Les arènes servaient à accueillir les jeux de la Rome antique. Ces jeux appelés également Ludi comprennaient les courses de chevaux, l'athlétisme (athletae), la boxe et même du théâtre.
Les courses hippiques étaient les activités les plus prisées des jeux, mais très tôt des concours d'athlétisme sont organisés.
Les jeux étaient organisés en l'honneur des dieux.
Les Ludi magni ou Romanisont les jeux les plus prestigieux du calendrier sportif romain. Institués par Tarquin l'Ancien, en 500 avant notre ère, les Romains développent ces jeux y introduisant même 16 jours de « jeux scéniques » (théâtre) généralement du 4 au 19 septembre. Courses de chars, boxe, athlétisme, lutte étaient au programme sportif.
À partir du IIIème siècle avant J.C. les Romains multiplient les Ludi. Les premiers grands jeux sont les Jeux apollinaires qui se tiennent pour la première fois en 212 av. J.-C. avant de devenir annuels dès 208 av. J.-C.. Il se tiennent du 6 au 12 juillet.
De nouvelles créations de Ludi à Rome coïncident avec l'accroissement de l'importance des généraux ; ce sont les jeux triomphaux. Ils sont liés à un événement précis mais certains sont pérennisés et se tiennent dès lors chaque année. Citons ici les jeux de Sylla en 80 av. J.-C. du 26 octobre au 1er novembre et les jeux de Jules César du 20 au 30 juillet.
À la fin de la République, Rome compte 76 jours de Ludi à son calendrier annuel, dont 16 dédiés aux courses de chars. Traditionnellement, les jeux s'ouvrent par les scenici, les jeux scéniques (théâtre), quand ces derniers figurent au programme. De même, les jeux s'achèvent par les compétitions à caractère sportif, les circences.
La multiplication du nombre de jours de Ludi est la première notion à retenir de l'histoire des Jeux sous l'Empire. On passe en effet de 76 jours de jeux annuels à la fin de la République à 175 au milieu du IVe siècle. 64 jours étaient consacrés aux courses de chars avec 24 courses par jour. De fait, le Romain peut désormais « du matin au soir », suivre des compétitions sportives de tous genres.
Les chrétiens protestent très tôt (début du IIe siècle) contre la tenue des Ludi. Ces protestations n'empêchent pas la multiplication de ces jeux. La « nouvelle Rome » perpétue jusqu'à la fin du XIIe siècle, la tradition des courses de chars.
Au début du IIe siècle après J.-C; Juvénal, intellectuel romain hostile au mouvement sportif, forge une expression qui devient un des clichés de la civilisation romaine : Panem et circenses: "Du pain et des jeux". Les chrétiens reprennent à leur compte cette expression afin de pointer du doigt la cruauté de certaines disciplines, incompatibles avec la chrétienté.
Les combats de gladiateurs étaient particulièrement féroces, mais également très appréciés d'une société elle même très violente.
Les combats de gladiateurs avaient à l’origine une signification religieuse. Certains citoyens faisaient combattre des gladiateurs à titre privé. Le sang ainsi versé devait apaiser les Mânes (les morts considérés comme "bons"). Les combats de gladiateurs ou munera perdirent progressivement le caractère funéraire et religieux et devinrent des spectacles comme les autres.
Les munus legitimum (ou justum), comprenaient des chasses et des combats d'animaux le matin, un intermède à la mi-journée et des combats de gladiateurs l'après-midi. Du temps de midi aux heures les plus chaudes de la journées se déroulaient les exécutions des condamnés à mort.
Les combattants pouvaient aussi bien être des professionnels aguerris que des novices, des esclaves ou des hommes libres sans distinction ethnique ou sexuelle (les combats de femmes extrêmement rares n'en étaient que plus recherchés.
Les hommes libres qui choisissaient la carrière de l'amphithéâtre, étaient assez nombreux. Ces gladiateurs étaient engagés sous contrat pour une durée de trois à cinq ans après laquelle, s'ils arrivaient vainqueurs à l'issue de leur dernier combat, ils étaient dégagés des termes du contrat et avaient gagné assez d'argent pour s'assurer une vie d'un niveau supérieur et oublier ainsi la pauvreté.
Les découvertes archéologiques faites au sein et aux abords des arènes de Lutèce, ainsi que le travail des historiens permettent de concevoir comment se déroulait une journée au coeur ces arènes :
Au milieu des acclamations, les bêtes féroces s'affrontent entre elles ou bien se confrontent à des hommes. Le clou du spectacle est le combat de lutteurs armées.
Pour le réussir "l'éditor", le patron des jeux, s'assure des services d'un ianista.Cet impresario lui loue la troupe de gladiateurs qu'il a recrutée et fait former dans les écoles de gladiature d'Autun ou de Draguignant.
Parmi les combattants, certains sont des esclaves ou des condamnés achetés par l'organisateur des combats, d'autres sont des hommes libres liés par contrat.
Ces gladiateurs originaires des quatre coins de l'empire, s'affrontent par paires, dans des combats qui ne sont pas toujours à mort.
Les affrontements qui suivaient des règles très codées, opposaient des adversaires et des armes inhabituelles, suivant une tradition issue du spectacle funéraire et ne cherchaient pas à reproduire le combat militaire.
À Lutèce ces lutteurs avaient leurs fervent amateurs comme en témoigne la découverte en 2006, lors d'une fouille menée dans une rue proche des arènes, d'une lampe à huile datée di 1er siècle et ornée d'un sécutor* victorieux.
S'ils se délectent de jeux sanglants, les Lutéciens n'en apprécient également les spectacles culturels.
La construction d'un amphithéâtre pour accueillir des prestations artistiques aurait été trop coûteuse pour une cité comptant entre 6 000 et 10 000 habitants aussi l'arène se voit adjoindre une scène sur laquelle se dérouleront des spectacles comiques, de danse ou des pantomimes, c'est à dire des ballets tragiques ou mythologiques accompagnés d'un coeur ou d'un orchestre.