474 - 518 - Anastaze et Zénon, empereurs byzantins.
Jusqu'en 476, les peuples barbares «fédérés» qui formaient des royaumes au sein de l'empire romain d'occident (Wisigoths et Burgondes en Gaule, Vandales en Afrique etc...) reconnaissaient en théorie l'autorité de l'empereur de Rome.
De fait, ces rois avaient d'importantes prérogatives militaires romaines en tant que «maîtres de la milice» et brigaient les titres honorifiques de «patrice» ou de «consul». Rien ne changea avec la chute de Romulus Augustule en 476 : cette soumission apparente fut transférée pour un temps encore à l'empereur d'Orient.
Malgré leur éloignement relatif (il fallait environ un mois de navigation pour relier Constantinople à Marseille), les empereurs d'Orient s'efforcèrent de jouer un rôle politique et militaire en Occident.
C'est ainsi que Zénon (474 - 491), personnage fruste et cruel, issu de tribus montagnardes d'Asie mineure, reconnu d'abord la souveraineté de l'Ostrogoth Odoacre en Italie, lui accordant le titre de patrice. Puis, devant la multiplication des plaintes de ses sujets romains, Zénon chargea Théodoric en 488, d'éliminer Odoacre. Ce fut fait en 493. Maître de l'Italie, Théodoric, bien que théoriquement soumis à la suprématie de l'empereur bizantin, se comporta en suzerain des royaumes barbares d'Occident. Le successeur, Anastase «le silentiaire» (491 - 518), allait, lui, se montrer soucieux du bien de son peuple. Alors que Théodoric s'affirmait comme le porte-parole de l'Occident, Anastase vit en Clovis, déjà baptisé ou sur le point de l'être, le roi barbare qui serait en Occident, le champion de l'orthodoxie catholique, face à l'arianisme des rois germaniques.
À l'issue de la bataille de Vouillé (507), Anastase dépêcha en Italie du sud une flotte de guerre pour limiter le soutien ostrogoth aux Wisigoths, traqués en Gaule du sud par la coalition franco-burgonde. Ce soutien d'Anastase à Clovis s'exprima la même année par l'envoie d'une ambassade à Tours, où la distinction consulaire fut conférée au roi franc.
Si, avec les ans, cette fiction de souveraineté exercée par l'empire d'Orient s'émoussa, Bizance n'en poursuivit pas moins ses relations diplomatiques avec les royaumes barbares d'Occident.
Source : La France au fil de ses rois, éd. Sélection du Reader's Digest/Historia