La fabrication des tissus est une activité artisanale qui fut assez bien décrite par certains auteurs antiques. Par leurs textes, nous savons que les Celtes tissent des tissus de tous types, en laine, en chanvre, et en lin. Ils pratiquent la teinture – par exemple avec la pourpre d’airelle – et imitent la pourpre tyrienne avec des herbes.
Ces professions fabriquent des étoffes et des tissus pour les vêtements, l’ameublement, les voiles de navires, la literie, les couvertures, et des sacs de toiles pour conserver, filtrer, porter… Le choix de la grosseur des fils de trame et de chaîne donnera légèreté ou épaisseur au tissu. Chaque couleur a sa navette. Le jeu de couleur des fils de chaîne et de trame reproduit des décors géométriques ou stylisés. La qualité, l’intérêt de l’étoffe vient du choix, du mélange et de la qualité des matériaux utilisés et de la façon de tisser : lâche, serrée, avec bouclettes ou poils, sur une ou deux faces.
Les tissus sont de couleur unie ou bariolée. Les tissus décorés nous sont connus des le Hallstatt grâce à leur conservation des les oxydes métalliques. Le tissu à carreaux, dont l’héritier est le plaid écossais, est une invention gauloise. Le chatoiement de couleur obtenu grâce aux teintures égaie les vêtements, les tentures et les autres pièces d’ameublement. Les spécialistes des tissus ont observé et confirmé les écrits antiques sur le goût des Gaulois pour les couleurs vives. Ils ont retrouvé des traces de verts, violacé, rouge, orangé et brun. Cependant, c’est l’établissement de la liste des plantes tinctoriales du domaine tempéré européen et l’expérimentation des techniques qui a permis de mieux connaître les savoir faire des peuples celtiques. Deux techniques pour teindre sont utilisées, l’une à chaud, l’autre par fermentation.
Le tissage sur métier à poids vertical se pratique dès le Néolithique final. Quant au métier dit « circulaire » où les fils verticaux sont liés aux extrémités et tendus par deux traverses, il apparait à l’âge du fer et devient courant à l’époque romaine.
Les métiers à tisser sont en bois, et laissent comme trace les poids en argile du métier vertical. L’activité de tissage s’exerce dans l’habitat ou dans des petites constructions annexes, souvent excavées. On ignore s’il s’agit d’un travail uniquement domestique ou s’il existait des ateliers de production de série.
Source : Dossiers d'Archéologie N° 335