Il y a en France 7 965 rues de l'Église (et 5 755 Place de l'Église)* ce qui fait de cet odonyme le plus répandu de notre pays. Viennent ensuite les Grande Rue (3 943), rue du Moulin (3 566), Place de la Plaine (3 430), rue du Château (2 963), rue des Écoles (2 779) etc.
Les rues qui indiquent la proximité d'un édifice datent pour un grand nombre du Moyen Âge. En effet, à cette période les dénominations répondaient à une logique fonctionnelle : le nom de la voie était en rapport avec le lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux ou civil : « rue de l'Église », « place du Marché », « rue du Moulin », etc.
Les XVIIe et XVIIIe siècles marquèrent une rupture avec le Moyen Âge et la dénomination fonctionnelle. Les voies portèrent alors le nom des Grands du royaume (ce procédé aurait été inspiré par Sully) : « place Louis-le-Grand » (pour Louis XIV), « rue de Condé » (pour la maison de Condé)...
La Révolution Française occasionna de nombreuses débaptisations, puis durant l'Empire, on revint souvent en arrière (retour des rues Saint-Antoine, de l'Église, etc.) et apparition de rues portant le nom de généraux et de victoire militaire (rue de Wagram, rue Ney , etc.)
À la fin du XIXe siècle, la guerre franco-prussienne de 1870 et l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par l'Allemagne, incitèrent de nombreuses communes à créer des boulevards de Strasbourg, de Metz, d'Alsace-Lorraine, etc.
Au XXe siècle l'éclectisme domine. Les courants principaux sont les personnages célèbres, les régions géographiques et les pays (« rue de Colmar », « avenue du Japon », « route de Paris », etc.) et enfin les références à la nature (« allée des Roses », « rue des Alouettes », etc.).
Aujourd'hui, on dépense surtout du temps, de l'énergie et souvent l'argent du contribuable, à dénicher les rues portant le nom de personnages dont l'action ou l'opinion ne correspond pas aux canons de l'idéologie politique dominante. (voir Révolution Française)
Il est donc tout à fait logique de retrouver dans nos rues des traces de nos ancêtres gaulois.
Rue d'Alésia à Paris[1], à Montigny-le-Bretonneux(78), à Aulnay-sous-bois, Livry-Gargan, à Bobigny(93), à Saint-Avé(56), à Crans(39), à Carcasonne(11), à Lure(70), ou à Caudebec-lès-Elbeuf(76).
Rue de Bibracte à Château-Chinon(58).
Rue des Gaulois à Pfastatt(68), à Juvisy-sur-Orge(91), à Sausheim(68), à Vigneux-sur-Seine(91), à Geispolsheim(67), à Landes-le-Gaulois(41), à Chécy(45), à Plouhinec(29), à Grentzingen(68), ou à Dijon(21). Avenue des Gaulois à Jullouville(50).
Rue des druides à Senantes, Maillebois et Chartre(28), à Gruchet-le-Valasse et Caudebec-lès-Elbeuf(76), à Gretz-Armainvilliers(77), à Saumur(49), à Les Sorinières(44), et à Évreux(27). Avenue des druides à Saint-Pierre-Quiberon, Carnac(56), à Roquebrune-sur-Argens(83), à Apt(84), à Saint-Grégoire(35), à Nantes(44), à La Roche-Blanche(63).
Rue de Gergovie à Paris[2], à Aubière, Ceyrat, La Roche-Blanche, beaumont, Cournon-d'Auvergne, Lempdes, Romagnat(63), à Chécy(45), et à Agen(47).
Rue des Arvernes à Sorinière(44), à Fontaine-lès-Dijon(21), à La Roche-Blanche, Brassac-les-Mines(63), à Coren(15), à Montigny-le-Bretonneux(78), et à Saint-Chély-d'Apcher(48).
Rue des Sénons à Auxerre.
Rue des Atrébates à Athiès(62) et Allée des Atrébates à Saint-Laurent-Blangy(62)
Rue des Carnutes à Millançay, et Chaumont-sur-Tharonne(41), à Meslet-le-Grenet et Fontenay-sur-Eure, et à Chartres(28), à Saint-Arnoult-en-Yveline(78), à Pithivier-le-Vieil et à Orléans(45).
Rue des Éduens à Autun et Broye(71).
Rue des Parisii à Rungis(94), à Saint-Arnoult-en Yvelines(78).
Rue des Pictons à Rezé(44)
Rue des Vénètes à Vannes, Sarzeau, Plescop, Monterblanc, Surzur, Damgan, Locminé, Saint-Gildas-de-Rhuys, Plougoumelen(56), à Saint-Nazaire(44).
Rue des Sequanes à Thise(25).
Rue des Nerviens à Landrecies(59).
Rue des Bellovaques à Beauvais(60).
Rue de Brennus à Saint-Denis(93), à Sens(89).
Rue Vercingétorix à Paris[3], à Venarey-les-Laumes et Dijon(21), à Aubierre, Beaumont, La Bourboule, Perignat-lès-Sarlières, Ceyrat, Orcet, Romagnat, La Roche-Blanche(63), à Béziers(34), à Juvisy-sur-Orge(91), à Houilles, Montigny-le-Bretonneux(78), à Reims(21), à Eaubonne(95), à Cognac(16), Neung-sur-Beuvron(41), à Vitry-sur-Seine(94), à Vierzon, Saint-Florent-sur-Cher(18), à Langeac(43), à Saint Flour(15). Avenue Vercingétorix à Bordeaux(33), à Clermont-Ferrand, Riom(63), à Aulnay-sous-Bois(93). Boulevard Vercingétorix à Brioude, Craponne-sur-Arzon(43), à Courpière(63), à Argenteuil(95). Square Vercingétorix à Rennes(35).
Une rue Vercingétorix existait à Casablanca (Maroc), dans le quartier des Roches-Noires. Cette rue s'appelle aujourd'hui rue Versain-Getorex. Jusqu'en 1956, année où le Maroc est devenu indépendant, les écritaux étaient uniquement en français. Ensuite, le bilinguisme français-arabe est apparu dans les rues, donnant lieu parfois à des noms fantaistes.
* source Wikipédia
[1] La rue d'Alésia sur Scripta Manent
Sources : Noms et nombre de voies les plus représentées en France, laposte.fr _ Dictionnaire Historique des rues de Paris, Jacques Hillairet éd. Les éditions de minuit