En l’an 154 avant Jésus Christ, les Massaliotes, en guerre avec les tribus liguriennes du voisinage, appellent les Romains à leur secours. Ceux-ci passent les Alpes, descendent dans la Gaule transalpine, battent les tribus qui inquiétaient la colonie grecque et leur enlève quelques terres qu’ils donnent aux Massaliotes.
Trente ans plus tard, nouvelle demande des Massaliotes, nouvelle victoire des Romains contre les tribus gauloise établies entre le Rhône et les Alpes (les Salyens et les Salluviens) cette fois les Romains restent dans le pays ; le consul Sextius en l’an 123, fonde la première station romaine dans la Gaule transalpine Aquae Sextiae Aix.
En l’an 121, les Allobroges et les peuples en deçà du Rhône sont vaincus par les Romains, mais imparfaitement soumis. Rome possède dès lors en Gaule un certain territoire dont il est d’ailleurs difficile de déterminer les limites : c’est la province (provincia).
Peu après l’an 118, voulant assurer ses communications avec l’Espagne, Rome étend la Province dans cette direction et fonde la colonie de Narbonne, destinée comme dit Cicéron à devenir une sentinelle et une forteresse du peuple Romain dans ces contrées. Les Romains étendent bientôt leur domination jusqu’à Toulouse.
La Province (qu’on nommera plus tard Narbonensis, Narbonnaise du nom de Narbonne, sa métropole) est menacée à la fin de IIe siècle, par la terrible invasion des Cimbres et des Teutons.
En – 102, Marius remporte sur les Teutons la grande victoire d’Aix, puis, l’année suivante, extermine les Cimbres à Verceil. La Province et sauvée. Elle sera gouvernée pendant quarante ans par des propréteurs, ou proconsuls forts obscures pour la plupart ; l’un d’eux, Fonteius sera connu pour ses exactions, accusé, il sera défendu par Cicéron, dont le plaidoyer ne nous est hélas pas parvenu intact.
En – 59, vit s’ouvrir pour la Gaule des destinées nouvelles. À cette date, les Suèves et leur chef Arioviste viennent de s’établir en Gaule chez les Séquanes après avoir mis en déroute les Eduens, alliés de Rome. D’autre part, les Helvètes, peuple gaulois fort redoutable, opèrent une migration, considérée par Rome comme une menacent pour la vallée du Rhône. L’Éduen Divitiacus vient à Rome et obtient l’appui du Sénat contre Arioviste. La loi Vatinia investit pour cinq ans Julius Caius Caesar de l’imperium dans les provinces de Cisalpine, de Transalpine (Narbonnaise) et d’Illyrie. Le Sénat ajoute la Gallia Comata qui est à conquérir. Les Helvètes sont renvoyés chez eux et les hordes germaniques misent au pas, mais en 52, la Gaule est terrassée et à la merci des Romains.
Elle aurait pu à ce moment-là être réduite toute entière en province romaine ; mais après avoir été redoutable, César choisi d’être populaire. Il emploie le dernier hiver passé par lui dans les Gaules à visiter les cités et à se les concilier, en attirant à lui les principes et la population militaire. Il décerne aux États gaulois des titres honorifiques, ne leur impose aucune charge, et s’abstient de réduire officiellement en province romaine la majeure partie de la Gallia Comata.
Source : Revue Historique / Gallica.bnf.fr