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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 07:28

Etymologie : du latin urbanus, de la ville.
L'urbanisation est l'action d’urbaniser, c'est-à-dire de favoriser, de promouvoir le développement des villes par la transformation de l'espace rural en espace urbain.
Le terme "urbanisation" désigne aussi le phénomène historique de transformation de la société qui se manifeste par une concentration croissante de la population dans des agglomérations urbaines. L'urbanisation se mesure par le nombre d'habitants dans les villes par rapport à l'ensemble de la population, la densité de population, l'extension territoriale des villes et ses conséquences sur le mode de vie.
L'urbanisme est l'art de construire, de transformer, d’aménager les villes au mieux de la commodité, suivant les règles de l’esthétique et de l’hygiène. En tant que discipline et domaine professionnels, l'urbanisme recouvre l'étude du phénomène urbain, l'action d'urbanisation et l'organisation de la ville et de ses territoires.

 

 

   C'est à partir d'un axe principal orienté nord-sud matérialisé par l'actuelle rue Saint-Jacques, d'un point de franchissement commode de la Seine et du faible relief d'une petite éminence naturelle, la montagne Sainte-Geneviève, que s'est mis en place le premier parcellaire gallo-romain de Lutèce.

 

   Les premières installations de la montagne Sainte-Geneviève.

 

  La montagne Sainte Geneviève est l'une des collines qui entourent, au sud, la plaine alluviale de Paris, façonnée par les méandres de la Seine. Sa superficie correspond grossièrement au Ve arrondissement qui forme avec une partie du VIe, les contours de la ville gallo-romaine.

  Les vestiges et le mobilier les plus anciens ont été retrouvés au sommet de la colline. À partir de là, le tracé des parcelles, l'implantation des rues et les premiers lotissements se sont développés sur les flancs su et nord jusqu'au fleuve, puis sur l'île de la Cité et la rive droite. Les vestiges d'habitat les plus précoces ont été mis au jour dans ce secteur géographique, entre la rue Cujas, de l'Abbé de l'Épée, Pierre et Marie Curie, ainsi qu'à l'École des Mines et à l'Institut Curie. Les insulae sont loties prioritairement sur leur périmètre, en bordure des voies et passages. À l'intérieur, les premières maisons sont mitoyennes ou isolées au milieu de grands espaces non bâtis ; cours, friches, vastes zones de circulation. Ce sont des modules d'habitation rectangulaires en structure légère - murs de torchis sur sablières basses - parfois bordées de portiques.

 

       Un premier parcellaire en fossé.

 

  Les premières traces de découpage de l'espace observée sur la rive gauche de la Seine sont matérialisées par des systèmes de fossés de section en V ou en U.

  La forme et les dimensions de ces fossés rappellent les techniques utilisées dans les fossés du Verbe-Incarné et de la rue Le Châtelier, à Lyon, dispositif léger, pourvu d'une rigole et de bois de défense à leur base. Sans remettre en cause l'origine militaire de cette technique d'ouvrage, l'interprétation de ces fossés va dans le sens d'un tracé primitif de parcellaire, ou d'un premier état  d'urbanisation, faisant appel à des techniques empruntées au génie militaire.

 

     Le tracé des rues.

 

  La distribution des rues par rapport aux axes fondateurs de Lutèce est assez irrégulière. Et ce, aussi bien dans ce qu'il convient d'appeler la périphérie urbaine lutécienne que dans le centre monumental. Ces irrégularités sont toutefois structurantes pour les zones de la ville dans lesquels elles se trouvent, créant même de véritables réseaux urbains secondaires. On observe ainsi dans la partie sud du cardo, une variation de tracé qui entraîne une autre logique d'organisation reprise par les rues qui lui sont parallèles et perpendiculaires.

  Ces irrégularités semblent s'imposer sur les rues principales qui prolongent les voies d'accès à la ville. Plus simplement, certaines rues secondaires étaient souvent plus utilisées que les voies tracées.

  La plupart des rues créées au début de l'urbanisation gallo-romaine de Lutèce vont perdurer jusqu'au IVe siècle, ainsi que bon nombre de limites parcellaires à l'intérieur des îlots.lutece-antique

 

     Les aménagements des berges de la Seine et de l'île de la Cité.

 

  Le guet que constitue l'île de la Cité, peut-être préhistorique, est un lieu stratégique de passage entre le nord et le sud et d'échange entre le fleuve et le territoire de la cité de Lutèce. Au début de la romanisation, l'île est encore coupée en deux par une zone inondable qui la configure en deux îles.

  Si l'on situe les années de ce grand chantier d'urbanisation, pendant la période augustéenne (27 av. - 14 ap. J.C.), ce n'est que sous Tibère que commence véritablement l'insertion de l'île dans l'espace urbanisé. L'analyse dendrochronologique des bois recueillis a en effet permis de fixer leur date d'abattage à l'hiver de l'année 3 après Jésus Christ. À la différence de la rive gauche, l'aménagement des abords du fleuve et le façonnage des îles s'est déroulé sur une période assez longue et par étapes successives.

  L'île est remodelée et le port créé sous Tibère (14 - 37). Les données archéologiques mettent en évidence l'existence d'une zone portuaire sur le petit bras de la Seine, sur le versant sud de l'île de la Cité. Des agencements particuliers destinés d'une part à maîtriser les variations du fleuve et d'autre part à rendre accessible cette berge au trafic fluvial ont été mis au jour.

  Viennent ensuite l'aménagement des berges par un appontement en bois le long du quai, fondé dans l'argile et reposant sur des pieux de bois et enfin, l'installation d'un complexe de poteaux et de pieux dans la zone inondable entre les deux îlots. Tous ces travaux ont été menés de front suivant un véritable projet urbain conçu pendant la période augustéenne.

  La prédominance de la rive gauche, et plus particulièrement de la montagne Sainte Geneviève, apparaît bien dès l'instauration du premier parcellaire de Lutèce. À l'intérieur de ce cadre, va se mettre en place, à partir de l'époque flavienne, la construction de l'appareil monumental comme une organisation scénographique, destinée à être vue depuis le cours du fleuve perdurera au cours du développement urbain et architectural que connait la ville jusqu'au IIIe siècle.

 

Source : Sylvie Robin, Histoire Antique H-S N° 10

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