Pierre Henry Revoil est né le 12 juin 1776 à Lyon. Issu d'une famille peu aisée, Antoine Révoil, et Marguerite Poncet, ses parents parvinrent tout de même à lui donner une éducation de qualité. C'est ainsi que le jeune Pierre commença ses études de dessin à l'école centrale de Lyon, dirigée alors par Nonnotte et par Grognard (1752-1840).
En 1793, Révoil avait seize ans et demi lorsque la misère où était tombée sa famille (comme tant de familles françaises en cette glorieuse période) obligea son père à le placer chez un fabricant de papiers peints de Lyon, qui l’employa à faire des emblèmes patriotiques (c'est à dire favorable à la République donc anti-royaliste et anti-cléricale) en faveur à cette époque, et notamment de nombreuses images de la liberté. Ensuite, il parvint à entrer dans l’atelier de David et il y poursuivit son éducation à partir de 1795.
Son tableau de Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines attira sur lui l’attention du gouvernement impérial. Il fut nommé professeur au palais Saint-Pierre, en 1807, puis plus tard directeur de l’École impériale et spéciale de dessin de Lyon.
À la chute de l'Empire, Révoil se rallia au régime de la Restauration. En 1815, il se maria et quitta Lyon en 1818 pour la Provence. Revenu dans sa ville natale en 1823, il reprit la direction de l’École jusqu’en 1830. La Révolution de Juillet brisa sa carrière, il reparti avec toute sa famille pour la Provence.
Quelques années après, Révoil sans fortune ni ressources d’aucune sorte, abandonné de tous, alla se confiner à Paris où il mourut le 19 mars 1842.
En 1841 il débuta un tableau intitulé Pharamond élevé sur le pavois par les Francs (Huile sur toile - H. 1.44 L 1.87). La mort venant interrompre son travail, c'est Michel Phillibert Genod (1795 - 1862) qui l'acheva en 1845.
Pharamond fut longtemps considéré comme le premier roi Mérovingien. Ses qualités de roi des Francs et d'ancêtre mérovingien sont depuis rejetés par la critique historique, son historicité est également mise en doute. Il est maintenant considéré comme un ancêtre mythique des Mérovingiens. (le tableau en grand ici)
- En 455, Prosper d'Aquitaine (Prosper Tyro) écrit une Chronique de la Gaule. Une
erreur de traduction d'une ancienne édition de sa chronique a fait croire qu'il parlait d'un personnage nommé Pharamond. On sait aujourd'hui que Prosper n'a jamais parlé de Pharamond.
- En 592 dans son Histoire des Francs Grégoire de Tours nous parle pour la première fois d'un des Faramond historiques. Voici le passage en question : « C'est alors que décéda Ragnemond, évêque de Paris et tandis que son frère le prêtre Faramond briguait l'évêché, un certain Eusèbe, marchand syrien de race qui avait fait de nombreux présents, fut nommé à sa place... » (Livre 10, chapitre 26). L'événement se passe en 591.
- Au début du VIIè siècle , un neustrien anonyme rédige une généalogie de rois francs. Il cite pour la première fois Pharamond : « On dit que le premier roi des Francs est Faramond. Faramond engendre Clenus et Clodion. Clodion engendre Clodebaud. Clodebaud engendre Clodéric. Clodéric engendre Clovis et Clodomir. Clovis engendre Childebert, Thierry et Clotaire. Clotaire engendre Gonthaire, Caribert, Gontran, Chramn et Sigebert. Sigebert engendre Childebert. Childebert engendre Thibert, Thierry et Chilpéric. Chilpéric engendre Clotaire ». Cette généalogie, remplie d'erreur, n'est pas retenue par la plupart des historiens contemporains.
- En 727, le Liber Historae Francorum : l'auteur, un moine de Saint-Denis résume les six premiers livres de Grégoire de Tours en ajoutant 21 informations. Pharamond est l'une de ces informations. L'auteur du Liber Historae Francorum ne connaît pas l'histoire du Vè siècle puisqu'il utilise comme unique source Grégoire de Tours. Il est donc fortement improbable qu'il découvre 300 ans après, un personnage de la généalogie des Mérovingiens alors que Grégoire lui-même n'a pas réussi avant lui.