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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 00:06
Aduatuca Tongres (B) Eburodunum Embrun
Agedincum Sens Forum Julii Fréjus
Aginnum Agen Forum Segusiavorum Fleurs
Andematunnum Langres Genablum Orléans
Anderitum Gabalorum Javols Gesoriacum Boulogne
Aquae Sextiae Aix-en-Provence Juliobona Lillebonne
Aquae Tarbellicae Dax Juliomagus Angers
Arausio Orange Limonum Poitiers
Arelate Arles Lugdunum Lyon
Argentomagus Saint-Marcel Lugdunum Convenarum St-Bertrand-de-Comminges
Augusta Rauracorum Augst (S) Lutetia Paris
Augusta Suessionum Soissons Massilia Marseille
Augusta Treverorum Treves (A) Matisco Mâcon
Augusta Veromanduorum Saint-Quentin Mediolanum Eburovicum Evreux
Augustobona Troyes Mediolanum Santonum Saintes
Augustodunum Autun Mogontiacum Mayence (A)
Augustodurum Bayeux Narbo Matius Narbonne
Augustomagus Senlis Nemausus Nîmes
Augustonemetum Clermont-Ferrand Nemetacum Arras
Augustoritum Limoges Noviodunum (Colonia Julia Equestris) Nyon (S)
Autessiodurum Auxerre Noviodunum Diablintum Jublains
Autricum Chartres Noviomagus Batavorum Nimègues (P.B.)
Avaricum Bourges Noviomagus Lexoviorum Lisieux
Avenio Avignon Portus Namnetum Nantes
Aventicum Avenches (S) Rotomagus Rouen
Bagacum Bavai Ruessium Vellavorum Saint-Paulien
Brigantio Briançon Samarobriva Amiens
Burdigala Bordeaux Segodunum Rodez
Cabillonum Chalon-sur Saône Suidinum Le Mans
Caesarodunum Tours Tolosa Toulouse
Caesaromagus Beauvais Tullum Toul
Carcaso Carcassonne Vapincum Gap
Carpentorate Carpentras Vasio Vaison
Cemenelum Cimiez Vesunna Périgueux
Colonia Agrippinensis Cologne (A) Vesontio Besançon
Condate Redonum Rennes Vienna Vienne
Darioritum Vannes Vindonissa Windisch
Dea Augusta Die    
Divodurum Metz A : Allemagne B : Belgique
Divona Cahors P.B. : Pays Bas S : Suisse
Durocorturum Reims    
       

 

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 18:24

  En 125 avant Jésus-Christ, Massalia (Marseille), menacée par ses voisins, appelle Rome à son secours, comme elle l'a déjà fait à deux reprises auparavant.

 

  Cette fois la crise est très sérieuse, car les Salyens assaillent la cité fondée en - 600 par des grecs originaires Grèce continentale, venus de Phocée, une cité d'Asie mineure située sur la côte de la mer Égée, dans le golfe de Smyrne (aujourd’hui Izmir en Turquie) où ils s'étaient installés au IXè siècle av. J.C.

  Les Salyens, ce sont des Celto-ligures, une fédération de peuple composée de Gaulois installés entre le fleuve Var, le Lubéron et le Rhône, ainsi que de Ligures originaires des Alpes du sud.

carte-salyens

  La République, fidèle à son alliance, envoie ses armées. Mais après avoir triomphé de ses ennemis, Rome ne repasse pas les Alpes, et conquiert le sud de la Gaule.

  Dès le début de son intervention, Rome ne vise pas seulement à défendre la ville amie. Elle a également pour but de défendre ses intérêts : car les Salyens, qui bloquent Massalia et contrôle depuis l'oppidum d'Entremont les voies de communication du commerce entre celle-ci et la Gaule, menace le négoce italien qui transite par la cité phocéenne et ses comptoirs. Enfin, Rome voit dans la campagne le moyen de s'emparer de terres à distribuer à son peuple.

  Deux expéditions menées par les consuls Fulvius Flaccus et Sextius Calvinus, sont nécessaire pour venir à bout des Salyens. Massalia est libérée et les oppidums salyens d'Entremont, Roquepertuse et Baou Roux sont détruits. En - 122, pour assurer la mainmise romaine sur les routes commerciales, Sextius Calvinus fonde la forteresse d'Aquae Sextiae (Aix en Provence), où il installe des garnisons romaines.

 

  De nombreux guerriers salyens ont fuit en remontant de Rhône et ont averti les principaux peuples gaulois de la région du fait que les romains semblent vouloir se lancer dans la conquête de la Gaule transalpine.

  Les Arvernes, les Allobroges, et leurs alliés se préparent alors à une terrible guerre punitive. Les Romains bénéficient de renseignements gaulois venant de groupes dominés qui indiquent une probable descente imminente le long du Rhône afin d'y mener une expédition punitive, au cours du début de l'année - 121. La peur d'une vaste coalition envahit les dirigeants romains. Il faut empêcher qu'un revers militaire soit préjudiciable à la première colonisation amorcée par Sextius Calvinus et agir de manière déterminée en combattant de façon séparée les deux peuples qui entretiennent heureusement des relations méfiantes.

  Domitius Ahenobarbus, successeur de Sextius Calvinus, s'empresse d'attaquer lesromain-gauloisAllobroges, habitants de la région correspondant au Dauphiné et à la Savoie, sous le prétexte qu'ils ont donné asile aux chefs salyens vaincus. Les Arvernes emmenés par leur roi Bituit tentent de venir en aide aux Allobroges, mais sans succès. Ils s'élancent alors contre les légions romaines, mais, près de Bollène, Quintus Fabius Maximus, collègue d'Ahenobarbus, leur inflige une cinglante défaite. Capturé par ruse, le roi arverne est envoyé à Rome pour figurer au triomphe de Quintus.

  L'obstacle arverne éliminé, les deux consuls poursuivent la conquête de la province. Ils s'emparent des territoires et itinéraires situés entre le Languedoc et la rive droite du Rhône et de la Saône pour posséder la maîtrise du trafic commercial.

 

  Le calme étant revenu, Domitius Ahenobarbus, entreprend, entre - 120 et - 117, d'organiser narbonnaisela nouvelle province de Rome : la Transalpine, qu'on appellera plus tard la Narbonnaise. Il fonde la Colonia Narbo Martius (Narbonne), première véritable colonie romaine hors d'Italie. Les colons qui s'y installent sont des citoyens romains civils et, dans une moindre mesure, des vétérans démobilisés. Narbo Martius, reliée à l'Italie par la voie Domitienne aménagée par Domitius Ahenobarbus, qui va du col de Montgenièvre à l'Espagne, commande tout le trafic commercial italien en direction de l'Espagne, de l'Aquitaine et de l'ouest de la Gaule. Carrefour de communication, elle est aussi le siège du gouvernement provincial et un centre stratégique et militaire.

  L'administration de la province est confiée à un gouverneur, délégué du sénat romain, qui a autorité civile et militaire, et qui est assisté par un légat, ou adjoint militaire, et un questeur, chargé de collecter les impôts.

pont-julien-narbo

                  Pont Julien qui franchi le Cavalon sur la Via Domitia à Narbo Martius

 

  L'exploitation du pays se fonde sur la reconnaissance de trois sortes de peuples : tout d'abord, les peuples soumis, c'est à dire ceux qui ont été vaincus et dont le sol est devenu propriété romaine, et qui peuvent demeurer sur leurs terres, mais sont soumis au paiement de redevances considérables; puis les peuples alliés, comme les Massaliotes, qui conservent leur indépendance ou ont des droits spéciaux; enfin les citoyen romains, qui sont protégés par le droit de Rome.

 

  Les Gaulois supportent mal la domination romaine et se révoltent à plusieurs reprises. En 90, les Salyens, qui se sont rebellés, sont battus par les soldats romains. Une partie de leurs terres est attribuée aux Massaliotes. En - 77, les Voconces, les Allobroges, les Volques Tectosages de la région de Toulouse se soulèvent à leur tour. Ils sont ramenés à la raison par l'armée entre - 76 et - 74. En - 62, les Allobroges se révoltent à nouveau. Depuis - 69, ils se plaignent des exactions commises par le gouverneur Fonteius, et connues par le plaidoyer fait en sa faveur par Cicéron, le Pro-Fonteio : pillages, droits de douane prohibitif sur le vin, réquisitions abusives, achats d'exemption d'impôts... En - 63, l'envoie d'une délégation à Rome pour exposer les griefs de la population n'obtient pas de résultat. Un an après, en - 62, la révolte éclate. En - 61, l'armée y met fin violemment. Dès lors, le calme règne dans la province pacifiée.

Sa romanisation se poursuit lentement et ne touche que les élites gauloises. Mais elle est bien réelle, comme l'atteste la fidélité à Julius Caius César au cours de la guerre des Gaules.

 

Sources : Les grands événements de l'Histoire de France - éd. Larousse _ La celtique méditéranéenne - D. Garcia éd. Errance

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 18:24

  Après l’exploitation de type colonialiste de la Gaule Transalpine, symbolisée par les abus du propréteur Fonteius de 76 à 74 avant J.C., Rome adopta à l’égard de la Gaule une attitude de collaboration et de libéralisme économique basée sur des relations confiantes. De fructueux échanges à longue distance s’instaurèrent ou s’intensifièrent au sein de l’Empire. Les petits cachets de plomb qui scellaient les liens enserrant les ballots de marchandises, témoignent d’une intense activité commerciale et économique. Plusieurs milliers de ces plombs, découverts à Lyon, attestent le rôle prépondérant exercé par la métropole des Trois Gaules en matière de commerce tandis que son caractère cosmopolite apparaît dans les stèles funéraires comme dans celle du Syrien Thaimos, un marchand de produits aquitains qui tenait boutique dans l’agglomération.

 La Gaule fut l’un des greniers à blé de Rome et de l’Italie. Quant aux légions stationnées en champ-de-bleRhénanie et en Bretagne, leurs besoins en blé s’avéraient énorme. C’est dire l’importance des céréales dans les échanges. D’autant que si l’on en croit les auteurs latins, la vente du blé ne procurait que de médiocres bénéfices. Caton par exemple, place le blé immédiatement après les prairies et juste avant les taillis pour la rentabilité. Confrontés à une telle situation du marché, les gros propriétaires terriens de l’Italie Centrale renoncèrent pratiquement à la culture du blé, l’abandonnant à des provinces comme la Gaule ou l’Afrique.

 Et de fait, au milieu du IVè siècle encore, le poète grec Claudien mentionne les exportations vers Rome de grains des Lingons et des Rèmes (respectivement région de Langres et de Reims). A son tour, au Vè siècle, Sidoine Apollinaire évoque les exportations de blé gaulois.

 D’autres productions rurales alimentaient le grand commerce : raisin, vin, moutons et porcs. Nous avons déjà signalé la découverte d’amphores narbonnaises à Rome. L’une d’elle, d’après l’inscription peinte sur le col, contenait du vin de Béziers . Tout particulièrement appréciées étaient les salaisons de porcs, surtout celles en provenance des Séquanes du Jura . Pline prétend enfin que les oies des Morins, c’est-à-dire de la région de Boulogne en Pas de Calais, fort prisées à Rome, effectuaient  la totalité du trajet à pied…

  Les productions textiles jouissaient d'une grande renommée. Dès l'époque d'Auguste, les saie-gauloisesaies ou sayons (capes agrafés sur l'épaule) inondaient littéralement le marché romain et italien. Plus tard, le poète Martial offre un manteau gaulois à un de ses amis : «Présent grossier, concède t-il, mais qui n'est pas a dédaigner par le froid de décembre [...] afin qu'un froid pénétrant ne s'insinue pas dans tes membres trempés de sueur...» Au début du IVè siècle, manteaux de laine et draperies de la Gaule Belgique acquirent une telle renomée que la laine des Atrébates, un peuple de la région d'Arras, était la plus onéreuse à Rome.

  Marbres et pierres de couleur qui ornaient les édifices publics et les établissements ruraux, tenaient une place également importante dans ce trafic commercial. La distribution géographique de ces éléments de de décoration montre l'intense utilisation du réseau fluvial gaulois, parfois jusqu'aux limites de la navigabilité. Les bassins du Rhône et de la Garonne de même que la route océane à un moindre degré, bénéficièrent largement de ce commerce avec des pays lointain ainsi qu'en témoignent les deux exemples présentés ci-après. À trente kilomètres du littoral méditerranéen, la villa de Condoumine, à Puissalicon, était agrémentée de marbre de la haute vallée de la Garonne, mais aussi en provenance du bassin de la Méditerranée orientale, d'Afrique et d'Italie. Le même caractère exotique se retrouve avec les éléments décoratifs de la villa de Chatigny à Fondette en Indre-et-Loire : marbres d'Asie, de Numidie, porphyres de Laconie et d'Égypte. Tous matériaux parvenus de Narbonne par l'isthme gaulois entre Méditéranée et Atlantique via la Garonne puis le littoral océanique et enfin la remontée de la Loire.

  Quant à certains matériaux de construction renommés dans la Gaule toute entière comme le marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne) ou le calcaire de Norroy (Moselle), ils firent l'objet d'expéditions à très longues distances. Mis en œuvre sous forme de plaques de revêtement, le marbre de Saint-Béat a été reconnu notamment à Lyon, à Rennes et à Rouen (700 km !). Le remarquable calcaire de Norroy fut utilisé, quant à lui, à Bonn, à Mayence, Nimègue (400 km) et Strasbourg (450 km par la voie fluviale, 120 par la route)...

Source : Les Gallo-romains- Gérard Coulon éd. A. Colin _

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 19:14

  À l'époque gallo-romaine, une dizaine de villes des Trois Gaules (la Lyonnaise, la Belgique, et l'Aquitaine) portent des noms que l'on peut qualifier d'hybrides, c'est à dire formés d'un »premier élément d'origine celtique et d'un second d'origine latine, en l'occurrence Auguste, César ou Jules : Augustodunum (Autun), Augustoritum (Limoges), Augustobona (Troyes), Augustodurum (Bayeux), Augustomagus (Senlis), Augustonemetum(Clermont-Ferrand), Caesarodum (Tours), Caesaromagos(Beauvais), Juliomagus (Angers) et Juliobona (Lillebonne). Comme on peut le constater seuls les chefs-lieux de cités ont pris de tels noms. Le cas du vicus de Claudiomagus, aujourd'hui Clion (Indre), est une exception.

 

  Certes, l'histoire antique nous offre bien d'autres exemples de cités ayant pris le nom d'un illustre fondateur ou protecteur. Par exemple certaines villes de l'Empire ont reçu le nom de Césarée durant le principat d'Auguste. Ce fut le cas notamment de Kaysariyé, port maritime de l'ancienne Palestine au nord de Jaffa (la «Césarée de Palestine»), de Kayseri, ville de Turquie centrale ( la «Césarée de Cappodoce»), ou encore de Cherchell, ville et port d'Algérie à l'ouest d'Alger. Mais comment expliquer l'apparition de tels nom en Gaule, alors que la plupart d'entre eux disparaîtront des sources écrites à la fin de l'Empire romain ?

 

  Première constatation : Auguste est le grand favori de ces noms hybrides. La ville d'Autun nous est connue depuis l'époque de sa fondation, en 10 avant J.C., les premiers textes la nomme Augustodunum, autrement dit «la citadelle d'Auguste». Limoges apparaît au IIè siècle de notre ère sous la forme Augustoritum. En ce qui concerne Troyes, les premières mentions (Ptolémée et itinéraires romains du IVè siècle) nous donnent Augustobona. Le nom antique de Bayeux est absent des textes antiques mais apparaît sur des bornes milliaires des IIè et IIIè siècle après J.C. sous la forme d'Augustodurum. Senlis est Augustomagus dans l'itinéraire d'Antonin et la Table de Peutinger (IVè siècle). Enfin nous avons le cas de Clermont-Ferrand. Après avoir porté le nom de Nemosos (probablement de même racine que le gaulois nemetum «lieu sacré, sanctuaire»), la ville est placée sous le patronage de l'empereur Auguste : Augustonemetum.

  table-Peutinger

                                                     La table de Peutinger  (complete ici)

  Les noms de Caesar et Julius n'ont pas connu un tel succès. César n'est présent que dans le nom antique de Tours, Caesarodunum, sous la plume de Ptolémée et celui de Beauvais, Caesaromagos, mentionné dans La Guerre des Gaules (II, 13). Enfin, deux villes choisirent le nom de Julius. La première est Angers, ville fortifiée à la fin du IIIè siècle de notre ère, que Ptolémée nomme Juliomagus, ou «marché de Jules». La seconde, Lillebonne, se trouve à la fois chez le géographe grec, sur l'itinéraire d'Antonin et la table de Peutinger. C'est alors Juliobona.

 

  C'est donc Augustus qui fut le plus prisé par les autorités locales pour désigner leur ville. Selon toute vraisemblance, il s'agit bel et bien d'Auguste, petit neveu et successeur de Jules César. Cette préférence est probablement due au fait qu'il incarna essentiellement la figure du vainqueur des guerres civiles et celles du pouvoir aux mains d'un seul homme (princeps). La référence à Julius ou Caesar est plus problématique. D'emblée on songe à César (Caius Julius Caesar), mais dans la mesure où Auguste prit en lui succédant son paetronem et son gentilice, Julius et Caesar pourraient aussi bien renvoyer à Auguste.

 

  Les motivations qui présidèrent à l'attribution de noms composés tel que Augustodurum, Caesaromagos ou Juliobona sont à rechercher du côté des autorités locales. En choisissant ces noms, les dirigeants gaulois ont probablement souhaité intégrer leurs villes dans le monde romain en leur faisant bénéficier des aspect positifs incarnés par Auguste (intégrité, prospérité, paix...). Ces noms manifestent donc la volonté de placer la ville sous un patronage impérial, d'attirer la protection d'un personnage héroïsé par ses victoires, tout en conservant un élément de la tradition celtique. C'est toute l'ambiguïté de ces noms hybrides : faire preuve de loyalisme -voire de soumission- envers Rome tout en ménageant les populations locales par l'introduction d'éléments celtiques.

 

  Mais qu'en est-il exactement de cette tradition celtique ?

 

  Le vocabulaire d'origine gauloise employé dans ces composés est relativement réduit : on trouve magos (3 fois), bona (2), dunum (2), durum (1), ritum (1), et nemetum (1). Arrêtons nous quelques instants sur chacun d'eux. Magos a d'abord signifie «plaine, champ, terrain découvert», puis, «marché». Il apparaît en second terme de nombreux toponymes en Gaule, tel Argentomagos «champs ou marché de l'argent» (Argenton), Rotomagos «marché de la roue» (Rouen), Catumagos «champs du combat» (Caen), etc. Par conséquent, Caesaromagos, le nom gallo-romain de Beauvais, a signifié «le marché de César». Juliomagus, aujourd'hui Angers, fut un «marché de Jules», tandis qu'Augustomagus, aujourd'hui Senlis, désigna le marche d'Auguste.

  juliomagus

                                                         Mur gallo-romain, rue Toussaint à Juliomagus (Angers)

 

  Comme magos, bona est principalement connue par la toponymie. Il semble avoir eu le sens de «fondation», avec le sens secondaire de «village, lieu habité». Pour ne prendre qu'un exemple bien connu, il est présent dans Vindobona, c'est à dire «la ville blanche», aujourd'hui Vienne, capitale de l'Autriche. Augustobona, ancien nom de Troyes, serait une «fondation d'Auguste», tandis que Juliobona aurait désigné une «fondation de Jules».

 

  Dunum est sans doute l'un des mots les plus fréquents de la toponymie celtique européenne. C'est un équivalent de l'oppidum latin. En effet, il a désigné le fort, la citadelle, l'enceinte fortifiée, souvent situé sur une hauteur. Mais à Augustodunum (Autun) et Caesarodunum (Tours), c'est manifestement la fonction défensive qui prédomine. Nous savons qu'à Autun, une enceinte a protégé la ville dès l'époque d'Auguste. Quant à la ville de Tours, construite sur un terrain au très faible relief, elle n'a rien d'un oppidum. L'élément celtique -dunum est utilisé ici au sens générique de «citadelle». Le sens du mot gaulois dunum, en second élément de Augustodunum (Bayeux) n'est pas très éloigné de dunum. Primitivement, il semble avoir désigné la «porte» (apparenté à l'anglais door, l'allemand Tür). Le glossaire de Vienne, daté du Vè siècle, traduit doro (variante duro) par ostium «porte», ce qui montre que le sens premier n'a pas été oublié. Durum évolue ensuite au sens de «place, marché, enclos», puis en «ville close». Mot gaulois attesté dans les inscriptions et l'onomastique, nemeton à désigné le «sanctuaire», le «lieu consacré», comme dans Vernemetum «grand sanctuaire», aujourd'hui Vernantes (Maine-et-Loire) ou Nemetacum, ancien nom d'Arras. Dans le cas de Clermont-Ferrand, il est intéressant de constater qu'Augustonemetum est en parfaite continuité avec son passé. En effet, la ville s'est d'abord appelée Nesomos (chez Strabon, Ier siècle après J.C.), forme apparenté à nemetum. Les autorités locales ont intégré la référence au sanctuaire celtique dans un nom composé placé sous le patronage d'Auguste. Enfin, ritu, nom gaulois du passage à gué, est également un thème fréquent de la toponymie celtique. Augustoritum (Limoges) fut un «gué d'Auguste». La ville s'est en effet établie sur un versant dominant la rive droite de la Vienne que l'on franchissait par un gué.

  caesarodunum

                                 Remparts gallo-romains de Caesarodunum (Tours)

 

  Il est frappant de constater que le vocabulaire présent dans ces composés est particulièrement abondant dans la toponymie celtique. On constate également que la plupart de ces mots impliquent généralement l'idée de ville protectrice, qu'il s'agisse de marché, porte, citadelle ou sanctuaire. Seul Augustoritum fait exception. Par conséquent, il est claire qu'on a souhaité rassurer les populations locales par la création de nom doublement protecteurs.

 

  Quel destin connaîtront ces Juliomagus, Augustodunum, Augustoritum et autres Caesarodunum ? Malgré la double référence au vocabulaire celtique et aux empereurs romains, la plupart de ces noms disparaissent entre le IIIè et le IVè siècle. On constate que la plupart d'entre eux s'effacent progressivement au profit des noms des peuples gaulois dont elles sont les chefs-lieux. Ainsi la ville d'Angers redevient Andecava urbs «la ville des Andecaves». Vers 400, Bayeux est nommée civitas Baoicassium, reprenant le nom des Gaulois Bodiocasses. À Beauvais, le nom des Gaulois Bellovaques dont elle est le chef-lieu réapparait également vers 400 sous la forme civitas Bellovacorum. Limoges était la capitale de la tribu gauloise des Lemovices, peuple qui est utilisé pour désigner la cité à partir du IVè siècle : civitas Lemovicum vers 400. À Senlis, c'est là encore le nom du peuple gaulois, les Silvanectes, qui finira par s'imposer, évinçant le nom gallo-romain à partir du Bas-Empire. Tours abandonnera également son nom gallo-romain de Caesarodunum au profit des Turones. Enfin Troyes, antique Augustobona, reprend à la fin de l'Empire le nom des Tricasses, peuple dont elle est le chef-lieu, et devient civitas Tricassium.

 

  Seules les villes d'Autun, Lillebonne et Clermond-Ferrand ont connu un destin différent. Augustodunum évolue progressivement et aboutit au Moyen Âge à Ostun, puis à Autun en  français moderne. Au terme d'une longue évolution, Juliobona réapparaît vers la fin du XIè siècle : Ilam Bonam. À ce stade, on constate que le nom de la ville était compris «L'île bonne». De fait, c'est bien Lillebonne qui s'imposera au cours des siècles suivants. Quant à Clermont-Ferrand, bien des vicissitudes l'ont conduite jusqu'à sa forme actuelle ! Après avoir porté un nom celtique (Nemosos), puis gallo-romain (Augustonemetum), la ville redevient Arverni ou Arvernus, du nom de la celèbre tribu des Arvernes. Mais un nouveau changement s'amorce à partir du IXè siècle. Il est alors question de Clarus Mons ou in Claromonte, «Clair Mont» pour désigner la ville haute, éclairée par les premiers rayons du soleil.

 

  Né d'une volonté de manifester la fidélité à Rome, de faire allégeance aux conquérants, les noms du type Augustonemetum ont-ils été réellement utilisés ? Il est permis de serieusement en douter. De fait, la persistance des noms de peuples gaulois montre que ces noms créer de toute pièce par l'administration n'étaient pas (ou très peu) ancré dans l'usage. Mais l'histoire récente nous en fournirait bien d'autres exemples. Ainsi, au XIXè siècle, la plupart des toponymes crées par l'administration coloniale était méconnus (ou refusés) des populations locales. Seuls les fonctionnaires en avaient l'usage.

 

Sources : Stéphane Gendron, L'Archéologue N°106 - www.lexilogos.com

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 16:10

  La fouille archéologique du faubourg d’Arroux, au nord d’Autun, menée sur prescription de l’État (Drac Bourgogne) dans le cadre d’un projet de logements sociaux, et mené dans le plus grand secret pour éviter les pillages, a permis la découverte d’un quartier antique partagé entre artisanat et habitat aisé. Les archéologues ont notamment mis au jour l’officine du coroplathe (fabricant de figurines) Pistillus : four de potier, moules, figurines et ratés de cuisson signés « Pistillus » confirment la présence de son officine à Autun. Son œuvre, bien que populaire, se distingue par des statuettes soignées et des thèmes variés : déesses protectrices, Vénus, Abondance, animaux, mais aussi de tendres représentations de l’intimité romaine. Lors des dernières semaines de la fouille, principalement consacrées à l’étude d’un ensemble de vestiges datant de l’époque augustéenne (début du Ier siècle de notre ère), un important dépôt monétaire a été exhumé.

 

     117 000 pièces romaines         Voir l'album   

 

  L’ensemble était enfoui dans une fosse scellée par des tuiles. Il pèse environ 38 kg et consiste en plus de 100 000 pièces romaines de la fin du IIIe siècle de notre ère. Ces monnaies sont de toutes petites pièces en bronze de moins de 0,4 g. Ce sont des exemplaires non officiels, comme il en a beaucoup circulé durant la période très troublée de la seconde moitié du IIIe siècle, et même peut-être encore au IVe siècle.
  De graves crises frappent l’Empire à cette période : guerres incessantes entre prétendants au trône, épidémies, poids financier et politique de l’armée, pression aux frontières, crise économique, etc. L’État romain n’est plus en mesure d’assurer pleinement la pérennité et le contrôle du système monétaire. De petits monnayages de bronze, de peu de valeur, qu’on peut qualifier de « monnaie de nécessité », apparaissent alors : ils sont produits par des particuliers mais sont plus ou moins tolérés par l’État. Ils imitent pauvrement les émissions officielles et les effigies sont difficilement identifiables. Les pièces découvertes à Autun se rapprochent de celles typiques du IIIe siècle, telles les monnaies de Tétricus.
  La forte teneur en cuivre du dépôt a permis au panier en vannerie, dans lequel elles étaient stockées, d’être en partie conservé.

  Si l’ensemble avait une certaine valeur, il ne s’agit probablement pas d’un trésor dissimulé, mais plutôt d’un dépôt de pièces déclassées destinées à la refonte. La fosse est d’ailleurs située dans l’emprise d’un des ateliers de métallurgie mis au jour sur le site. En effet, pour rétablir une économie monétaire saine, certains empereurs ont lancé des réformes et tenté de remplacer les anciennes pièces sans autre valeur que celle de leur métal.  Le dépôt monétaire d’Autun est peut-être lié aux réformes de Dioclétien sous la Tétrarchie (fin IIIe siècle-début IVe siècle).
  Un second dépôt devait se situer non loin du premier puisque un peu plus de 2 000 pièces ont été collectées à l’emplacement d’un mur du même atelier. Mais le  démantèlement de cette maçonnerie, au  IVe siècle ou Ve siècle, a dû partiellement le détruire.
Ces vestiges numismatiques vont permettre de mieux appréhender tant les aspects du monnayage non officiel, que les phénomènes de déclassement et de refonte des monnaies durant l’Empire.
  Ces ensembles viennent s’ajouter aux quelque 300 monnaies romaines – en bronze dans leur très grande majorité – découvertes sur le reste de la fouille. Communes ou rares, ces monnaies, au même titre que les autres objets et vestiges, ne livrent d’utiles indications que parce qu’elles sont découvertes et étudiées dans leur contexte archéologique.
Sources : Inrap
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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 17:07

Au millieu du XIXè siècle, lors de travaux d'excavation réalisés dans le quartier Saint Marcel à Paris, l'archéologue Théodore Vacquer découvrit une nécropole chrétienne, formée de tombes avec sarcophages en pierre, et d'autres plus simple en pleine terre, mais orientées "selon le rite chrétien", c'est à dire d'est en ouest.

 

  C'est dans l'une de ces tombes que sera découvert pliée en deux sur la poitrine du mort, une petite lamelle de plomb recouverte d'une écriture cursive latine, mais dont le texte pourait  bien être en langue gauloise.

 

     Le texte sur lamelle de plomb

  Ce genre de textes, rédigé sur tablette de plomb sont appelés par les archéologues tabellae defixionum, ou tablette de défixion, autrement dit de malédiction. Leur usage apparaît dans l'Orient hellénistique où il est très courant, avant de se répandre dans tout l'Empire romain. On les utilise dans le cadre de procédures magiques, pour adresser des demandes à des divinités en général infernales ou tout au moins liées à l'Autre Monde. La Loi des douze tables Lex duodecim tabularum), premier code juridique romain gravé sur une plaque de bronze en 450 ou 449 av. J.-C., l’interdit. Sylla au Ier siècle av. J.-C., à travers sa loi cornelia de sicariis & veneficis, livre au supplice ses praticiens. Au Bas Empire, Constantin, puis Valentinien édictent de nouvelles lois la condamnant. Pourtant, la magie individuelle était bel et bien pratiquée dans tout l’empire, et ce durant toute l’Antiquité.

  Contrairement à la magie officielle, placée sous l’égide des Dieux, celle-ci se pratiquait à l’abri des regards, souvent de nuit, dans les forêts, à la croisée des chemins, dans les cimetières, comme en témoignent les auteurs antiques tels qu’Apulée, Horace, Ovide ou Virgile.

  L'usage principal qu'on en fait reste la malédiction ( mais il peut s'agir parfois de formules de protection). Et les victimes de malédictions sont nombreuses : voleurs, adversaires, ou même parfois gladiateurs ou conducteurs de chars, dans le cadre d'un pari lors des jeux du cirque. Defixio001Les motifs peuvent être futils, mais ils sont le plus souvent importants. Et le but de la malédiction est généralement la mort de la personne visée. Le formulaire de ce genre d'inscription est bien souvent le même. On peut prendre pour exemple une des tablettes retrouvées à Bath en Grande Bretagne : "Celui qui a volé ma coupe de bronze est maudit. Je donne cette personne au temple de Sulis, qu'elle soit femme ou homme, esclave ou libre, garçon ou fille, et que l'homme qui a fait cela verse son propre sang dans la coupe. Je te donne ce voleur qui a volé cet objet lui-même, que la divinité le trouve, qu'il soit femme ou homme, esclave ou libre, garçon ou fille"

 Mais parfois, ces formules sont plus compliquées, s'accompagnent de dessins ou de mots esotériques incompréhensibles comme abraxas (ancêtre de notre abracadabra), mot qui sera parfois compris comme désignant une divinité.

  La plupart des « tablettes d’exécration » apparaissent sous la forme de petites plaques, de feuilles, de lamelles ou encore de petites barres de plomb portant des inscriptions et des signes automatiques (sigils) gravés généralement à l’aide d’un clou durant le rituel d’envoûtement. Le support est systématiquement roulé et éventuellement scellé par le clou ayant servi à la gravure, qui est planté à travers.

Les tablettes de defixion se répartissent suivant cinq groupes définis au début du XXe s. par Auguste Audollent [2]  : les affaires judiciaires (defixiones iudiciariae) ; le domaine érotique (defixiones amatoriae) ; le cirque et les autres spectacles (defixiones agonisticae) ; les calomniateurs et les voleurs, et enfin celles dirigées contre les concurrents économiques. Les découvertes faites depuis l’élaboration de cette classification permettent de proposer aujourd’hui un sixième groupe pour celles censées protéger ou maudire un lieu.

Une fois le rituel accompli, les defixiones, véritables contrats passés avec les puissances infernales étaient ensuite déposés dans des puits, des tombes ou de simples fosses, dans un sanctuaire ou encore confiées à une rivière.

Le lieu d’enfouissement n’était donc pas choisi au hasard. La requête pouvait être confiée à un mort, intercesseur privilégié pour toucher les divinités chtoniennes.

Quelques exemples :

  Malédiction dans une defixio iudiciariae visant à empêcher un procès :

Je lie Théagène, sa langue et son âme et les paroles dont il se sert ; je lie aussi les mains de Pyrrhias, sa langue, son âme, ses paroles, etc. ; [...] je lie aussi Kineas, sa langue, son âme et les paroles avec lesquelles il aide Théagène ; je lie aussi la langue de Phéréklès, son âme et le témoignage qu’il porte en faveur de Théagène. [...] Je les lie tous, je les fais disparaître, je les enterre, je les cloue « en bas ». Au tribunal et devant le diéthète [arbitre chargé de juger les procès privés], quand ils agissent contre moi, qu’ils ne puissent pas comparaître du tout ni en paroles ni en acte.

  Malédiction dans une defixio amatoriae (tablette de Némée, Grèce, IVe siècle avant notre ère), visant à détourner une femme convoitée de son amant :

Je détourne Euboulas d’Aineas de sa face, de ses yeux, de sa bouche, de ses petits bouts de seins, de sa psyché, de son ventre, de [son petit pénis], de son anus, de tout l’ensemble de son corps : je détourne Euboulas d’Aineas.

  À Rom (Deux-Sèvres), une tablette trouvée au fond d’un puits antique portait une malédiction lancée par un mime de théâtre qui invoque les démons Apecius, Aquannos et Nana, en leur demandant de faire délirer douze de ces collègues en citant leurs noms.

 

  Les defixions chez les celtes

  Les Celtes romanisés ont adopté très rapidement ce genre de pratique. Ils ont écrit des tablettes de plomb en latin, mais parfois aussi en gaulois : ces documents sont d'ailleurs les plus importants concernant l'étude de la langue gauloise car ils sont les seuls à comporter un texte long et suivi. Ces tablettes restent malgré tout rares, si l'on fait exception des découvertes faites dans les sanctuaires de Bath et de Uley, en Grande-Bretagne, lesquels ont livré plusieurs dizaines d'exemplaires (consacrés à Sulis à Bath et à Mercure à Uley). En tout, ce sont dix tablettes qui ont livrés un texte probablement gaulois. L'une d'entre elle vient donc de Paris.

 

  Le texte de Paris

  La lamelle découverte par Théodore Vacquer est maintenant perdue. Heureusement, celui-ci en avait fait un moulage et un dessin.

 

  XIRIMI IALL SOLLS(N ou V)O

  SOSSIVS.SO.IOS..ISOC

                                                  IV

  ASVINA

 

  Hélas, mille fois hélas, aucune des diverses tentatives de traduction ou d'interprétation ne permettent de connaître le contenu du texte.

 

  La date du texte

 

  Le contexte archéologique (des sépultures orientées d'est en ouest, sans incinération, et parfois en sarcophage) avait conduit Théodore Vacquer a envisager une date postérieure au règne de Constantin (306 à 337 apr. J.C.). Cette date est très tardive et fait de ce texte un des documents gaulois les plus récents.

  Qui plus est, le contexte est chrétien. Le fait de trouver une tablette de malédiction en milieu chrétien ne doit pas surprendre. Ainsi une des tablettes de Bath maudit un voleur "qu'il soit païen ou chrétiens" et rien ne dit que son auteur soit lui-même chrétien. La fouille d'une fontaine consacrée à la déesse Anna Perenna, à Rome, à permis la découverte d'un abondant marériel de magie et de tablettes de défixion, le tout datant de la fin du IVèsiècle, à une époque, donc, où la ville était déjà depuis longtemps le centre de la chrétienté, sans toutefois avoir été uniquement peuplée de chrétiens. On peut néanmoins imaginer compte tenu de ces documents, la transition entre les croyances populaires et la future sorcellerie.

 

  Le fait que le texte "parisien" ait été rédigé en langue gauloise invite à s'interroger : l'auteur était-il gaulois ? Ou était-ce le "messager" (le défunt) qui l'était ? Ou encore le dieu invoqué ?

 

  Les tablettes de malédiction étaient très rares, moins d’une quarantaine sont recensées en Gaule. Les plus anciennes trouvées en France, viennent de la région Sud-Est et ont de toute évidence un lien direct avec l’installation des colonies grecques (Marseille, Nice, Antibes). Elles datent du IVe s. avant notre ère. Toutefois, la majorité des tablettes de défixion découvertes en Gaule date du Ier siècle de notre ère. Les plus récentes sont du VIe siècle. Il est donc clair que ces pratiques étaient peu courantes, et ne peuvent en aucun cas laisser croire à l'adoption, par une partie de la population, à un courant religieux maléfique.

  

[1] Audollent A., Defixionum tabellae quotquot innotuerunt, tam in graecis Orientis quamin totius Occidentis partibus, praeter atticas in ‘Corpore inscriptionum atticarum’ editas. Collegit, digessit, commentario instruxit et Facultati litterarum in Universate pariensi proposuit, ad doctorisgradumpromovendus, Augustus Audollent…, Luteciae Parisiorum, in aedibus A. Fontemoing, 1904, réimpr. Francfort, Minerva, 1967, 568 p.

 

 Sources : Dossier pédagogique Académie de Versailles _ Histoire Antique Hors série N° 10

 

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 14:53

  CENTURIONConquise (50av. J.C.), puis réorganisée (27-12 av. J.C.) par Rome, la Gaule n'abrite en principe pas de garnisons romaines régulières pendant le Haut-Empire.

  La défense de la nouvelle province dépend d'une troupe d'environ 1000 hommes, basés à Lyon, et de l'intervention de détachements de huit légions stationnées sur le Rhin, notamment à Strasbourg.

  Les découvertes des archéologues prouvent cependant que l'armée romaine était présente sur le sol de la Gaule pour diverses raisons : passage des troupes engagées dans la conquête de la Germanie et de la Bretagne insulaire (Boulogne, Gesoriacum, est le camp de base pour la conquête de la Bretagne à partir de 43 ap. J.C.), répression des troubles internes (en 21, 68, 186, etc...), construction, entretien et surveillance des axes routiers importants, exploitation des mines et domaines de l'État.

 

 

  Au Haut-Empire, l'armée est une armée de métier[1], permanente, composée principalementCENTURION1 de deux corps.

  Les légions, trente environs, uniquement composées de citoyens romains. Et les corps auxiliaires où pouvaient servir les pérégrins (les "non-citoyens" libres).

 

• Légion : 5 à 6 000 hommes 

_ Infanterie lourde - durée du service : 20 ans - citoyens romains

_ Légion : 10 cohortes

_ Cohorte : 6 centuries

_ Centurie : 80 hommes

 

• Corps auxiliaires : Cavalerie et infanterie - durée du service 25 ans - pérégrins

À l'issue du service, un diplôme de citoyenneté romaine était octroyée au pérégrins.

 

 

  centurion2

  L'équipement du fantassin est plus complet, et donc plus lourd (25 kg) que celui du cavalier (10 kg). Il comprend : une épée courte, une cuirasse et un bouclier.

Le cavalier est armé d'une épée, et d'une lance légère, d'un casque, d'une cuirasse, d'un bouclier et parfois d'une masse d'arme, d'une fronde ou d'un arc.

 

  Pour les actes de bravoure, et selon son rang, le combattant reçoit des décorations :

Les Romains ont d'excellentes méthodes pour inciter les jeunes soldats à braver le danger. Lorsque au cours d'un engagement, certains se sont distingués par leur belle conduite, le général rassemble les troupes et fait avancer les hommes qui ont fait preuve d'une valeur exceptionnelle; il commence par célébrer les exploits de chacun, en évoquant également, s'il y a lieu, telle autre action remarquable qu'il a accomplie dans le passé. Puis il distribue des récompenses :cavalier-romain une lance d'honneur à celui qui a blessé un ennemi; une patère (coupe à boire) au fantassin qui en a tué un autre et l'a dépouillé de ses armes, ou une phalère (ornement de métal) s'il s'agit d'un cavalier. Ces récompenses ne sont décernés que si le soldat ennemi a été blessé ou dépouillé non au cours d'une bataille rangée ou d'une prise d'une ville, mais au cours d'escarmouches ou d'autres engagements dans lesquels, bien qu'il ne fût nullement forcé d'engager un combat au corps-à-corps, son vainqueur s'est de son plein gré jeté dans la lutte.

  Aux hommes qui au cours d'un assaut donné à une ville, sont arrivés les premiers en haut de la muraille, c'est une couronne d'or qui est décernée.

 

  La vie du légionnaire romain n'était pas de tout repos, un homme pouvait couvrir 5 km par heure, barda sur le dos, dix minutes de repos étaient accordées puis il repartait, cela cinq à sept heures par jour.

  Un tel effort nécessitait une alimentation suffisamment riche et reconstituante. 

  En manœuvre, une fois le campement Campement-romaindressé, le cuisinier de la troupe servait l'habituelle bouillie d'orge, de blé et de froment, quelques fayots et bien sûr, l'inévitable posca, ce vinaigre coupé d'eau qui faisait office de vin. S'il le jugeait nécessaire, il distribuait du pain.

  Heureusement, les légions ne passaient pas tout leur temps à se déplacer, ce qui donnait l'occasion à l'intendance de se procurer des légumes, des fruits, ou des œufs. Et si, par chance le cuisinier dégotte du miel, alors pour le plus grand plaisir de la troupe, il préparera une omelette au miel sauvage :

L'omelette au miel sauvage  

Pour 4 personnes

4 œufs

10 cl de lait

1 cuil. à soupe d'huile d'olive

3 cuil. à soupe de miel

Quelques épices

1. Dans un bol battre les œufs et le lait, et la cuillerée d'huile

d'olive, jusqu'à ce que le mélange devienne bien mousseux.

2. Graisser la poêle avec le reste d'huile d'olive.

3. Verser le mélange dans la poêle chaude, mais pas trop.

4. Lorsque l'omelette est bien prise, la retourner sur un plat rond.

5. Verser le miel préalablement chauffé dans une casserole.

Mettre les épices. Servir chaud.

  Bien que disposant de peu de temps libre, les légionnaires aimaient s'adonner au jeu.  Aux osselets, bien sûr, mais surtout aux dés, aux multiples facettes, aux numérotations insolites, à tenon ou encore percés.

Latroncule  Le jeu de latroncule était également un jeu très apprécié des soldats. Il se jouait sur des grilles gravées à même la pierre ou le sol ou encore dessiné sur un morceau de tissu. En guise de pions, des cailloux de couleurs étaient utilisées. 
  Aucune règle écrite ne nous est parvenu. Ce jeu de réflexion à connotation militaire dont le nom vient du latin "latrones" (mercenaires) était pratiqué dans une bonne partie de l’Empire romain et connaissait sans doute de nombreuses variantes[2]. Les plateaux eux-mêmes avaient un nombre de cases variables, le 8X8 étant le plus fréquent, mais le principe du jeu restait partout identique.

 

 Le légionnaire romain aura donc donné à l'Empire vingt à vingt-cinq ans de sa vie, puis rendu à la vie civile, il rentrera chez lui ou s'installera..... en Gaule.

 

[1] Les armées romaines : http://www.theatrum-belli.com/archive/2007/09/02/polybe-les-institutions-militaires-des-romains.html

 http://www.theatrum-belli.com/archive/2007/09/02/polybe-les-institutions-militaires-des-romains-2-2.html

http://www.theatrum-belli.com/archive/2008/06/23/le-miracle-romain-l-armee.html#more

[2] Pour jouer au latroncule : http://arnaud.jacquemot.free.fr/article.php3?id_article=22

 

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 16:52

  L'arrivée de soldats, fonctionnaires, commerçants, etc... venus de Rome, va amener sur la table des habitants de Gaule, de nouveaux aliments, de nouvelles recettes, de nouvelles habitudes.


  Dès le Ier siècle, sous l’influence de Rome, les Gaulois ont modifié leur mode de vie et donc leurs habitudes alimentaires. Si la plupart des gens se contentaient de pain, de légumes et de bouillie, les plus aisés prenaient comme les Romains, trois repas par jour.

   Le petit déjeuner (jentaculum) se prenait à l’aube. Il était composé de pain frotté à l’ail, accompagné de fromage, d’olives et de fruits.

  Le déjeuner (prandium) se prenait en fin de matinée. Sa composition était similaire à celle du petit déjeuner.

  Le repas du soir (cena) se prenait avant le coucher du soleil. Il était composé de hors-d’oeuvre (oeufs, escargots), de plusieurs plats (viandes, poissons, légumes) et de desserts (fruits, pâtisseries).

  Dans les villes, on pouvait se restaurer dans des thermapolia, de petites échoppes où étaient vendues des boissons chaudes et quelques plats à emporter ou à consommer sur place.

  Ils comportaient des comptoirs en maçonnerie dans lesquels étaient creusés des emplacements pour garder les marmites au chaud. Dans les tavernes, on avait le droit de vendre uniquement des légumes. Il existait aussi des marchands de nourriture ambulants.

 

  L'alimentation du petit enfant de cette époque est connu grâce aux textes de Soranos d'Éphèse, médecin Grec du début du IIè siècle après J.C. Celui-ci a fait ses études à Alexandrie avant d'exercer à Rome sous le règne de Trajan et Hadrien. Il a écrit notamment "Traité des maladies des femmes" où l'on retrouve les écrits les plus précis de l'Antiquité sur la grossesse, l'accouchement et l'allaitement.
  Soranos préconise pour le nourrisson une diète de deux jours, indispensable, selon lui, pour permettre de se rétablir au traumatisme de la naissance et de digérer la nourriture maternelle avant d'en recevoir une autre. Après ces deux jours de jeûne forcé, le nouveau-né pouvait enfin être nourri.
  L'allaitement au sein était bien évidement la méthode la plus c
ourante pour nourrirbiberon-gallo-romain-c-ramique les bébés. Les mamans qui manquaient de lait, pouvaient si elles en avaient les moyens financiers, recourir aux services d'une nourrice; les moins fortunées donnaient à l'aide d'un biberon de terre cuite ou de verre, du lait de brebis à leurs enfants. Ces biberons ressemblaient à une petite cruche d'eau, avec une anse et un bec très étroit.
  L'allaitement artificiel était cependant assez risqué, dans la mesure où la stérilisation du lait n'existait pas.
  Le sevrage ne se faisait pas pas avant l'âge de deux ans. Puis, comme le conseillait Soranos, la nourriture solide remplaçait peu à peu le lait : "les miettes de pain ramollies dans de l'Hydromel, dans du lait, dans du vin doux et miellé. Plus tard viendront le potage de gruau (grains de céréales dépouillés de leur enveloppe corticale par une mouture incomplète), la purée très liquide, un œuf mollet". Puis, "dès que l'enfant a des dents, des aliments plus solides, qui insensiblement vont l'accoutumer à un régime alimentaire nouveau". Soranos conseillait "un large éventail de mets et de boissons (y compris le vin), de manière à ce que l'enfant se familiarise avec toutes les saveurs". L'enfant gallo-romain mangeait donc très tôt les mêmes aliments que les adultes.

  La façon de se nourrir des gallo-romains différait suivant la région habitée. Logiquement, ceux qui habitaient à proximité des côtes maritimes mangeaient plus de poissons frais que les habitants de l'intérieur du pays. Au sud le climat étant plus favorable à la culture de certains fruits ou légumes, les habitants de ces régions avaient une alimentation plus diversifiée que les nordistes. Toutefois, les plus riches pouvaient acheter aux nombreux marchands ambulants qui sillonnaient le pays, des produits provenant par exemple de régions méridionales que les romains appréciaient particulièrement. 

  Les céréales constituaient un élément essentiel de l'alimentation dans toute la Gaule romaine. 
  Le blé, l'orge, le millet, le sésame, l'avoine et le seigle se préparaient en bouillie. 
  En pillant le blé dans un mortier, on obtenait une semoule appelée alica qui était  précuite à la vapeur, séchée et enfin, concassée. Avec de l'orge additionné de graine de lin, on faisait de la polenta. Et en dessert, la placenta était appréciée. Avec de la semoule de blé on faisait une pâte qui ensuite était garnie avec du miel et de la crème préparée à partir de fromage de brebis.

  Le pain que l'on faisait soi-même à la campagne ou que l'on achetait dans des boulangeries dans les villes, existait sous différente forme et était fabriqué avec différentes céréales.

 

pains-copie-1  Les familles gallo-romaines qui disposaient généralement d'un potager cultivaient des salades : chicorée, pissenlit, roquette, laitue, mâche, cresson, ou endive, ainsi que différentes sortes de légumes : carottes, panais, radis, asperges, poireaux, concombres, bettes, cardes ou artichauts. Le choux, cuisiné seul ou avec du lard était fréquemment consommé, tout comme les pois, fèves, lentilles ou pois chiche.
  Les nombreuses forêts gauloises offraient aux habitants du pays un choix varié de champignons, certains comestibles, d'autres moins... 
  Les légumes étaient consommés frais, bouillis, en purée ou même frits et étaient conservés dans du sel, du vinaigre ou étaient séchés. 

  Les Gallo-romains raffolaient de fruits. Ils produisaient des pommes, des coings, du raisin, des abricots, des cerises; cueillaient des mûres, des noix, des noisettes, des amandes et des pignons. Sur les marchés, les figues, les dattes, les prunes et les pêches avaient beaucoup de succès.
  Pour conserver les fruits afin de pouvoir en consommer en dehors de la saison, certains d'entre eux étaient cuits avec du miel ce qui donnaient une sorte de pâte de fruit, avec le raisin, on faisait de la gelée.

  À Rome, dans les milieux populaires, on offrait en fin d'année[1], des dattes de Syrie, en guise de confiseries. Des fouilles archéologiques effectuées en Gaule relèvent la trace de ces fruits, ce qui nous permet d'imaginer que nos ancêtres gallo-romains adoptèrent cette coutume romaine.

 

  Les repas quotidiens de cette époque étaient donc constitués principalement de légumes, de céréales (sous forme de pain) et de fruits.

  La viande n'était pas denrée journalière, elle se faisait même relativement rare chez  le peuple, il ne faut pas en conclure pour autant que les gens de cette époque étaient végétariens.

  Le porc était élevé pour sa viande, et la charcuterie gauloise était depuis longtemps réputée. Varron, au premier siècle avant notre ère affirme : «La charcuterie des Gaules a toujours été renommée pour l'excellence et la qualité de ses produits. L'exportation considérable de jambons, saucissons et autres confections de ce genre, qui se fait annuellement de ce pays à Rome, témoigne de leur supériorité comme goût» (De agricultura, II, IV). Toutefois, tous les foyers n'avaient pas possibilité d'élever un cochon. Engraissé au début de l'automne et tué à la fin de cette saison le porc dont la race différait un peu de celle élevée de nos jours allait nourrir toute une famille pendant l'hiver. L'animal abattu, sa viande était immédiatement salée et fumée afin de pouvoir être conservée.
  La viande des bovins était rarement de bonne qualité. Ces animaux étaient élevés avant tout pour les travaux agricoles, il fallait de bêtes fortes, solides, que l'on utiliserait le plus longtemps possible, au détriment de la qualité de leur viande.

  Les ovins eux aussi étaient élevés durant plusieurs années, pour leur lait, et pour leur laine qui servait à la confection de la majorité des vêtements. Manger de l'agneau était un luxe réservé à des événements particuliers.

  Très abondant dans certaines régions, le lièvre finissait souvent dans la marmite des familles gallo-romaines.

  Le sanglier, plus difficile à capturer et bien que très apprécié était beaucoup moins souvent invité à table que son cousin le porc dont les races domestiqués à l'époque étaient bien différentes de celle élevée aujourd'hui en Europe.

  Le cerf (biche, chevreuil) très coûteux car compliqué à chasser, était réservé aux plus riches.

  Des découvertes archéologiques, comme celle faite à Saint Marcel (Indre), nous apprennent de nombreuses choses se rapportant à la consommation de viande aux premiers siècles de notre ère. À Argentomagus (Saint Marcel) l'importante couche d'ossement d'animaux trouvée était attribuable à 95% à des bovins, et près de 60% présentent des traces de découpe bouchère. Ces chiffres tendent à montrer que si dans les villes et les agglomérations secondaires les bovins étaient abattus et débités dans des établissements spécialisés, les animaux plus petits comme le cochon et le mouton étaient tuée et découpés sur place dans les fermes. Ces marques de découpe bouchère et de raclage observées sur les ossements ont permis de reconstituer les phases successives de la préparation de la viande, depuis la mise à mort de l'animal jusqu'à la vente à l'étal.

  Le bœuf était d'abord assommé par un coup de masse porté sur le front, puis l'animal était tué au couteau. Les parties consommables comme la langue et la cervelle étaient alors retirées. La bête était ensuite dépecée à l'aide de feuille, ces couteaux à large lame. La peau était alors posée à terre et la découpe effectuée dessus pour éviter toute souillure des quartiers de viande. Boyaux et viscères étaient retirés, puis le boucher séparait la carcasse en deux. Restait à détacher épaules et cuisses ou à désosser les flancs.

  Après avoir fait bouillir la viande pour l'attendrir, on la salait, la nappait de miel et la faisait rôtir au four. La viande était aussi appréciée grillée ou à la cloche à braise. Il s'agissait de couvrir les aliments avec un couvercle (la cloche) pendant leur cuisson. Ce système permettait aux aliments de cuire en se gorgeant de sauce.

  Le ragoût, un plat classique de l'époque pouvait être préparé de façons différentes :

Le plumentum : soupe épaisse de viande, de légumes et de céréales.

L'offella : petits morceaux de viande en brochettes grillées au four, puis mijotés en cocotte avec une sauce. Ils étaient parfois marinés avant cuisson.

  Généralement, la viande était consommé fraîche, mais elle pouvait également être salée ou fumée pour être conservée.

  Les abats étaient cuisinés en farce dans les patina (gratin) ou dans les sauces.

  Boudins et quenelles modelés à partir de viande hachée menu dans des mortiers étaient également proposés à la vente sur les étals des bouchers et des charcutiers.

   

  Les volailles étaient principalement élevées pour leurs œufs qui étaient déjà cuisinés de différentes façons. Celles qui étaient destinées à la consommation étaient généralement prêparées farcies.

 

  Occasionnellement, on mangeait du foie gras d'oie, gavée essentiellement aux figues.

 

  Une bonne pluie d'été offrait la possibilité de ramasser des escargots dont les gallo-romains appréciaient le goût et le coût.

 

  Coquillages et crustacés, ramassés sur les côtes de la Méditérannée, de l'Atlantique ou de la Manche étaient appréciés des gens de l'époque. Huitres dégustées fraiches ou conservées dans de la saumure et du vinaigre, ainsi que les moules étaient le plus fréquement consommées. Mais coquilles Saint-Jacques, pétoncles, palourdes, télines, praires, bulots, oursins, crevettes, langoustines, et poulpes rencontraient également un certain succès.

  Les Gallo-romains étaient aussi amateur de poissons. Pêchés en mer, en eau douce ou élevés en vivier.

  Le poisson de mer était très coûteux car sa capture demandait beaucoup de travail. Le plus consommé était le thon, dégusté frais ou en salaison. Mulets, dorades, soles, murènes, loups (ou bars) garnissaient occasionellement les assiettes. Les gourmets raffolaient de turbots et de rougets.

  Les poissons de rivières comme la truite, la tanche, le saumon, l'anguille, l'ablette ou le brochet, moins perilleux à prendre et présent sur l'ensemble du territoire étaient, comme les poissons de mer, cuisinés grillés, en friture, farcis ou cuits à l'étouffée.

 

  Avec les produits de la mer, on fabriquait une sauce destinée à relever les mets et à élaborer des plats. Recette très ancienne, le garum provenait de la macération de poissons (thons et maqueraux principalement), dans une saumure de sel marin."Ces morceaux" précise Pline l'Ancien, sont "les intestins et les autres déchets" (Histoire Naturelle, XXXI,93). Parmi les différentes variétés de garum, le hallec était une préparation produite parfois à partir d'huitres et d'oursins. Étant peu coûteuse, elle régalait les plus pauvres.

  Les fabriquants de garum produisaient également des salaisons de poisson, les salsamenta. Les espèces ainsi conservés étaient les thons, les maquereaux, les sardines, les mendoles et les surmulets, tantôt entiers, tantôts découpés en morceaux, en tranches ou en filets. Le poète Martial[2] raffolait du jeune thon plongé dans la saumure et qu'on pouvait laisser macérer pendant plusieurs années (Épigrammes, XI, 52). À Saintes (Charente-Maritime), une incription peinte sur le col d'une amphore expédiée de Bétique (actuelle Andalousie), l'eût sans doute comblé : «Jeune thon de quatre ans d'âge. Excellent». Quant aux fouilles de la Bourse à Marseille, elles ont livrées des amphores contenant une massse encore importante d'écailles et d'arêtes de petits poissons. Leur contenu s'était peut être avarié : dans l'une d'elles on a retrouvé un squelette de souris !

 

  Le fromage en Gaule était principalement fabriqué avec du lait de brebis. Il pouvait constituer

à lui seul un repas : le petit déjeuner ou le déjeuner. Il était alors communément parfumé de menthe, de coriandre ou d'épices : le moretum[3].

  Le lait et le fromage étaient tous deux utilisés dans les recettes de cuisine et surtout dans les pâtisseries, comme les globi, beignets préparés à partir de semoule et de fromage frais[3].

  Consommateurs de beurre, les Gaulois utilisèrent l'huile d'olive un peu plus plus fréquement, avec l'implantation des Romains. En Gaule du Nord, on préférait toutefois cuisiner avec des graisses animales comme le suif ou le saindoux.

 

  Comme le pain et le lait, le miel constituait un aliment de base utilisé dans la préparation des desserts (gâteau au miel), des viandes et des boissons (hydromel) Le miel tenait lieu de sucre, dont on ne connaissait pas la fabrication à l’époque gallo-romaine. Il était aussi utilisé pour conserver les fruits et la viande. Les gallo-romains fabriquaient également du “miel de dattes” qui était un sirop obtenu par la cuisson de dattes de rebut. Des fruits secs ou concassés trempés dans du miel étaient consommés en tant que friandise.

  Épices, aromates et condiments étaient très nombreux à accompagner les recettes romaines. Il n’y avait jamais une seule épice mais un mélange d’épices utilisé dans les recettes. Ces dernières étaient toujours très assaisonnées. Les épices et aromates se divisaient en deux grandes catégories :

- les productions locales gallo-romaines : ail, menthe, coriandre, céleri, aneth, livèche, sarriette, laurier, carvi, ciboulette, câpre, genièvre, myrte (qui remplaçait le poivre), fenouil, basilic et persil.

- les importations : poivre d’Inde, gingembre. L’éloignement des zones de production en faisait des produits très coûteux.

  Le sel était indispensable pour la conservation des aliments. On l’extrayait de trois manières différentes :

 

- le sel gemme ( sel à l'état de minéral).

- le sel de source

- le sel marin

  potsetamphores

 

  À table, des Gallo-romains buvaient de l'eau et du vin. Ah, le vin ! Vaste sujet à traiter dans un autre article[4].
  

[1] En 46 avant notre ère, l’empereur romain Jules César décida que le 1er janvier serait le Jour de l’An.

En France, le Jour de l’an n’a pas toujours été le 1erjanvier : la nouvelle année commence à cette date depuis 1564. C’est le roi Chales IX qui, dans l'Édit du Roussillon du 9 août 1564, fixa le début de l’année au 1er janvier. Pour les peuples usant du calendrier solaire, le Jour de l’an a beaucoup changé au fil des siècles, au gré des Églises, des époques et des pays.

Aux VIè et VIIè siècles dans de nombreuses provinces, le Jour de l’an était célébré le 1ermars. Sous Charlemagne, l’année commençait à Noël. Du temps des rois capétiens, l’année débutait le jour de Pâques. En conséquence, les années étaient de longueur très variable. Cet usage fut quasi général aux XIIè et XIIIè siècles et même jusqu’au XVedans certaines provinces. Les généalogistes des rois de France devaient donc jongler avec les dates en fonction des lieux pour raconter l’Histoire car auparavant le début de l’année variait selon les provinces : à Lyon, c’était le 25 décembre, à Vienne, le 25 mars… L’édit de Charles IX mit tout le monde d’accord.

En 1622, cette mesure fut généralisée par le Pape à l’ensemble du monde catholique, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.

En 1792, le calendrier républicain abolit le 1er janvier et fait débuter l'année le 1er vendémiaire.

 

[2] Martial (en latin Marcus Valerius Martialis) est un poète latin du 1er siècle après J.-C., originaire de Bilbilis en Hispanie, réputé pour ses Épigrammes.

 [3] recettes de moretum et de globi : http://www.leg8.com/textes/vie_quotidienne/cuisine_romaine/5_recettes_laitages.php

[4] Les Gallo-romains buvaient du Gevrey-Chambertain : http://dossierstorique.over-blog.com/article-36024911.html

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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 17:50

  L’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) nous l’affirme : les Gallo-Romains buvaient déjà du Gevrey-Chambertin. Des traces de plantations de vignes datant de l’époque gallo-romaine (Ier siècle) ont en effet été découvertes au printemps dernier pour la première fois en Bourgogne, sur le territoire du célèbre cru. Plus de 300 fosses rectangulaires de 90 à 130 cm de longueur sur un peu moins de 60 cm de largeur, alignées en 26 rangs particulièrement espacés et entourées d’un fossé périphérique, ont été mises au jour dans cette région, située à 12 km de Dijon. L’alignement et la forme des fosses sont « semblables à ce que l’on retrouve sur les sites d’autres vignes gallo-romaines », découvertes dans le sud de la France, en région parisienne et en Angleterre, précise le texte.

Par ailleurs, beaucoup de fosses sont partagées en deux compartiments par un petit bourrelet de terre, suivant en cela les préconisations de Pline l’Ancien et de Columelle, auteurs latins du Ier siècle de notre ère, pour que les deux plants de vigne « ne s’enlacent pas mutuellement ». Enfin, certaines fosses, plus petites et moins profondes, auraient « servi au provignage », une technique ancienne de multiplication de la vigne. Ces vestiges ont été trouvés au lieu-dit « Au-dessus de Bergis », où près de 12 000 m2 ont été fouillés avant l’agrandissement d’une zone pavillonnaire sur la commune de Gevrey-Chambertin. Les fosses, entourées de vestiges archéologiques de la même période – villas, habitats, mausolées, sépultures –, « confirment l’intérêt, dès l’Antiquité, pour la vigne et le vin dans la région », souligne l’INRAP.

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 15:42

Les femmes, qui déja tenaient un rôle important au sein de la société Gauloise, occupèrent par la suite une belle place dans la vie économique du monde Gallo-Romain. Quelque soit leurs classes sociales, elles pouvaient sortir librement, notamment pour travailler.

Les documents écrits de l'époque Gallo-Romaine ne donnent quasiment aucun renseignement sur les métiers exercés aussi bien par les femmes que par les hommes de cette époque. Ce sont des représentations figurées qui apportent un certain nombre de renseignements.
Il est très probable que la catégorie sociale dont étaient issus les gens et plus particulièrement les femmes, avait une influence sur le métier exercé.

Les cadastres d'Orange, mentionnent qu'au premier siècle, et plus précisément pendant le règne de Vespasien (69-79), au moins 21 femmes ont pris à bail à leur nom des lots de terre. Propriétaires de terrains, elles furent donc exploitante. La source précise par exemple que Appuleia Paulla possédait quarante-deux jugères (unité de mesure de surface, un jugère = approximativement un quart d'hectare) de bonnes terres et seize jugères de mauvaises terres.
La sépulture de Titia Dorcas nous apprend que cette femme fut au IIè siècle, propriétaire et exploitante terrienne à Aix-Les-Bains.
Des inscriptions gravées sur un poids étalon en marbre qui servait a vérifier le poids des lingots de fer commercialisé, nous apprennent que Memmia Sosandris était propriétaire de mine de fer, sa société était basé à Lyon en 226.
Ces exemples témoignent de l'esprit d'entreprise et de l'autorité dont savaient faire preuve les femmes de cette époque.

Autre domaine dans lequel on ne s'attend pas forcément à trouver la présence de femmes : Plombier.
Ce métier était l’un des plus important dans la Gaule-Romaine. On fabriquait le plomb en grandes quantités, notamment pour les conduites d’eau. La fabrication était très soignée, et d’une grande variété. Pour les grands travaux publics, on avait souvent recours à l’armée : plus d’un tuyau porte l’estampille de l’unité qui l’a fait exécuter. Les artisans apposaient eux aussi
des marques sur leurs produits identifiant ainsi leur travail, et à Vienne (Isère), où se trouvaient au IIè siècle de très nombreux ateliers de plomberie, des pièces au nom de Staia Saturnina ont été trouvées. Celle-ci semble avoir connu une certaine réussite professionnelle puisque l'on trouve ses productions sur les deux rives du Rhône, chose peu commune.

Staia Saturnina ne fut pas la seule femme à évoluer dans ce domaine car à Lyon, Terentia Secundilla était propriétaire d'une entreprise de plomberie, comme l'atteste une inscription sur un tuyau : "TERENTIA SECUNDILLA A FAIT (ce tuyau) A LYON".
Si de nombreuses traces de la civilisation Gallo-Romaine proviennent de la ville de Lyon et de ses environs c'est parce que Lyon était la capitale de la Gaule Romaine. Cette cité, presque inexistante en civilisation Gauloise était devenu la clé de voûte de l'administration romaine. C'est à Lyon que convergeaient toutes les grandes voies par lesquelles les légions pouvaient parcourir le territoire, venant d'Italie soit par le Mont Genèvre soit par le Grand ou le Petit Saint Bernard. De Lyon, elle gagnaient facilement les frontières de la Germanie, soit par le Jura et Nyon pour gagner Bâle, soit par Langres, Toul et Metz pour toucher le Rhin à la hauteur de Coblenz. A Langres un embranchement conduisait vers Reims et de là vers Boulogne. Enfin, Lyon était également le noeud de le vallée du Rhône et deux routes tracées par les Romains partaient de là pour contourner le Massif Central d'un côté vers Poitiers, de l'autre vers Cahors et Saintes. Toutes ces villes citées, regorgent d'intéressants vestiges Gallo-Romains.

Dans la vallée du Rhône, dans le Jura et jusqu'en Afrique, ont été retrouvés des tuiles et des tuyaux d'hypocaustes, datant du IIè siècle et marqués au nom de leur fabriquant Clarianus, dont la briqueterie, de belle taille, était probablement située au sud de Vienne. Certaines briques provenant de cette entreprise sont gravées au nom de Clariana, indiquant qu'une femme fut pendant un temps la propriétaire de la briqueterie, probablement après héritage.

Un hypocauste (photo - Hypocauste de Vieux-La-Romaine) est un système de chauffage par le sol utilisé à l'époque romaine et gallo-romaine surtout dans les thermes romains mais aussi dans les riches maisons particulières. Un grand foyer, le praefurnium, était situé à l'extérieur des constructions et l'air chaud produit était envoyé par des canalisations sous les sols dont les dalles reposaient sur des petits piliers de briques (pilettes). En général la hauteur du vide ainsi créé pour la circulation de l'air chaud était d'environ 40 à 60 cm. On estime que la température obtenue dans les pièces ne pouvait pas dépasser 30 degrés


Dans les thermes, pour obtenir une plus forte chaleur, on intégrait également dans les murs des tuyaux de terre cuite (tubuli), qui évacuaient la fumée des foyers (intégrés au bâtiment) et l'air chaud circulant dans l'hypocauste.

La médecine est un domaine où il n'est pas surprenant d'y trouver des femmes,et de nombreuses sources attestent que les Gallo-Romaines pratiquèrent cette profession.

En médecine, Rome avait recueilli l’héritage de la Grèce et jusqu’à l’Empire ce sont surtout de Grecs qui avaient exercé en Italie. Aussi malgré la création d’une médecine latine, le nombre de Grecs resta t-il important à Rome et dans les provinces.

L’école de Marseille était célèbre au début de notre ère. Dans cette vieille colonie grecque, celle des phôcéens, Crinas s’illustra par la mise au point du régime alimentaire, son confrère Charmis par l’ordonnance de bains froids en toute saison fut le bienfaiteur de la cité, dont il fit reconstruire les remparts.

Mais on connaît également quelques médecins d’origine gauloise, par exemple le père du poète de langue latine, Ausone qui exerçait au IVè siècle à Bordeaux , et que son fils fait parler en ces termes : “J’ai nom Ausone; je n’étais au dernier rang dans l’art médical et, pour qui connut mon temps, j’étais au premier.(...) Ni riche ni besogneux, je fus économe et non avare; ma table, mon train de maison, mes moeurs n’ont jamais changé. Je ne parlais pas facilement le latin, mais dans la langue grecque j’ai trouvé un vocabulaire suffisant pour m’exprimer avec élégance. J’ai donné gratuitement à qui me le demandait le secours de mon art, et n’ai point distingué entre ma profession et la charité.”

Ainsi la langue d’hippocrate est restée la langue médicale par excellence mais la profession n’a pas manqué d’attirer les Gaulois.

Flavia Hedone exerça au Ier siècle, à Nîmes; Metilia Donata, à Lyon aux Ier-IIè siècles; un monument funéraire du Ier siècle, à Metz, représente une femme médecin, sans préciser son nom.
Ausone, encore, évoque toujours dans son ouvrage "Parentalia", sa tante Aemilia Hilaria qui "pareille à un homme s'adonna à l'art du médecin". C'est à Bordeaux qu'elle exerça, en compagnie de son beau-frère.
Dans la droite ligne de la tradition hippocratique*, il semble que les médecins apprenaient l'essentiel de leur métier en accompagnant pendant quelques années un médecin installé, même si des cours plus théoriques étaient probablement dispensés dans certaines villes, notamment à Metz et à Avenches (Suisse). A Autun, dans l'épitaphe (une inscription funéraire, placée sur une pierre tombale ou un monument funéraire) de Victor .... (reste du nom illisible, effacé), est écrit après son nom : "médecin médiomatrique"**. Cette indication ne mentionne probablement pas l'origine du médecin, mais précise plutôt qu'il avait été formé à Metz. où il y aurait donc eu une "école" réputée de médecine.
Des inscriptions nous font connaitre l'exixtence de Cléopatra, à Fréjus (Var) et de Iulia Pieris à Trèves (Gard), qui étaient sages femmes (obstetrix).
Outre les accouchements, les femmes soignaient au moins les femmes et les enfants en tant que généralistes.





La tradition des plantes médicinales était forte ancienne en Gaule et les pharmaciens jouaient un grand rôle dans la médecine du temps. Ils préparaient des médicaments et des onguents et une représentation sculptée (voir photo) nous indique qu'il y avait des femmes pharmaciennes, ou laborantine
Sur cette stèle une femme, probablement la propriétaire de l'officine plutôt qu'une divinité, prépare des plantes médicinales. Elle pose la main gauche sur une tablette et de la droite tient une patère au bord d'une cuve supportée par une chaudière placée sur un four où brûlent des bûches; dans la cuve il y a une cuiller dont le manche se termine en caducée. Au second plan, une jeune assistante debout, tient des deux mains une "éprouvette" qu'elle regarde attentivement au dessus d'un cuveau en bois, rempli à ras-bord.




  Plusieurs monuments funéraires montrent des femmes exerçant le métier de commerçantes. Le commerce occupait une place importante dans la société, car c'était le pivot essentiel d'une vie économique très active.
Un bloc sculpté découvert à Til-Chatel (Côte-d'Or) présente une succession de boutique le long d'une rue : dans l'étal de droite, probablement une charcutière et dans celui de gauche une marchande de vin.
A Vicq-le-Fesc (Gard), est connu une relief d'une marchande de couronnes de fleurs faites pour les banquets et les réunions joyeuses, avec cette inscription : "Non vendo nisi amantibus coronas. Je ne vends mes couronnes qu'aux seuls amants !".
De Soulosse (Vosges) proviennent deux autres scènes de commerce. L'une montre une marchande peut-être ambulante si l'on en juge par ce qui semble être un coffre monté sur roues qui contient sa marchandise, et des objets allongés (peut-être des outils) sont suspendus au toit de cet étalage roulant. L'autre relief montre un couple debout à l'intérieur d'une niche séparée par une sorte de comptoir. La femme tient une bourse au-dessus d'un coffret posé sur le comptoir.
A Bordeaux, une femme debout derrière son comptoir tient de la main droite une balance et de la main gauche semble t-il un miroir. Que vend t-elle ? Mystère.
A Rome, de nombreuses femmes évoluaient dans le milieu artistique; actrices, danseuses, musiciennes, il y en avait même qui combattaient dans les arènes, mais aucune preuve écrite ou aucune représentation n'en fait état en Gaule.
Les femmes fabriquaient généralement des vêtements pour les membres de la famille et certaines exerçaient cette activité dans des ateliers de confection. Un texte nous apprend que des ateliers installés à Arles, Autun, Lyon, Reims, Tournai et Trèves travaillaient à la confection des habits de la cour, et que des étoffes de luxe étaient conçues à Metz et à Trèves. Ces ateliers étaient constitués en large majorité de femmes.
On trouvait des femmes dans d'autres branches des métiers du textile, telle que la pesée, la distribution ou le filage de laine brute.

S'il existait des femmes Gallo-Romaine chef d'entreprises, médecins, artistes ou ouvrières, la principale qualité appréciée chez une femme était d'être une bonne mère de famille capable de transmettre à ses enfants les valeurs morales héritées de ses parents.

* http://fr.wikipedia.org/wiki/Serment_d%27Hippocrate
** La cité des Médiomatriques : Metz

 

 

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