparut vers la fin du IVème.
Par leurs erreurs, les gnostiques provoquèrent le développement de la morale catholique, également éloigné du rigorisme des uns et du relâchement des autres.
4. Les manichéens, disciples du Persan Mani ou Manès, distinguèrent de principes éternels, la bon, auteur du bien : Dieu ; d’autres mauvais, auteur du mal : Satan. Les manichéens se sont maintenus jusqu’au Moyen Âge.
5. Montanistes. Vers le milieu du IIème siècle un illuminé, le Phrygien Montan, fonda une secte de faux mystiques. Il se proclamait le Saint-Esprit incarné, pratiquait l’extase et tendait à substituer l’inspiration prophétique est individuel à la hiérarchie.
Les montanistes prêchaient une morale rigoriste qui séduisit Tertullien. Elle imposait des jeûnes stricts et proscrivait les secondes noces.
6. Erreur sur la Trinité. Le dogme catholique de la Trinité des personnes et de l’unité de nature en Dieu provoqua de vives controverses.
Vers la fin du IIème siècle, des élitistes regardaient Jésus-Christ comme fils adoptif de Dieu et niaient sa divinité.
Par réaction, d’autres hérétiques supprimaient toute distinction personnelle entre le Père et le Fils.
Pour combattre ces derniers, on n’en vint à distinguer le Fils du Père, au point de le déclarer inférieur et subordonné au père. On tomba ainsi dans une nouvelle erreur qui, en se développant, aboutit à l’arianisme.
Source : Histoire de l'Église, éd. Clovis