Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 19:13

  Sigismond, devenu roi de Burgondie après le décès de Gondebaud, son père, en 516, avait fait de son royaume, une terre catholique après qu'il eut lui-même abjuré l'arianisme. Mais quelques années plus tard, il oublia quelque peu certains préceptes de la foi catholique.

 

  Ayant perdu son épouse Ostrogotha, fille de Théodoric le Grand, et se trouvant trop jeune pour rester veuf, Sigismond épousa, en 518, une des servantes de sa défunte épouse. La jeune femme pleine d'ambition mais guère appréciée par Sigéric, le prince héritier, se mit en tête de donner un nouveau fils au roi, et d'en faire son successeur.

  Pour cela, il faudrait un jour se débarrasser de Sigéric. Alors lentement, jour après jour, celle dont le nom n'est cité par aucun texte, entreprit de semer le trouble dans l'esprit du roi. Et celui-ci assujetti, comme peuvent l'être certains hommes par des femmes sachant utiliser leurs charmes, commença à douter de la loyauté de son fils. Jusqu'au jour (en 523) où, persuadé que le prince intriguait dans le but de s'emparer du trône, Sigismond donna l'ordre de l'assassiner.

 

  Une fois le meurtre commis, le roi, devant le corps sans vie de son fils, prit alors conscience de l'horreur de sa décision. Il hurla sa douleur et la honte qu'il éprouvait d'avoir fait exécuter son enfant. Rapidement, l'affaire s'ébruita, mais aucun tribunal n'étant au dessus du roi, aucune autorité ne pouvait procéder à son arrestation. Ayant retrouvé sa clairvoyance, et rongé par le remord, Sigismond décida de faire pénitence. Il parti à l'abbaye d'Agaune en Valais où revêtu d'un cilice, il vécu pendant plusieurs mois de prières, de flagellations et de jeûnes.

  sigismond-priant.jpg

     Sigismond priant pour l'absolution du meurtre de son fils devant son cercueil, église Strobl, Salzburg

 

  Chez les voisins Francs, la nouvelle de l'assassinat de Sigéric par son père fut reçut non avec tristesse (Gondebaud étant l'oncle de Clotilde, Sigéric était le cousin des fils de celle-ci), mais plutôt avec intérêt. Une expédition punitive fut rapidement décidée à l'encontre de Sigismond. Clodomoir, Clotaire et Childebert réunirent leurs troupes, mais Thierry qui était le gendre du roi Burgonde refusa de se joindre à eux.

  Des trois frères, seul Clodomir avait une frontière commune avec la Burgondie, l'aîné du trio était donc particulièrement intéressé par la campagne entreprise.

  De son côté, Sigismond, plus attentif à ses dévotions qu'aux affaires militaires, ignorait tout des préparatifs qui se tramaient au nord-ouest de son royaume. Quand les troupes des trois frères pénétrèrent sur son territoire, il n'eut que le temps de rassembler, assisté de son frère Gondomar, des effectifs inférieurs à ceux des envahisseurs. Les chroniqueurs ne nous indiquent pas le lieu de la rencontre; ce qui est certains, c'est que les Burgondes furent écrasés. Devant leur infortune, Sigismond et son frère s'enfuirent. Ils prirent deux voies différentes; Gondomar gagna les Alpes, Sigismond trouva refuge dans un ermitage. Les bons religieux firent tomber sa chevelure et le revêtirent de l'habit monastique. C'était certes, un bon moyen d'échapper à ses poursuivants; mais peut-être le roi vaincu songeait-il, ayant probablement perdu son royaume, à demeurer dans cette retraite jusqu'à la fin de sa vie.

  Les Francs occupaient maintenant la Burgondie. Cela ne suffisait pas. Ils voulaient châtier leurs ennemis; c'était le moyen de rendre légitime l'occupation; et aussi, puisque Sigéric avait disparu, de laisser le royaume sans héritiers. Clodomir fit publier un édit qui promettait une récompense à quiconque lui livrerait les fils de Gondebaud. Pour l'instant, il avait capturé l'épouse de Sigismon et les deux enfants qui lui était né d'elle, Gisald et Gombaud, et les avaient emmenés en captivité à Orléans. Quelques leudes burgondes, voyant que la guerre était terminée, et que leur résistance n'avait plus raison d'être, s'étaient rallié aux rois francs. Quelques-uns d'entre eux se rendirent à l'ermitage qui abritait Sigismond et le convainquirent qu'il serait plus en sécurité à Agaune où, le jour venu, il pourrait opter entre le sceptre et la profession religieuse. Le fugitif confiant, se rendit discrètement escorté à l'abbaye; mais parvenu en vue de celle-ci, il fut capturé par des guerriers francs. Les traîtres purent recevoir leur récompense, et le prisonnier fut conduit à Orléans, où il fut jeté avec sa femme et ses enfants dans un cachot.

 

  La Burgondie conquise, de sérieuses discutions débutèrent pour le partage de ce vaste territoire. Théodoric, arien, qui venait de triompher des Grecs, et qui s'était promis de protéger la Burgondie, ne vit pas d'un bon œil l'annexion du territoire par les Francs. Aussi, mit-il à disposition de Gondomar, un corps d'armée sous le commandement du général Tolonic, qui fit publier un appel aux leudes burgondes. Tous, avec l'aide des Ostrogoths, devaient se rassemblées sous la bannière de Gondomar et reconquérir leur royaume.

 Il fut entendu. Tous les guerriers qui avaient déposé les armes, les reprirent et se rassemblèrent autour de Gondomar. Des détachement composés de Burgondes et d'Ostrogoths s'emparèrent des places trop faiblement occupées. Quelques mois après la défaite, Gondomar entrait triomphalement dans Lyon et dans Vienne (524).

  Ce fut une bien mauvaise surprise pour les rois francs.Childebert et Clotaire qui avait abandonné à Clodomir la directionde l'affaire lui reprochèrent son inconscience. Ce-dernier entra dans une violente fureur et tint pour responsable de la situation le malheureux Sigismond. Il donna l'ordre de l'exécuter. Apprenant cette décision, Avit, un abbé du diocèse d'Orléans tenta de dissuader Clodomir de tuer le roi Burgonde, mais en vain.

  Clodomir supervise l'execution de Sigismond

                                              Clodomir assistant à l'exécution de Sigismond

 

  Le 1er mai 524, avant d'entrer en campagne, Clodomir fit sortir de leur prison Sigismond, sa femme et leur fils. Ils furent conduit en un lieu nommé Columna, à quatre lieu d'Orléans, là décapité tous les quatre. Puis on jeta les corps mutilés dans un puits. Columna est devenu Saint-Péravy-la-Colombe. Quant au puits, il garda pendant trois ans les cadavres, et devint un lieu de pèlerinage. La foule, en effet, touchée de la pénitence du roi assassin, puis émue de son sort lamentable, le considéra comme un saint digne d'intercéder pour elle auprès de Dieu. Le puits fut nommé Puits-Saint-Simond (Sigismondi), et la commune sur laquelle il était situé, voisine de Saint-Péravy, Saint-Sigismond. Himnemond, abbé de Saint-Maurice, voulut posséder dans son monastère les restes de ceux qu'ils considérait comme des martyrs (à tord puisqu'ils n'avaient pas été tué pour leur foi, mais pour des raisons politiques), ce qui lui fut accordé. L'abbé vint avec quelques-uns de ses moines, recueillir les reliques. Ils en firent la translation solennelle jusqu'à Agaune, où ils reçurent leur sépulture. À son tour, leur tombe fut l'objet d'un incessant pèlerinage.

 

Sources : Clotaire 1er fils de Clovis, Ivan Gobry. éd. Pygmalion - Les Burgondes, Justin Favrod. Presse polytechniques et universitaire romande -  Les Burgondes, Katalin Esher. éd. Errance

Partager cet article
Repost0
15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:33

   Pierre Henry Revoil est né le 12 juin 1776 à Lyon. Issu d'une famille peu aisée, Antoine Révoil, et Marguerite Poncet, ses parents parvinrent tout de même à lui donner une éducation de qualité. C'est ainsi que le jeune Pierre commença ses études de dessin à l'école centrale de Lyon, dirigée alors par Nonnotte et par Grognard (1752-1840).

  En 1793, Révoil avait seize ans et demi lorsque la misère où était tombée sa famille (comme tant de familles françaises en cette glorieuse période) obligea son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’employa à faire des emblèmes patriotiques (c'est à dire favorable à la République donc anti-royaliste et anti-cléricale) en faveur à cette époque, et notamment de nombreuses images de la liberté. Ensuite, il parvint à entrer dans l’atelier de David et il y poursuivit son éducation à partir de 1795.

  Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines attira sur lui l’attention du gouvernement impérial. Il fut nommé professeur au palais Saint-Pierre, en 1807, puis plus tard directeur de l’École impériale et spéciale de dessin de Lyon.

  À la chute de l'Empire, Révoil se rallia au régime de la Restauration. En 1815, il se maria et quitta Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprit la direction de l’École jusqu’en 1830. La Révolution de Juillet brisa sa carrière, il reparti avec toute sa famille pour la Provence.

  Quelques années après, Révoil sans fortune ni ressources d’aucune sorte, abandonné de tous, alla se confiner à Paris où il mourut le 19 mars 1842.

  En 1841 il débuta un tableau intitulé Pharamond élevé sur le pavois par les Francs (Huile sur toile - H. 1.44 L 1.87). La mort venant interrompre son travail, c'est Michel Phillibert Genod (1795 - 1862) qui l'acheva en 1845.

 

Revoil-Genod-Pharamond

 

  Pharamond fut longtemps considéré comme le premier roi Mérovingien. Ses qualités de roi des Francs et d'ancêtre mérovingien sont depuis rejetés par la critique historique, son historicité est également mise en doute. Il est maintenant considéré comme un ancêtre mythique des Mérovingiens.  (le tableau en grand ici)

  • En 455, Prosper d'Aquitaine (Prosper Tyro) écrit une Chronique de la Gaule. Une Revoil-Genod-Pharamond(détail)erreur de traduction d'une ancienne édition de sa chronique a fait croire qu'il parlait d'un personnage nommé Pharamond. On sait aujourd'hui que Prosper n'a jamais parlé de Pharamond.
  • En 592 dans son Histoire des Francs Grégoire de Tours nous parle pour la première fois d'un des Faramond historiques. Voici le passage en question : « C'est alors que décéda Ragnemond, évêque de Paris et tandis que son frère le prêtre Faramond briguait l'évêché, un certain Eusèbe, marchand syrien de race qui avait fait de nombreux présents, fut nommé à sa place... » (Livre 10, chapitre 26). L'événement se passe en 591.
  • Au début du VIIè siècle , un neustrien anonyme rédige une généalogie de rois francs. Il cite pour la première fois Pharamond : « On dit que le premier roi des Francs est Faramond. Faramond engendre Clenus et Clodion. Clodion engendre Clodebaud. Clodebaud engendre Clodéric. Clodéric engendre Clovis et Clodomir. Clovis engendre Childebert, Thierry et Clotaire. Clotaire engendre Gonthaire, Caribert, Gontran, Chramn et Sigebert. Sigebert engendre Childebert. Childebert engendre Thibert, Thierry et Chilpéric. Chilpéric engendre Clotaire ». Cette généalogie, remplie d'erreur, n'est pas retenue par la plupart des historiens contemporains.
  • En 727, le Liber Historae Francorum  : l'auteur, un moine de Saint-Denis résume les six premiers livres de Grégoire de Tours en ajoutant 21 informations. Pharamond est l'une de ces informations. L'auteur du Liber Historae Francorum ne connaît pas l'histoire du Vè siècle puisqu'il utilise comme unique source Grégoire de Tours. Il est donc fortement improbable qu'il découvre 300 ans après, un personnage de la généalogie des Mérovingiens alors que Grégoire lui-même n'a pas réussi avant lui.
Partager cet article
Repost0
2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 17:11

burgondie  Le royaume de Burgondie (voir carte) est un royaume artificiel. En 435, les hordes Burgondes (dont les ancêtres provenaient de Scandinavie), qui avaient passées le Rhin, furent écrasées par Aétius. Refluent un moment, elles se heurtèrent aux Huns qui les massacrèrent. En pleine déroute, elles furent, selon une habile politique des Romains, adoptées par l'Empire. Ces barbares, assignés dans un royaume taillé spécialement pour eux, avec Genève pour centre, devenaient les alliés de Rome et gardiens des frontières, sur le Rhin et la Saône. Pour les fixer sur le sol gaulois, on leur octroyait des droits exorbitants; dans chaque lieu où ils choisissaient de s'installer, ils devenaient propriétaires du tiers de la maison et des esclaves, des deux tiers des terres et de la moitié des bois. Même si ces barbares, convertis à l'arianisme, ne persécutaient pas les catholiques, comme le faisaient les wisigoths, le fait qu'ils entretenaient marginalement leurs évêques et leurs prêtres froissait la population. Ainsi, pour les Gaulois, cet étranger minoritaire et hérétique était de plus un usurpateurs de leur droits et une présence détestée.

  Après la mort d'Aétius, les légions romaines devaient faire face aux Wisigoths, aux Saxons et aux Francs; les Burgondes en prirent à leur aise, et s'étendirent dans la vallée du Rhône, occupant tour à tour Lyon, Vienne, Valence, Avignon, et ne s'arrêtant qu'en trouvant la Gondebaud StatueProvence occupée par les Ostrogoths. Le roi Gundioc (436-473) avait partagé son royaume entre ses quatre fils; après la mort successive de ses frères, l'aîné, Gundobald (ou Gondebaud), était resté depuis 507 l'unique souverain de Burgondie. Vaincu et soumis par Clovis, il restait allié et tributaire des Francs comme il l'avait été des Romains. À cela s'ajoutait qu'il était l'oncle de Clotilde. Les quatre fils de Clovis gardaient donc quelques scrupules à son égard; mais ils écoutaient chaque jour les plaintes de la population spoliée, et des évêques agacés d'avoir pur roi un négateur de la divinité de Jésus-Christ. Les rois francs ne convoitaient pas ce royaume pour des raisons religieuses, comme leur père attaquant Alaric; mais ils savaient que; s'ils entreprenaient sa conquête, ils seraient approuvés et bénis.

  Cependant, de nouveaux éléments secouaient la monarchie burgonde. Gondebaud, voyant approcher sa fin, songeait à sa succession. Il constatait combien la réunion des différentes parties du royaume sous son unique sceptres était bénéfique pour son peuple, et avait décidé de conserver son unité. Au lieu de prévoir un partage qui aurait satisfait ses deux fils, Sigismond et Gondomar, il préféra léguer son pouvoir au seul aîné, instituant ainsi la succession par primogéniture. Dans une cérémonie solennelle, devant ses guerriers réunis, il associa Sigismond au trône et lui donna le titre de roi. Il demanda pour lui à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths, la main d'une de ses filles; et il en reçu Ostrogotha. C'était, pour Gondebaud, le gage d'une alliance et d'une protection de la part du puissant roi voisin, et, pour Théodoric, l'affirmation de sa domination dans le monde barbare. Il avait pour cela tissé tout un réseau d'alliances matrimoniales qui faisaient de lui une sorte de père de l'Europe. Ayant épousé Aldoflède,sœur de Clovis, il était l'oncle des jeunes rois francs. Ilavait donné en mariage à Thrasamond, roi des Vandales, sa sœur Amalafrède et à Alaric II, roi des Wisigoths, sa fille Theudgotha; ce qui faisait de lui le grand-père du petit roi Amalaric, successeur d'Alaric sur le trône des Wisigoths d'Espagne.

  Sous l'influence de son beau-père et d'évêques ariens, Sigismond n'hésita pas à s'opposer à la population catholique, ce qui lui aliéna plus encore la considération de la population gauloise.

  Et pourtant...

  Sous l'influence de saint Avit de Vienne, Ostrogotha, l'épouse de Sigismond, abjura l'arianisme. Le vieux Gombaud, tolérant, ne s'en était pas ému; mais son fils en avait été affligé, ce qui rendait difficile à la jeune reine d'exercer sur lui l'ascendant que Clotilde avait exercé sur Clovis. Elle attendait cependant son heure, et elle vint vite. Quelques jours après que Sigismond ai banni l'évêque de Valence pour désaccord, le burgonde fut saisi d'une fièvre intense qui laissa entrevoir une issue fatale. La reine pria Apollinaire, l'évêque exilé de venir au chevet de son mari : peut-être obtiendrait-il sa conversion in articulo mortis, et peut-être même sa guérison; mais Apollinaire ne croyant pas en l'efficacité d'une intervention refusa de faire le voyage inverse. Ostrogotha alla à Lyon pour le supplier; tout ce qu'elle obtint, ce fut d'emporter son manteau. Retournée auprès de son mari, elle étendit sur lui ce vêtement qu'elle considérait comme une relique. À l'instant même, la fièvre quitta Sigismond, qui se leva et se sentit en parfaite santé. Quand son épouse lui eut révélé la cause de cette subite guérison, le roi se précipita à Lyon et se jeta aux pieds d'Apollinaire.

_ J'ai péché, confessa t-il. J'ai commis l'iniquité en persécutant les saints du Seigneur. Et la justice de Dieu s'est appesantie sur moi.

  Il alla trouver Avit à Vienne et lui demanda la faveur de devenir catéchumène. L'évêque, qui était en outre un ami de son père, l'instruisit quotidiennement et, dans une cérémonie publique, qui fit la joie des catholique et la rage des ariens, il reçut son abjuration.

 

sigismond

                                                                     Scène de la vie de saint Sigismond

  Gombaud n'avait rien fait pour empêcher l'abjuration de son fils. Ses coreligionnaires le soupçonnaient même de s'en réjouir. Il appelait en effet de plus en plus fréquemment Avit dans son palais pour avoir avec lui des conversations théologiques; gagné petit à petit par ses arguments, il lui disait regretter de ne pouvoir passer d'un culte à l'autre à cause de sa fonction de roi protecteur des évêques ariens. Ces paroles avaient été ébruitées, et les ariens, tout en s'affligeant de voir leur roi abandonner ses convictions, se contentaient de le voir rester l'un des leurs pour les apparences. La conversion publique de son fils laissait entrevoir d'important changements lorsque celui-ci accéderait au trône.

  En 516, quand Gombaud mourut, Sigismond prit aussitôt le pouvoir et logiquement, proclama le catholicisme religion de ses États. Un roi catholique, des sujets majoritairement catholiques, il ne restait plus aux nobles Burgondes qu'à suivre le mouvement, ce qu'ils firent rapidement pour la plupart; tout comme un grand nombre de prêtres ariens, les autres quittèrent le royaume.

  La Burgondie toute entière devenait catholique, et l'arianisme quittait les Gaules.

 

  Cet événement n'arrangeait pas les fils de Clovis qui perdaient tout prétexte d'intervention chez leur voisin. Mais l'avenir leur en fournirait bien un autre...

 

Sources : Clotaire Ier, fils de Clovis Ivan Gobry - Histoire de la Savoie Christian Sorrel

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 00:29

  En  52 avant J.C. (702 après la fondation de Rome), le jeune proconsul romain Jules César se rend en pays Parisii pour assister à une assemblée de chef gaulois.

 

  Les Parisii c'est un peuple gaulois installé dans l'actuelle région parisienne. Arrivés vers le Ier Kwarisiisiècle de notre ère, ils occuppaient ce territoire concédé par les Sénons, auxquels ils étaient apparentés. Mis à pert la cuvette des confluents de la Seine avec la Marne, la Bièvre et l'Ourcq, les Parisii s'étaient établis également dans la vallée marécageuse de l'Essonne. La Seine étant leur axe vitale. Leur nom leur vient probablement de leurs aïeux, les Kvarisii, le peuple des carrières (kvar), dont le Kw s'est transformé en P. La présence en sous-sol de calcaire et de gypse offrait aux habitants les ressources nécessaires à la construction de mégalithes, dont trois édifiées rive droite servirent longtemps aux dévotions. Leur cité principale est Lucotecia, en langue gauloise.

 

  Jules César, dans "La guerre des Gaules" fournit de précieux renseignements aux historiens, cependant, il va aussi sur certains sujets les induire en erreur.

   Dans son ouvrage, Jules César fournit quelques détails, très flous, sur l'emplacement de Lutèce. Il y explique qu'en 52 avant notre ère il envoie le général Labienus combattre les Parisii, qui s'étaient ralliés parmi les premiers à Vercingétorix. À la tête de quatre légions, son lieutenant quitte Sens pour rallier « Lutèce, oppidum des Parisii, situé dans une île de la Seine ». Notons que César utilise indifféremment le mot oppidum pour désigner une éminence élevée ou un centre urbain. Ce n'est pas très précis, mais cela permet d'en conclure que les Parisii habitaient sur l'actuelle île de la Cité.

lutece-Astérix  Cependant, les affirmations du chef romain n'ont jamais été confirmées par les archéologues. Alors certes, les Gaulois construisaient lesurs habitations en bois et en paille, et tout cela a disparu, naturellement. Il n'y a pas eu non plus de découverte significative d'objets métaliques (monnaie, épée, ustensille de cuisine...). Cela peut s'expliquer par le fait que l'île a été si souvent détruite, reconstruite, remodelée, que toute trace originelle en a été effacée.

  Alors, va pour la Cité ! Notez : les Parisii, peuple gaulois avaient installé leur principal oppidum sur le chapelet d'îlots (six ou sept à l'époque) se trouvant à l'emplacement de la future île de la Cité.

  STOP ! Posez vos stylos. En 2003, des fouilles préventives sont effectuées sur le tracé de l'autoroute A86, au lieu-dit Les Guignons, à Nanterre. Et là, la découverte qui va suivre, va changer beaucoup de certitudes plis ou moins établies.

  Habitations, rues, puits, port, sépultures, monnaies... tout y est.

 

statere-parisii2  La découverte archéologique de Nanterre n'est pas le fruit du hasard. Déjà, de premières fouilles menées en 1993 sur le chantier de l'autoroute y avaient révélé des traces d'habitations. De nombreux objets artisanaux y avaient été collectés, notamment des enclumettes et des ratés de coulées de monnaie, faisant supposer la présence d'un atelier monétaire. Or les Parisii sont connus pour avoir fait battre de magnifiques pièces d'or valant aujourd'hui une fortune. Jusqu'à 10 000 euros l'unité !

  Alléchés par cette première trouvaille, les archéologues de l'Inrap furent cependant contraints à l'inaction. C'est la loi du genre : ils ne peuvent fouiller qu'en état d'urgence, profitant de l'ouverture d'un chantier. Ils patientèrent ainsi dix ans, jusqu'à l'acquisition par le groupe Vinci d'une ancienne fabrique de ressorts pour bâtir à la place un immeuble de bureaux. Double coup de chance : le site est contigu aux fouilles de 1993, mais surtout l'usine ne comportait pas de sous-sol qui aurait détruit tout vestige ancien. C'est donc avec le coeur joyeux qu'en septembre 2003 Antide Viand, 29 ans, archéologue à l'Inrap, entame les fouilles. Il tombe d'abord sur les traces d'un habitat urbain datant de 150 à 50 ans avant notre ère, puis, au-dessous, sur une trentaine de sépultures plus anciennes d'un bon siècle.

 

  De riches commerçants

 

  La disposition des bâtiments selon un plan orthogonal lui fait comprendre qu'il n'est pas en présence d'un simple village, mais d'une cité opulente. « Les objets retrouvés illustrent le quotidien d'une population aisée ; les fibules de fer, les perles de verre, les fragments de bracelets et le torque tubulaire témoignent d'un statut privilégié. » Exactement le genre de découvertes prévisibles dans la capitale des Parisii, riches commerçants contrôlant le trafic de marchandises sur la Seine et ses confluents. Du reste, les vestiges d'un port avaient déjà été trouvés lors d'un précédent sondage, sous la rue Gutenberg de l'actuelle Nanterre.



  Bientôt, la fouille s'étend sur 6 000 mètres carrés. Elle met en évidence deux voiries parallèles encadrant de longues maisons d'environ 20 mètres sur 5. Bâties de bois et de torchis, elles ont disparu depuis longtemps. Seuls les trous des poteaux restent gravés dans le sol. En revanche, plusieurs puits en pierre de 2 à 3 mètres de profondeur ont été retrouvés, chacun adossé à une habitation. Une petite étendue de chaussée, composée de cailloux banquet-asterixtassés et même creusée d'ornières, a pu également être mise au jour. Au milieu des maisons, les archéologues identifient un espace vide, quadrangulaire, entouré de fossés et de palissades, qu'ils imaginent avoir rempli une fonction collective. La présence d'une broche à rôtir et d'une fourchette à chaudron leur fait penser à une place réservée aux banquets. Et qui sait ? Peut-être était-ce sur celle-ci que Jules César convoqua, au printemps de l'an 53 avant notre ère, l'assemblée annuelle des Gaules ?



  Certains pourront s'étonner de la présence d'une cité gauloise en plaine, et non pas sur une éminence ou sur une île facilement défendable. « Le méandre de la Seine qui constitue aujourd'hui la boucle de Gennevilliers était alors plus refermé qu'aujourd'hui, explique Antide Viand. On peut donc penser que le mont Valérien, placé à son ouverture, constituait une défense efficace. »

 César qui n'a séjourné guère longtemps dans la région n'aurait-il pas pris la boucle quasi fermée de Gennevilliers pour une île. Il poursuit son récit en écrivant que Labienus se heurte à un marais infranchissable où le vieux chef gaulois Camulogène, placé à la tête des troupes gauloises, se terre. Quel est ce marais ? A l'époque, ils ne manquent pas. En supposant que le général romain ait emprunté la rive gauche, il peut très bien s'agir de celui qui marquait le confluent de la Bièvre et de la Seine, à l'emplacement de l'actuelle place Maubert. Toujours selon César, Labienus fait demi-tour pour traverser la Seine à Melun, puis revient dare-dare vers Lutèce, par la rive droite cette fois-ci.



  Où se situait donc Lutèce ?

 

  Première hypothèse : la ville gauloise se trouve effectivement sur l'île de la Cité. Dans ce cas, les légions romaines se heurtent à un nouvel obstacle quasi infranchissable. Car, à l'époque, la Seine se dédoublait à la hauteur de Bercy. Un bras nord partait lécher les pieds des collines de Belleville, Montmartre et Chaillot, enserrant un infâme marais surmonté de quelques buttes. Pour rallier l'île de la Cité, les Romains auraient donc dû franchir le bras du fleuve, puis la zone marécageuse. Peu probable.

 

  Seconde hypothèse : Lutèce se trouve à Nanterre. Cette fois, la marche de Labienus s'en trouve facilitée. Il se contente de contourner la zone marécageuse par le nord pour piquer vers le sud juste après avoir passé le méandre de Gennevilliers. Il se retrouve alors en face de la capitale des Parisii, que Camulogène fait incendier avec ses ponts. On connaît le reste de l'histoire : le rusé Labienus fait semblant de diviser ses forces en trois, à parts égales, avant de profiter d'un orage pour faire traverser en catimini le plus gros de ses troupes dans des barques. Surpris par cette manoeuvre audacieuse, Camulogène est battu à plate couture. Les Romains restent maîtres du champ de bataille et peuvent donc rebâtir la ville incendiée à un endroit leur convenant davantage. Par exemple sur la rive gauche de l'actuel Paris et l'île de la Cité.

 

  C'est donc clair, la première Lutèce peut être définitivement localisée à Nanterre.

  Pas si vite. Il reste quelques écueils à lever. Ainsi, la tradition signale l'existence d'un Nanterre celte, appelé Nemetodurum, signifiant la « bourgade sacrée ». Si nous progressons vers la vérité, méfions nous des certitudes et attendons une nouvelle campagne de fouilles pour en savoir plus.

 

 

 

 

Sources : Jules César La guerre des Gaules, Le Point du 04/03/2004, Lorant Deutsch Metronome

Partager cet article
Repost0
27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 22:37

  Léon Ier et Grégoire Ier sont les seuls papes qui portent, accolé à leur nom, le qualificatif «le Grand». Léon Ier était originaire d'une famille de Toscane. Archidiacre sous Célestin Ier et Sixte III, il exerçait une grande influence sur la politique de l'Église de Rome, et ce, déjà avant son pontificat. Son élection eut lieu alors qu'il était en mission diplomatique en Gaule pour le compte de l'Empereur. Il fut sacré à son retour en 440, le 29 septembre, jour qu'il fêta ensuite chaque année comme son «jour d'anniversaire». Le discours qu'il faisait en ce jour reflète son approche de l'autorité supérieure et universel de l'Église, qui n'était pas affectée même quand la fonction supérieure pastorale était mal assumée. «La dignité de Pierre n'était pas entamée par une succession indigne», telle était la formule avec laquelle Léon Ier exprimait sa vision de la tradition papale, dont les racine remontaient à la mission de l'apôtre Pierre par Jésus, comme une valeur en soi, indépendamment de la personne qui en exerçait alors la fonction.

  L'œuvre de Léon Ier à Rome est éclairée par quatre-vingt-dix-sept prêches qui nous sont parvenues, ainsi que par cent soixante-treize lettres (dont trente lui sont adressées). Il combattit âprement les doctrines erronées, notamment celles du manichéisme et du pélagianisme, et émit un grand nombre de décrétales sur des questions de discipline dans les Églises occidentales. Dans sa célèbre lettre dogmatique de 449, le Tomus Leonis, adressée au patriarche de Constantinople, il défendait les deux nature du Christ - divine et humaine - contre le monophysisme. Le Tomus Leonis servit de fondement à la définition de la foi lors du concile de Chaldénoine, en 451. Léon Ier ne put toutefois pas empêcher que l'on accordât les mêmes prérogatives religieuses à Constantinople qu'à Rome. Il veilla cependant à entretenir de bonne relation avec le pouvoir laïque de l'Empire byzanthin, et créa une délégation papale permanente à la cour de l'Empereur de Constantinople.

  À l'ouest, où l'Empire était en pleine décadence, le pape se vit reconnaître une autorité politique croissante en 452, il parvint à obtenir le retrait d'Italie des Huns sous le commandement d'Attila; en 455, il obtint de Genséric, le roi des Vandales qui occupaient Rome, que la population soit épargnée. Lors de l'intervention du pape face aux Huns qui dévastaient le pays, l'empereur demanda, raconte-t-on, conseil au pape. Léon Ier pria à genoux trois jours et trois nuits durant. Puis il se leva et dit : «Que celui qui veut me suivre le fasse». Accompagné de quelques dignitaires, il partit à la rencontre d'Attila à Mantoue. Lorsque ce dernier le vit, il tomba à genoux, et le pape lui ordonna de quitter l'Italie avec ses troupes. Attila s'exécuta. Lorsqu'on lui demanda pourquoi l'homme le plus puissant du monde avait satisfait le souhait d'un homme d'Église, Attila répondit : «C'est pour mon et votre salut, parce que j'ai vu à la droite du pape un horrible chevalier, une épée à la main. Il prédisait ma perte et celle de mon peuple si je n'obéissait pas». La scène est fixée pour toujours dans l'estampe du Vatican sur un tableau de Raphaël. À sa mort, le 10 novembre 461, Léon Ier le Grand fut enterré sous le porche de l'église Saint-Pierre, puis ses ossements furent transférés à l'intérieur de l'édifice, en 688. En raison de son engagement pour la musique religieuse, saint Léon (fêté  le 10 novembre) est le patron des chanteurs et des musiciens.

  Raphael-Leon Attila-1513

                                             La rencontre entre Léon Ier le Grand et Attila

 

 Raffaello Sanzio, plus connu sous le nom de Raphael réalisa cette œuvre en 1513, au Vatican, dans la chambre d'Héliodore. Autrefois, cette salle était réservée aux audiences privées du pape. Elle fut décorée aussitôt après la salle de la Signature. Les scènes, à fond politique, illustrent la protection miraculeuse accordée par Dieu à l’Eglise, en divers périodes de l’histoire allant de l’Ancien Testament à l’époque médiévale. Raphaël a également peint sur la voûte les quatre épisodes de l’Ancien Testament. La dernière fresque peinte dans la Chambre d'Héliodore fut La Rencontre entre Léon Ier le Grand et Attila, le triomphe de la chrétienté sur les peuples barbares.Elle fut terminée après la mort de Jules II (pape de 1503 à 1513), sous le pontificat de son successeur Léon X (pape de 1513 à 1521).Léon Ier est représenté sous les traits de Léon X qu’accompagnent les envoyés de Dieu qui provoquent la panique dans les troupes ennemies. L’Eglise est victorieuse face à la menace extérieure sur les territoires que Dieu lui a accordé. Dans le contexte politique de l'époque, le message possède un double sens : il met en garde les souverains européens qui souhaiteraient attaquer les provinces italiennes. Raphaël a situé l’épisode aux portes de Rome dont on voit le Colisée, un aqueduc, un obélisque et d’autres édifices, alors qu’en réalité ce fait historique a eu lieu en Italie du Nord, dans les environs de Mantoue.

 

Sources : Tous les papes, Rheinhard Barth éd. Komet - http://mv.vatican.va - http://histoiredelart.net

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 17:38

Troisième partie de l'article consacré aux dieux celtes. Première partie cliquez ici, deuxième partie cliquez là.

 

  Apollon-Diancecht, le dieu médecin

 

  Diancecht répond à la définition de César selon laquelle «Apollon éloigne les maladies». Selon Marcel Brasseur dans son ouvrage Les Celtes. Les dieux oubliés, le nom de Diancecht est originellement Dia an Cecht, le «dieu de la puissance». Ce nom qu'on peut aussi traduire par la formule «prise rapide», est une allusion à sa puissance magique. Cecht désigne la puissance celtique des origines - selon certaines généalogies, il est d'ailleurs le grand-père de Lug. Il distribue la vie et la répare si nécessaire, notamment grâce à la fontaine de Santé, une sorte de fontaine magique qui permet de ressusciter les morts.

  En Gaule, on retrouve un certain Maponos dont la fonction correspond à celle de Diancecht, et au Pays de Galles, on l'appelle Mabon.

 

  Unité, pluralité et postérité des divinités celtes

 

  Chez les Celtes, le divin prend différente formes, comme l'indique la riche iconographie celtique des diversités. S'il est difficile de synthétiser l'ensemble des dieux vénérés par chaque tribu (certains étant qualifiés par des épithètes) on peut néanmoins parler d'une structure commune qui s'articule autour des trois fonctions (sacerdotale, guerrière et artisanale) régissant la société celtique dans son ensemble. De même, les divinités féminines sont toutes le reflet de la terre mère et incarnent la souveraineté sous tous ses aspects. Les Celtes, qui considéraient leur environnement comme sacré, se sont par ailleurs placés sous la protection de divinités ou d'esprits de la nature : ainsi en est-il d'Epona[1], la déesse gauloise qui protège les chevaux, ou de Cernunnos, le dieu de la forêt aux ramures de bois de cerf. Son iconographie comporte une soixantaine de représentations,  Il est notamment représenté sur le chaudron de Gundestrup (récipient cultuel datant du IIè siècle avant J.C.) Son iconographie présente certaines caractéristiques.

Cernunnos-Gundestrup                                                              Cernunnos sur le chaudron de Gundestrup

  • Cernunnos porte le bijou emblématique des Gaulois, le torque , parfois autour du cou, accrochés à ses bois ou dans une de ses mains.
  • Cernunnos est assis en tailleur, à la manière « bouddhique ». Cette posture est traditionnelle des dieux et des héros celtes, représentés en tailleur.
  • Cernunnos tient un sac de pièces qu’il répand ou un panier plein de nourriture, deux représentations de l’abondance.
  • Cernunnos est parfois tricéphale ou à trois visages comme dans la stèle aux trois divinités découverte en 1973 aux Bolards, en Côte d'Or. 
  • Cernunnos est tantôt représenté jeune et imberbe, tantôt comme un vieillard à la barbe fournie.
  • Cernunnos est parfois entouré d’animaux, ce qui pourrait en faire un Maître du règne animal. Le serpent à tête de bélier lui est souvent associé. Ce serpent à tête "criocéphale" bénéficiait d'une grande popularité dans toute l'Europe celtique et en Gaule, illustrant l'unité culturelle réalisée par les Celtes au terme de leur expansion. On le retrouve dans les Alpes italiennes, sur les gravues rupestres du Val Camonica dès le IVèsiècle, sur le chaudron de Gundestrup, sur les monnaies des Séquanes et des Boiens de Bohême.

La représentation de Cernunnos, dieu mi-humain, mi-animal, cesse apparemment au IIesiècle de notre ère. Rome, devenue maîtresse des Gaules, s'est empressée d'assimiler toutes ces divinités pour se les approprier. Aujourd'hui, elles survivent dans la toponymie, la sculpture et la mythologie.

 

[1] Epona : http://dossierstorique.over-blog.com/article-la-deesse-epona-60289580.html

 

Sources : Religion et Histoire N° 34 - Anne Lombard-Jourdan, Alexis Charniguet, Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois, éd. Larousse

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 13:16

Deuxième partie de l'article consacré aux dieux celtes. Première partie : cliquez ici

 

  Mars-Ogme ou Ogmios l'Héracles aux liens

 

  Lucien, philosophe grec du IIè siècle après J.C. né à Samosate, tombe, un jour qu'il est en Gaule, en arrêt devant un tableau représentant u personnage vêtu d'une peau de lion, armé d'une massue traînant derrière lui des hommes souriants que des chaînes relient par les oreilles à sa langue. Il s 'agit d'Ogmios, ou Ogme, «le dieu lieur», dieu de l'éloquence qui lie les auditeurs. Ogme est également le dieu de la guerre et de la violence, de la magie, de l'écriture, de l'éloquence magique - d'ailleurs, il est l'inventeur de l'alphabet dit «ogamique», qu'on retrouve dans les légendes celtes jusqu'au Moyen Âge. Il préside enfin aux serments. Pour Georges Dumézil, il était comparable au dieu védique Varuna, l'omniscient et omnipotent, maître du cosmos (l'univers ordonné), des lois et des châtiments.

ogmios-albrecht-drürer

                                                                       Ogmios par Albrecht Drürer

 

  Ogme est d'autre part le conducteur des morts dans l'autre monde. Par opposition au Dagda, dieu bon, les Irlandais l'ont surnommé Elcmar, «le très mauvais» ou «le grand envieux», dans le récit christianisé du cycle d'Etain. Il incarne alors tout ce qui est sombre, violent, brutal et déréglé. Le Dagda et Ogme sont associés dans l'exercice de la souveraineté, le Dagda incarnant l'autorité spirituelle et Ogme le pouvoir temporel dans sa forme brutale. Ils forment un couple indissociable, tel Mithra et Varuna dans l'Inde védique. La fonction guerrière se divise à son tour en deux niveaux chez les Celtes :

_ magico-guerrier avec Ogme

_ royal et régulateur avec Nuada, roi des Tuatha Dé Danann.

  On remarquera pour finir qu'Ogme paie ses pouvoirs par une mutilation qualifiante, à savoir le percement de la langue qui fait du dieu de l'éloquence un bègue. C'est là un principe théologique connu et ancien, selon lequel un dieu paie son pouvoir par la mutilation de l'organe physique lié à celui-ci.

 

  Minerve-Brigit, la déesse mère

 

  Les artisans, ou aes dana, sont sous le patronage de Brigit, déesse souveraine que l'on trouve sous des noms différents, tour à tour épouse, fille ou sœur de chacune des grandes divinités souveraines. Principe féminin unique du panthéon celtique, on l'appelera, selon ses fonctions et manifestations, Brigit (ou Brigid), Boand, Eithné, Etain, Ana, Dana...

  Sous le nom de Brigit, elle est fille du Dagda, la patronne des poètes, des forgerons et des médecins. L'un de ses surnoms est Belisama, «la très brillante». Le Glossaire de Cormac la nomme mater deorum Hibernensium, c'est à dire «mère des dieux de l'Irlande». Brigit incarne ainsi la déesse mère dans toute sa fécondité et son abondance, se situant ainsi dans la troisième fonction dumézilienne (voir première partie ici). Une fécondité qui s'incarne dans la terre elle-même, à travers le symbolisme des mamelons de Dana ou d'Ana, collines jumelles d'Irlande dont la forme évoque une paire de seins. La tradition chrétienne gaélique a perpétué le souvenir de Brigit à travers la fête de la Sainte Brigitte. En Bretagne enfin, Dana est assimilé à sainte Anne, mère de la Vierge. Un pardonlui est même dédié à Sainte Anne d'Auray, dans le Morbihan.

 

À suivre...

 

Source principale : Religion et Histoire N° 34

Partager cet article
Repost0
23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 18:53

  Peut-on parler de panthéon celtique ? À première vue, il semble difficile d'établir un système unifié des croyances et des dieux chez les Celtes tant les théonymes se révèlent divers. La seule référence solide que nous ayons en matière de divinités celtes demeure César, dans sa Guerre des Gaules. Les dieux Gaulois étaient fort nombreux (il a été recensé près de quatre cents noms, mais tout laisse à penser qu'il ne s'agit là que de la partie émergé de l'iceberg !), puisque chaque tribu vénéraient plusieurs dieux locaux. On connaît cependant un grand nombre de divinités adorées dans toute la Gaule et la Bretagne insulaire (parfois sous des noms différents, ce qui explique en partie la multiplicité des théonymes), qui trouvent tous leur équivalent dans la mythologie irlandaise. Une évidence en tous cas; le panthéon celtique est fidèle à la trifonctionnalité (sacerdotale, guerrière et productrice) mise en évidence par Georges Dumézil.

 

  Les dieux selon la typologie de César

 

  Selon César, Mercure est le plus grand des dieux, «inventeur de tous les arts», «celui qui indique la route à suivre et guide le voyageur», celui en dernier lieu qui garantie la fortune. Jupiter «gouverne les cieux», Mars «régit les guerres» et reçoit le butin. Apollon «éloigne les maladies» et Minerve enfin «enseigne les principes des arts manuels». Christian-Joseph Guyonvarc'h constate qu'appliqués au domaine celtique, les «cinq dieux énumérés par César forment tout le panthéon» ce que vient corroborer Yvan Guéhennec[1]: «Pour définir le panthéon celtique, il faut s'en tenir aux noms principaux des divinités car celles-ci, selon les lieux et les périodes, peuvent porter différents théonymes. C'est pour cela qu'une divinité celte et indo-européenne se reconnaît davantage par sa fonction que par le nom qu'on lui attribue».

  Quels sont, selon ces critères, les cinq principaux dieux que les Celtes honoraient ?

 

  Mercure-Lug, le dieu polytechnicien

 

  En Gaule, Lug (ou Lugus) apparaît peu dans l'épigraphie. L'inscription «Lvgoves» (de Lugos) a été retrouvée dans les Alpes suisses et «Lvgovibvs» en Espagne.Mais c'est surtout dans le nom des villes que la Gaule conserve son souvenir : la toponymie demeure le reflet des croyances. Ainsi, Lugdunum, l'actuelle ville de Lyon, signifie-t-elle «la forteresse de Lug». La légende rapporte en effet qu'elle fut fondée sur l'emplacement désignée par un vol de corbeaux, animaux de Lug. Sous Auguste, la forteresse de Lug devient la capitale des Gaules. En Irlande, Lug est fêté le 1et août lors de la Lugnasad («assemblée de Lug»). Au Pays de Galles, il s'apparente à un héros divin de la littérature des Mabinogi, Lleu Llaw Gyffes, c'est à dire Lleu «à la main prompte». Lug y est en effet désigné par le qualificatif de Lamh-Fadha, signifiant «au long bras». Cette référence commune à la main prompte ou au long bras prouve que les Celtes d'Irlande et ceux du Pays de Galles honoraient une même divinité, capable de frapper à distance.

  Que ce soit en Gaule, en Irlande ou au Pays de Galles, Lug possède la caractéristique  d'être une divinité complète. Dans le Cath Maighe Tuiread, un cycle mythologique de l'Irlande, il est désigné sous le nom de Samildanach, c'est à dire «le polyvalent» ou «le polytechnicien». Ce dieu possède tous les arts, toutes les techniques dont il est l'inventeur. Dieu primordial, il est le chef des Tuatha Dé Danann (les dieux des quatre îles du Nord du monde), hors classe et hors fonction puisqu'il transcende précisément toutes le fonctions. Il est le Lumineux (c'est la signification de son nom) et, par conséquent, un dieu solaire. Son épouse Eithné incarne la souveraineté, et sa mère adoptive, Tailtiu, désigne la terre d'Irlande. Quand à sa mère de chair, Eriu, elle est de la race des Fomoires, créatures monstrueuses et belliqueuses attachées aux temps archaïques de l'ïle.

 

  Jupiter-Dagda, le dieu bon et père de la tribu

 

  Le Dagda est le maître des cieux, une sorte de père de la tribu. En Irlande, ce «dieu bon», est également connu sous les noms d'Eochaid Ollathir («le père puissant») ou de Ruadh Rofhessa («rouge de la science parfaite»). Comme le note Christian-Joseph Guyonvarc'h, le Dagda est tout ce qui est à la fois clair, doux réglé et ordonné. Il est le dieu de l'amitié, du savoir, de la sagesse (c'est le dieu druide), du temps chronologique et atmosphérique. Il est aussi le maître des éléments. Dans la division dumézilienne (voir plus haut), il assura la fonction sacerdotale.

  En Gaule, le Dagda apparaît notamment sous le nom de Sucellos, le dieu au maillet, lié à la nature nourricière. Représenté sous les traits d'un homme d'âge mûr, barbu, vêtu à la gauloise, d'une tunique moulante à manches longues, d'un gros manteau, parfois de braies et chaussé de sandales ou de bottines. Il est parfois accompagné d'un chien, de tonneaux, d'amphores ou d'une corbeille de fruits. Son maillet rappelle la massue du dieu bon, qui a la propriété de tuer par un bout et de ressusciter par l'autre. C'est peut-être également un symbole des activités manuelles puisque Sucellos est honnoré par les bûcherons, les tonneliers, les carriers, les constructeurs de radeaux. Il est particulièrement apprécié dans la patie orientale de la Gaule, en Rhénanie, mais aussi en Narbonnaise (sud-est du pays) où il est parfois assimilé au dieu latin de la végétation Silvain.

taranis4.jpg

                                                                       Taranis

  Taranis et Teutates sont d'autres divinités gauloises se rattachant au Dagda. César l'associait pour sa part à Dis Pater, dieu du monde souterrain.

  Son épouse, Morrigan («grande reine»), est la déesse de la guerre.

 

À suivre...                                                                                                                            

 

[1] dans : Aux sources de la tradition celtique    

                                                                                                   

Source : Religion & Histoire N° 34

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 01:36

  Au début du IIè siècle avant J.C., la société gauloise est peu ouverte sur l'extérieur, et sans réelle économie de marché. Pourtant levin y connaît rapidement un grand succès et y est donc abondament importé. Ce sont les élites gauloises qui organisent l'échange avec les marchands et redistribuent une partie du vin à l'occasion de fêtes politico-religieuses. Ces relations privilégiées entre marchands et élites glissent progressivement vers une économies de marché, et vont préparer le terrain à le conquête romaine de la Gaule...

 

  Pour l'heure, les marchands italiens cherchent à conquérir et à créer un "marché gaulois". Le sud-est de la Gaule et l'axe Rhône-Saône est accaparé par Marseille et ses alliés. La seule solution est le débarquement de marchandises sur la côte catalane et son transport fluvial, puis terrestre jusqu'à Toulouse. De là, les marchandises peuvent gagner le reste de la Gaule par la Garonne ou par caravanes à travers le Massif central.

 

  Justement, des fouilles archéologiques entreprises au cœur du quartier Saint Roch àcaserne-niel2Toulouse ont permis de révéler l'existence d'un probable lieu de rencontre saisonnier de caravanes marchandes regroupant activités artisanales et commerciales au IIè siècle avant notre ère.

  Depuis le XIXè siècle, plusieurs dizaines de puits gaulois avaient été signalés et d'importants épandages d'amphores repérés. C'est finalement plus de trente tonnes de tessons d'amphores, soit plus de 10 000 unités, et environs 12 000 petits objets métalliques (clous compris) qui ont été découverts sur un site localisé dans une plaine alluviale, à proximité de la Garonne, mais à 4 kilomètres de l'oppidum de Vieille Toulouse.

  Celui-ci, limité par des fossés creusés au premier siècle de notre ère[1] sur des limites préexistante du siècle précédant, contient des aires de circulation et de regroupement qui ont été assainies par l'éparpillement de centaines de milliers de tessons d'amphores. Il pourrait s'agir de vastes «places de marché» ou «foirails», pour des produits venus de Méditerranée.

 

  À proximité de ces places, se tenaient des ateliers de petite métallurgie qui fabriquaient différentes sortes d'éléments de bronze et de plomb, utilisés par les commerçants voisins ou les transporteurs de marchandises.

  Sur place, une vingtaine de puits étaient à disposition pour abreuver hommes et bêtes, venus en nombre les jours de marché, ou durant des "foires"  organisées sur plusieurs jours.

 

  Sur une partie du site, des amphores déposées couchées et alignées, ou dressées sur le sol, et accompagnées de plusieurs crânes de bovidés et d'au moins un crâne de cheval, entouraient une sorte d'enclos dressé de palissade, à l'intérieur duquel se trouvent plusieurs sépultures humaines, dont notamment deux squelettes entiers, celui d'un jeune garçon reposant sur le ventre, et celui d'une femme, enterrées avec ses bijoux, dont un bracelet en bronze. Ces restes ne présentent pas de trace de violence, il pourrait s'agir par conséquent, d'un petit sanctuaire contenant les dépouilles de défunts "honorables". Cet espace sacré a du être utilisé pendant une partie de l'existence du site, en relation avec les activités marchandes et des cérémonies impliquant sacrifices d'animaux et libations de vin.

 

  Reportage vidéo sur les découvertes faites sous l'ancienne caserne de Niel. (Reportage assez médiocre à mon goût, dû à un mauvais montage, ainsi qu'au français approximatif de M. Jud)

  [1] À la fin de l'âge du Bronze et au début du premier âge duFer (IXè - VIIIè siècle av. J.C.), une grande nécropole occupait l'ensemble du site. Plusieurs concentrations de sépultures ont été repérées. Il s'agit dans la majorité des cas de dépôt dans une petite fosse d'un vase faisant fonction d'urne funéraire.
  Source : L'archéo-Théma N°10
Partager cet article
Repost0
15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 13:20

  Si notre langue, le français, évolue, il n'est pas certains que cela soit toujours de façon enrichissante et positive. Il n'est pas rare d'entendre des journalistes ou des animateurs d'émission de télévision ou de radio, s'exprimer dans un français plus d'approximatif, ou d'une grande pauvreté, quand ce n'est pas en franglais. Pourtant, ces personnes, parce qu'appelées à s'exprimer en public, devraient être sélectionnées en fonction de leurs qualités professionnelles, dont une maîtrise impeccable du français fait partie. C'est malheureusement (mais certainement pas par hasard), lors de programmes destinés aux jeunes que, par le vocabulaire employé, les vedettes grassement payées du petit écran ou des ondes radios,se comportent de façon grotesque.

    Tiens justement, d'où nous vient le mot grotesque ?

 

  Tout commence avec Kruptein verbe grec signifiant "cacher, dissimuler". De ce verbe est issu Krupté, nom désignant, en grec toujours, une "voute souterraine" ou une "salle souterraine cachée". En latin, krupté s'est transformé en crypta, sans changer de sens : la crypta latine est un "caveau" et une "salle ou galerie souterraine".

  La crypta latine a donné plusieurs mots en français : d'une part le nom crypte, servant à nommer un caveau ou une chapelle aménagés sous une église, et d'autre part les mots crote et croute, qui, en ancien français, désignaient une "caverne", une "cavité naturelle".

  Tandis qu'en France la crypta se transformait en crote et en croute, en Italie la même crypta devenait une grotta. À partir du XVIè siècle, cette grotta italienne a été adoptée en France, sous la forme grotte, pour désigner notamment une construction décorative imitant une cavité naturelle. À cette époque, en effet, suivant la mode italienne, on se plaisait à aménager, dans les parcs et les jardins, des cavernes artificielles, ornées de coquilles et coquillages incrustés sur les parois, agrémentées d'une fontaine et de jets d'eau... Ce fut le cas à Versailles où en 1664 (achevée en 1670, détruite en 1684) fut construite la grotte de Thétis, sur le côté nord du château. Ses murs étaient tapissées de coquillages, de galets et de pierres colorées. Décrite par Jean de la Fontaine, elle inspira à Lully et Robert de Visée, une œuvre musicale.

 

                         Robert de Visée - La Grotte de Versailles - (Luth)

 

  Le nom grotta, en italien, désignait aussi une "excavation archéologique" autrement dit une cavité dans laquelle étaient enfouis des vestiges archéologiques. Or, à la fin du XVè siècles, les Italiens découvrirent à Rome, les vestiges ensevelis de la Domus aurea ("Maison dorée") , un palais somptueux bâti au Ier siècle pour l'empereur romain Néron. Sur les murs de son palais, Néron avait fait peindre un décor plein de fantaisie, composé d'élégants motifs végétaux, aux courbes gracieuses, de guirlandes légères, et d'étranges figures humaines ou animales. Ces fresques antiques fascinèrent aussitôt les artistes italiens de la Renaissance, qui en imitèrent le style... Un nouveau genre artistique naquit ainsi : la pittura grotesca, ou "peinture de grotte", ainsi baptisée parce qu'elle s'inspirait des peintures trouvées dans la grotta, dans l'excavation abritant le palais de Néron. L'adjectif grottesca, qui signifiait donc de "grotte" fut bientôt également employé comme nom, et au, XVIè siècle, ce nom prit, en Italie, le sens de "peinture caricaturale ou licencieuse (indécente)".

  Le mot italien grottesca, suivant le même chemin que la grotta quelques années plus tôt, est arrivé en France dans les années 1550. Là, ayant été francisé en grotesque, et ayant perdu un t à la douane, il a d'abord été employé dans le vocabulaire de l'art pour nommer certains éléments décoratifs peints ou sculptés que l'on trouvait dans les ruines antiques, et aussi pour évoquer des ornements à l'italienne, c'est-à-dire imitant les décors antiques.
  Ensuite, grotesque a eu, comme adjectif, différents sens figurés, devenant synonyme d'"extravagant"  et de "burlesque", ou bien de "fantastique" et de "fou". Pendant ce temps, et de son côté, le nom grotte remplaçait peu à peu les anciennes crote et croute, et s'imposait  définitivement, au XVIIè siècle, comme le mot le plus courant pour désigner une "caverne", ou toute autre "cavité naturelle". Au XIXè siècle, grotesque a finalement pris le sens général "caricatural", "ridicule" ou "bizarement ridicule".
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de LUTECE
  • : Petits dossiers sur des thèmes historiques simples mais serieux
  • Contact

Facebook

Retrouvez et devenez amis du Blog de Lutèce sur facebook

Recherche

English & Deutch versions

1348995815 United-Kingdom-flag1348995857 Germany-Flag

Site sélectionné par :

elu-sdj

Livres à lire sur le blog

Vercingétorix - Camille Jullian

L'oeuvre intégrale cliquez ici

  Essai sur la condition des Barbares - Eugène Léotard

Pour lire cliquez ici

 

Articles à venir

_ La borne militaire de l'Empereur Victorin