Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:17

  Méprisé par les Romains, la civilisation germanique a pourtant légué au Moyen-Âge certaines de ses valeurs et de ses pratiques, organisées autour des coutumes de la guerre. Et jusqu’à certains mythes et légendes qui continuent de résonner, aujourd’hui encore, dans la culture européenne, pourtant si malmenée.

 

 

  Au IVe – VIe siècle, les peuples germaniques qui franchirent le limes appartenaient à une civilisation semi-nomade, tribale et guerrière. Les populations de langues indo-européennes voisines, étaient présentes dès le Ier millénaire avant Jésus-Christ en Europe septentrionale, dans la région comprise entre la mer du Nord et la mer Baltique. Entrant en contact à l’ouest avec les Celtes puis avec les Romains, et à l’est avec les peuples nomades, dont les Huns, elles subirent les influences les plus diverses. Des Celtes, elles apprirent l’art de travailler le fer, lui assurant une dureté et une élasticité que les Romains eux-mêmes ne furent jamais en mesure d’atteindre et qui préfigure l’acier.

  L’innovation servit dans le domaine militaire, essentiellement pour la fabrication d’épées. Celles-ci, produites grâce à la méthode savante du damassage, qui consiste à fabriquer une lame par la soudure et la torsion de plusieurs barres de fer, acquéraient une solidité notable, et une grande beauté. Les peuplades germaniques accordaient une extrême importance aux armes et, plus généralement, à la force et à la valeur militaire. Peut-être est-ce pourquoi, malgré l’abondance des matières premières – les Celtes comme les Germains se trouvaient dans des régions riches en minerais où, de plus, l’abondance des forêts auraient permis d’alimenter des forges -, la majeure partie des outils de travail resta en bois.

  Avant que leurs contacts avec les Romains ne modifient leur organisation politique, lesbarbare3 Germains étaient regroupés en tribus peu importantes, conduites par un chef. Ce dernier ne possédait cependant que de faibles pouvoirs par rapport à ceux des chefs de lignages, mais aussi des prêtres, et il devait, de plus se soumettre aux décisions de l’assemblé des guerriers. Ces peuples étaient essentiellement sédentaires, mais leurs techniques d’agriculture les obligeaient à se déplacer d’un point à l’autre, à l’intérieur de leur territoire, en suivant le rythme de l’exploitation des champs, qui dépendait elle-même de la pratique du brûlis – l’incendie de portion de forêts afin de cultiver de nouvelles terres fertilisées par les cendres. Pour les mêmes raisons, ils n’avaient qu’un faible sens de la propriété foncière : les Germains élaborèrent à la place du concept romain de propriété absolue celui de « Gewere » (« possession ») – le système féodale et seigneurial allait conserver cette idée quo rendait possible la coexistence de droits divers sur le même bien foncier.

  Les échanges avec Rome amenèrent les Barbares à développer le commerce des fourrures, de l’ambre et sur tout des esclaves –faits prisonniers lors des multiples guerres entre peuplades voisines -, afin d’obtenir, en échange, or, bijoux, tissus, poteries, vin, autant de bien de luxe dont les chefs étaient devenus friands.

 

  Conséquence de ces changements sociaux et militaires, les tribus s’agrandirent en rassemblant des populations d’origine diverses, sous l’autorité de rois plus puissants. Ces transformations s’accompagnèrent de profondes mutations religieuses : la religiosité des steppes, chamanique, était fondée sur la possibilité de communiquer avec l’Au-delà au moyen de rituels extatiques (musiques, drogues) qui permettaient au chaman de parler avec les esprits. On décèle cette influence dans le culte que les Germains rendaient à Wotan, connu plus tard dans le panthéon scandinave sous le nom d’Odin : un dieu guerrier et mage-chaman, comprenant les runes (l’ancien alphabet germain) pour avoir bu à la source de la sagesse et pour avoir traversé le rite de la mort.

  Ainsi, comme Odin qui avait passé sept nuits, attaché à un arbre, transpercé par un coup de lance, les guerriers les plus valeureux voulaient décéder de mort violente, et même surwotan un pacifique lit de mort ils se faisaient frapper d’une lance. Ils entraient ainsi dans le Walhalla, la grande salle du palais d’Odin : ils banquetaient avec le dieu et le suivaient – ainsi qu’une véritable troupe de héros morts – dans ses incursions menaçantes lors des tempêtes. La présence dans un ciel d’orage du « Wuotanesheer » (« l’armée de Wotan ») fut une croyance qui persista d’ailleurs longtemps parmi les paysans du Moyen Âge. Echo de ces mythes dans la sphère politique, les rois ostrogoths, lombards et anglo-saxons, entre autres, étaient censés descendre de Wotan, tandis que leurs guerriers les plus fidèles formaient une assemblée qui était l’équivalent terrestre de l’armée du dieu – au moins à l’origine. Ce groupe de soldats, parfois très important numériquement – on dit que celui de Théodoric, roi ostrogoth d’Italie (493-526), comptait jusqu’à soixante mille hommes -, était lié à son chef jusqu’à la mort.

  Ces différentes traditions ne survécurent pas à la christianisation. On peut cependant en retrouver des traces au Moyen Âge dans la pratique comme dans l’éthique militaire de la chevalerie, à travers le compagnonnage que celle-ci induisait. De même, l’influence germanique est évidente dans l’adoubement (par lequel le jeune noble est fait chevalier), que l’on peut rapprocher de divers rites barbares, comme l’adoption effectuée « per arma » (c’est-à-dire en offrant des armes au jeune homme). Le nom même de la cérémonie vient probablement du verbe germanique dubban, qui signifie frapper, par référence au coup donné du plat de la main au filleul par son parrain. A l’origine, ce coup représentait une véritable épreuve de force pour le postulant qui devait résister au choc.

  Les barbares n’utilisaient que rarement l’écriture l’écriture. Les runes découvertes surrunes des stèles et des objets en bois ou en métal (boucles, fibules, épées, pointes de lances) ne représentaient pas un vrai système de communication écrite, mais seulement un moyen d’exprimer, de manière cryptique, des activités magiques et sacrées. Ce n’est pas un hasard si certains mots germaniques signifiant « écrire », comme l’anglais write, voulaient dire, à l’origine, « graver » : les runes ont toujours été incisées, même à une époque tardive, et ne circulèrent jamais sur parchemin ou sur tout autre support.

  Les cas de conversion des Germains à l’écriture sans passer par le latin sont rarissimes : on peut citer l’exemple des Wisigoths dont, au IVe siècle, l’évêque arien Ulfila traduisit la Bible en gothique, qui devint ainsi une langue écrite. Un important document nous est parvenu dans cette langue : le Codex Argenteus, une Bible confectionnée à Ravenne vers la fin du VIe siècle, et conservée aujourd’hui à Uppsala (Suède).

  Mais les Goths représentaient une exception. La culture des autres peuples était orale, fondée sur la mémoire d’hommes rattachés à la sphère du sacré et à celle du droit. C’était sous une forme poétique que se transmettaient les lois, ainsi que les plus anciens mythes sur les origines, remontant à la préhistoire, et les hauts faits des dieux et des héros. La traduction et l’écriture en latin de ces récits et règles, qui eurent lieu dans les différents royaumes barbares à partir du VIe-VIIe siècle, prouvent, quant à elles, l’acculturation des Germains au monde romain.

combats germains

  Toutefois, au cours de ce processus, ceux-ci transmirent à l’occident, sur le point de devenir médiéval, certains éléments de leur univers : valeurs et pratiques guerrières, habileté dans la réalisation d’objet de métal ou de bois, motifs artistiques décorant objets comme églises, règles juridiques. Des thèmes épiques ont survécu, jusqu’à nos jours, à travers le patrimoine onomastique ou des monuments poétiques tels que les Nibelungen. Se perpétue ainsi, au sein même de la nôtre, sans que nous le sachions toujours, l’héritage de la civilisation barbare.

 

 

Source : Stefano Gasparri – professeur à l’université de Venise – L’Histoire N° 222

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 01:29


Partager cet article
Repost0
27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 09:21

    Attila est né aux alentours de 406 , il est le fils de Moundzouk, roi d’une tribu hunnique. Moundzouk meurt à la guerre en 408. Attila et son frère ainé Bleda sont recueillis par leur oncle, le roi des Huns Ruga.

  En 434, alors qu’il venait de désigner Bleda pour lui succéder, Ruga meurt empoisonné, probablement par ses neveux.

   L’Empire hunnique qui s’étend sur une grande partie de l’Europe centrale et de l’Asie centrale est alors partagé entre Bleda et Attila.


                                                              L' empire des Huns au Vème siècle


          Entre 435 et 440 Bleda qui s’est imposé à Théodose II, l’Empereur romain d’Orient obtient que celui-ci double le tribut versé à l’Empire hunnique afin que les Huns laissent en paix Constantinople.

          Pourtant en 440 Bleda, profitant que les Romains attaqués dans une partie de leur empire (l’Arménie romaine) par les Perses sassanides (d’Iran) relâchent leur surveillance, attaque à nouveau l’empire romain d’Orient.

          De sont côté, Attila reste à distance ne faisant qu’aider son frère en quelques occasions, car celui-ci a d’autres ambitions et ne tient pas à rester plus longtemps derrières Bleda.

Fin 444 ou début 445, Attila fait assassiner son frère et devient ainsi le seul roi des Huns.

                                                                                            Attila

          Dès lors, Attila et ses armées ne cessent de pénétrer sur le territoire romain pour piller les villes et les campagnes qui se trouvent sur leur chemin.

          Mais le 27 janvier 447, un tremblement de terre provoque d’immenses dégâts qui entraînent une famine importante dans l’empire d’Orient.

          Le chef des Huns profite de l’occasion pour envahir une partie de l’empire mais il ne rencontre que désolation sur sa route et surtout ne trouve pas suffisamment de nourriture pour son importante armée.

          De plus, Constantinople ne payant plus son tribut aux Huns, Attila, sans ressource est contraint de négocier la paix avec Théodose II. Mais ce dernier trouve la mort dans un accident de cheval, en 450. Et Marcien, qui lui succède refuse de payer quoi que ce soit aux Huns.

           L’empire romain d’Occident est à cette époque dirigé par Valentinien III. Cet empereur né à Ravenne (Emilie-Romagne) en 419 est débauché et sans caractère.

                                                      Valentinien III, Honoria et leur mère Galla Placidia

          Afin de garder l’unité du pouvoir, il oblige sa sœur, l’Impératrice Honoria à vivre chastement. Mais celle-ci ne l’entend pas ainsi et envoyant sa bague à Attila, elle demande au roi des Huns de l‘épouser.

          Le roi des Huns qui cherchent une opportunité pour s’installer en Gaule demande alors la main d’Honoria en spécifiant qu’elle devait recevoir en dot la moitié de l’empire d’occident ou à défaut de celle-ci, au moins la Gaule.

          Valentinien III refuse catégoriquement et prétend que sa sœur est déjà mariée, et que par conséquent le mariage est impossible.

          A l’automne 450, Attila déclare la guerre à l’empire romain d’occident et au printemps 451 débute une campagne contre la Gaule.

          Il réunit alors une armée composée de différents guerriers de peuples issus de son empire. Des Ostrogoths, des Gépides (qui ont chassé les Vandales de leurs terres), des Skires (peuple Balte installé sur les bords de la Mer Noire), des Suèves, des Alamans, des Hérules (autre peuple germanique présent dans différents coins d’Europe, mais plus particulièrement sur les bords du Danube), des Alains etc... Et sous prétexte d’aller récupérer les Wisigoths, peuple qu’Attila considère faire partie de son empire et qui se sont installés en Gaule, celui-ci franchit le Rhin à la tête de ses troupes.

          Une fois pénétré en Gaule, Attila dévaste de nombreuses villes, permettant à ses hommes de se ravitailler et brûle Metz, le 7 avril.

                                                                           Attila attaque la Gaule

         
           Les armées romaines reculent devant l’avancée des Huns, les villageois se cachent dans les forêts.

 

          À Paris les habitants s’apprêtent à fuir, mais Geneviève, une jeune fille, de père Franc et de mère Gallo-romaine encourage les Parisiens à résister à l’invasion.

“Que les hommes fuient s’il veulent, s’il ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’Il entendra nos supplications.”


          Et Attila continue sa route, délaissant les richesses de Paris.


          Arrivé à Orléans, ville située à la frontière du territoire accordé par Rome à Théodoric 1er, roi des Wisigoths, Attila encercle la ville et fait le siège.

          La ville, assiégée depuis le début du mois de mai et délaissée par son gouverneur est prise en charge par son évêque de 92 ans, Aignan. Celui-ci demande l’aide de Dieu et encourage la résistance de la population.

          Les Orléanais repoussent attaque sur attaque mais le siège dure depuis plusieurs semaines et ils sont épuisés. Ils proposent aux Huns de cesser le combat si la vie leur est épargnée. Attila répond : “ Les orléanais vivront mais ils seront mes esclaves”.Ceux-ci se résignent finalement à se rendre et alors que les Huns commencent à pénétrer dans la ville, un cri se fait entendre : “ Voilà le secours de Dieu !” Il vient d’une tour où, pour observer l'horizon, Aignan est monté. C’est Aetius qui, rentré précipitamment de Rome, arrive avec son armée.

          Ceux, devant qui habituellement l’on fuit, sont surpris par cette attaque et quittent précipitamment la ville.

          Flavius Aetius est un généralissime des armées romaines, c’est un fin stratège qui a l’habitude de combattre les barbares et qui connaît personnellement Attila depuis de nombreuses années. Il dispose d’une armée squelettique renforcée par des soldats issus de peuples alliés aux romains.

          Le consul romain ne veut pas se contenter de la fuite des Huns, alors il cherche à obtenir le soutien des différents peuples installés en Gaule.

          Conscient du danger que représente l’armée d’Attila, les Francs, puis les Burgondes installés en Savoie, des Alains installés à l’ouest d’Orléans et vers Valence (entre Le Puy et Grenoble, Drôme), des Saxons, installés sur les côtes de la Mer du Nord, les Armoricains et les Wisigoths de Théodoric se regroupent derrière Aetius.

         
          Attila et son armée sont parties vers l’Est, et c’est dans les environs de Troyes qu’il s’est installé environ quinze jours après avoir quitté Orléans. L’armée d’Aetius s’y rend et se prépare à affronter les troupes hunniques.


X = Emplacement de la bataille (dans le département de l'Aube) où les armées d'Aetius auxquelles se sont joint les Francs et les Wisigoths encerclent les Huns.

          Le roi des Huns a consulté les augures qui lisent l’avenir dans les entrailles de victimes sacrifiées. On lui a appris que ses adversaires remporteraient la victoire mais que le chef ennemi trouverait la mort.
          Ne pouvant de toute façon fuir bien loin, il décide de passer à l'attaque le lendemain en fin d’après midi pour pouvoir utiliser l’obscurité de la nuit en cas de désastre.

          La bataille qui a lieu aux alentours du 20 juin 451 se déroule dans une vaste plaine (la bataille des champs catalauniques) dure jusqu'à la nuit.

          Durant les combats le roi des Wisigoths, Théodoric 1er est tué. Son fils Thorismond lui succède. Et au matin le nouveau roi accompagné d’Aetius peut mesurer la porté de la situation.

          Le champ de bataille est couvert de cadavres et Attila s’est réfugié derrière un rempart formé par les chariots qui accompagnent les Huns dans leurs déplacements.

          Cette position est difficilement attaquable. Par conséquent Aetius décide d’encercler les Huns et d’attendre. Il ne souhaite pas la défaite totale d’Attila qui fut son ami, de plus l’anéantissement des Huns donnerai aux Wisigoths un pouvoir trop important.

          Aetius convainc donc ses alliés de retrouver leurs peuples et de le laisser seul assiéger les Huns.

          Les Francs et les Wisigoths parties, Aetius fait manœuvrer ses troupes de façon à donner à Attila l’occasion de s’enfuir. Celui-ci se saisit de l’opportunité et s’échappe en compagnie d’une partie de ses hommes.

 

          La Gaule est définitivement débarrassée des Huns.

 

         Mais le chef romain a commit là une grave erreur car au printemps 452 Attila, qui a reconstitué une armée, marche sur l’Italie, pillant, massacrant comme à leur habitude en commençant par Aquilée, dans le Nord-est du pays, puis il se dirige vers la Vénétie.

          La population épouvantée par l’arrivée des troupes hunnique va chercher asile dans les iles de l’Adriatique. L’ile du Rialto choisie pour échapper aux hordes sanguinaires donnera naissance à la merveilleuse cité de Venise.

          Après avoir saccagé Padoue, Vérone et Brescia (Vénétie) il continue sa route et ravage Milan, Pavie, Bergame etc...

          Toutefois cette campagne est éprouvante pour les Huns qui, affaiblies succombent en grand nombre de maladie (peut être la peste).


                         La rencontre de Léon 1er Le Grand et Attila par Raphaël (musée du Vatican)

          Le 8 Juillet 452 le Pape Léon 1er sort en grande pompe de Rome et va à la rencontre d’Attila. Le roi des Huns cède à sa prière, renonce à envahir Rome et retourne dans les steppes où vit son peuple (la Pannonie une ancienne région d’Europe centrale, actuelle Hongrie + une partie de la Croatie et de la Serbie).

         
          Parce qu’il avait épargné Paris, où Sainte Geneviève animait la résistance, épargné Troyes devant les supplications de l’évêque Saint Leu et avait fait demi-tour après avoir rencontré Léon 1er, Attila fut nommé par les chrétiens “le Fléau de Dieu” autrement dit l’instrument de la punition divine. Il frappe ceux qui se sont détournés de l’enseignement de l’église, et épargne les miséricordieux.

 

          En 453, la nuit de ses noces, Attila succombe à une hémorragie du nez ou de la gorge, précipitant la chute de son empire.

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de LUTECE
  • : Petits dossiers sur des thèmes historiques simples mais serieux
  • Contact

Facebook

Retrouvez et devenez amis du Blog de Lutèce sur facebook

Recherche

English & Deutch versions

1348995815 United-Kingdom-flag1348995857 Germany-Flag

Site sélectionné par :

elu-sdj

Livres à lire sur le blog

Vercingétorix - Camille Jullian

L'oeuvre intégrale cliquez ici

  Essai sur la condition des Barbares - Eugène Léotard

Pour lire cliquez ici

 

Articles à venir

_ La borne militaire de l'Empereur Victorin